De l'écrit universitaire à l'écrit professionnel (original) (raw)
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Quels savoirs et savoirs-faire doit-on transmettre aux étudiants afin qu'ils entrent dans la littératie universitaire de leur discipline ? Mais d'abord, qu'est-ce que la littératie universitaire ? Par littératie universitaire, on comprend la capacité de lire (manuels, notes de cours, articles) et d'écrire des textes de restitution des savoirs ou des textes à valeur heuristique (travaux longs et courts), des textes professionnalisants (rapports de stage, communication dans un colloque étudiant, articles scientifiques, mémoires et thèses) et des textes professionnels (genres divers selon chaque pratique disciplinaire sur le marché du travail). Il peut s'agir de textes courts et de textes longs ; les contenus disciplinaires et le vocabulaire spécialisé sont plus ou moins complexes et le niveau d'abstraction varie d'une situation à l'autre. Les écrits d'apprentissage, d'ordre restitution des savoirs ou à valeur heuristique, ont pour objectif d'adapter l'étudiant au discours de sa discipline et de lui permettre de se l'approprier, dans un langage reflétant la pratique scientifique de sa communauté discursive (BEAUDET, 2010 ; DONAHUE 2008). Ces écrits d'apprentissage sont censés amener progressivement les étudiants aux écrits professionnalisants et aux écrits professionnels, mais la transition se fait difficilement (REUTER, 2004 ; KELLOGG, 2008). Pour comprendre les difficultés des étudiants à entrer dans la littératie universitaire, des chercheurs en didactique de l'écrit dans le supérieur ont examiné, depuis une dizaine d'années, de nombreux corpus étudiants à partir de cadres conceptuels issus principalement de la grammaire textuelle, de l'analyse linguistique de discours et de la psychologie cognitive (
Pratiques, 2016
Les treize articles de ce numéro donnent à voir la complexité du processus d'écriture professionnelle, experte et de haut niveau, positionné soit comme objet de recherche soit comme objet de formation universitaire. Émanant d'auteurs du Canada, des
Nous nous proposons ici d’approfondir la distinction entre écriture heuristique et écriture communicationnelle et professionnelle, d’une part, et d’examiner, d’autre part, les fondements de la didactique des écrits professionnels. Dans le but d’illustrer notre propos, nous ferons part d’une expérimentation en cours dans le nouveau Master Rédacteur professionnel de l’Université d’Aix-Marseille, expérimentation qui vise à valider l’effet d’un parcours spécialisé en rédaction professionnelle sur les rédactions étudiantes. Notre article concerne tous les spécialistes de l’enseignement de l’écrit dans le supérieur.
Mieux rédiger les écrits professionnels
En outre, pour répondre à une lettre de demande d'information en se fondant sur des textes réglementaires, afin que l'information soit complète mais sans indication superfétatoire, il convient de répartir les données dans un tableau à deux colonnes. Dans la colonne de gauche le cas est découpé, sous forme de mots clés en autant de lignes que de détails répertoriés, sans souci encore de savoir s'ils sont importants ou inutiles. Dans la deuxième colonne, et en face de chaque détail répertorié, il suffit de faire figurer les réponses trouvées dans les textes. La grille ainsi Mieux rédiger les écrits professionnels 86 © Éditions d'Organisation établie regroupe l'information complète qui devra être exprimée dans la lettre de réponse. Prise de notes pour répondre à une lettre Intéressez-vous au fond avant de vous occuper de la forme © Éditions d'Organisation 87 Le cas Madame Cunégonde Boidefeux Adjoint administratif Service infrastructure Région militaire de défense (RMD) Nord-Est écrit au chef d'état-major de la RMD comment cesser fonctions pour suivre mari qui va travailler à l'étranger pendant au moins 4 ans à compter du 1/03/2001 mère d'1 enfant de 3 ans Les éléments de réponse Le chef d'état-major à madame Boidefeu selon décret 85-986 du 16.09.1985 demander disponibilité car démission irrévocable faire la demande à son ministre par voie hiérarchique art. 47 art. 47 droit à 3 années renouvelables tant que conditions remplies solliciter réintégration 2 mois au moins avant date prévue pour reprise activité faire sa demande au moins 2 mois avant la date prévue pour le début de la disponibilité. aucun intérêt puisqu'un article convient à l'objet précis de la demande (suivre son mari). Il est inutile de l'informer sur la disponibilité pour élever son enfant. Vous pouvez exécuter l'exercice 4, p. 261. Réfléchir à l'ordre dans lequel les différents points seront abordés 1 Avant toute préoccupation de forme, de disposition des renseignements administratifs ou de formulation conforme à ce qu'on croit être les canons du style administratif ou commercial, il faut être certain d'avoir fait le tour de la question. C'est seulement après avoir vérifié l'exhaustivité qu'il faut s'intéresser à l'ordre dans lequel les diverses informations seront exposées dans un souci de clarté, en premier lieu, puis d'impact sur le destinataire en second lieu. Rien n'empêche, en effet, d'annoncer d'emblée une nouvelle positive et d'en expliquer le pourquoi ensuite. Le destinataire ne lira sans doute pas ces explications, mais ce sera sans conséquences pour l'émetteur. Toutefois, sachant qu'il risque de faire de même en cas d'information négative, faire précéder des explications incontestables évitera un coup de téléphone furibond. Gardez, quoi qu'il en soit, en mémoire la recette 2 « passé + présent + avenir » qui vous permet d'être exhaustif. Voici seulement venu le moment de faire des phrases 3 Le moment est venu de transformer les quelques mots clés figurant sur le brouillon en phrases claires, concises, précises et efficaces, avec un souci : d'intelligibilité (ma phrase doit être compréhensible par n'importe qui),-de correction de la langue (ma phrase doit respecter la grammaire française),-de communication (ma phrase ne doit pas, malgré moi, prêter à des sous-entendus). Il ne faut jamais perdre de vue que certains mots, à la dénotation anodine, peuvent avoir un sens culturel sous-jacent appelé « connotation ». « enveloppe », par exemple dénote : « feuille de papier pliée et collée en forme de poche » et connote : « pot-de-vin ». Une connotation négative involontairement produite peut être préjudiciable à l'efficacité de la lettre. Mieux rédiger les écrits professionnels 88 © Éditions d'Organisation Enfin, il est temps de s'occuper de la forme Il est enfin temps de s'occuper de l'environnement du texte en choisissant une formule de courtoisie adéquate ; en rédigeant un objet qui soit le résumé de la lettre qui vient d'être écrite et non pas celui de la lettre à laquelle il a été répondu et en appliquant la présentation qui convient. Cette procédure est schématisée en annexe 2. 1.2-Adoptez la présentation en vigueur sur votre lieu de travail La présentation des lettres, à qui certains donnent priorité sur le texte, ne doit intéresser le rédacteur qu'en dernier lieu. Ceux qui croient que l'emplacement des renseignements tels que le lieu, la date, le numéro d'enregistrement, l'objet, les références, etc. font la lettre, ignorent souvent qu'il existe plusieurs façons, tout aussi officielles les unes que les autres, de répartir ces éléments. En effet, le modèle administratif classique tend à se modifier ces dernières années pour tenir compte, dans des chartes graphiques, des consignes NF Z 11-001 de l'association française de normalisation (AFNOR) employées, avec une plus ou moins bonne volonté dans le secteur privé. De plus, les usages diffèrent selon les pays 4. Informez-vous si vous devez écrire à l'étranger, pour ne pas commettre d'impairs quant aux titres, formules de politesse, disposition des adresses, etc. En effet cet ouvrage n'a pas l'ambition de répertorier les usages internationaux. Dans les divers modèles de présentation de lettres donnés en annexe 2, vous pouvez retrouver, disposés de diverses façons, ces éléments indispensables : L'en-tête*, ou timbre*, informe sur l'émetteur On parle d'« en-tête* » dans le privé, de « timbre* » dans l'Administration. Intéressez-vous au fond avant de vous occuper de la forme
Littéracies universitaires et mémoires professionnels
Questions vives recherches en éducation
Le champ des littéracies universitaires a émergé en France et en Belgique (Delcambre, 2012) sur la base de recherches qui, à la fin des années 1990, portaient sur l'analyse des problèmes didactiques que posaient les étudiants dans leurs difficultés face à l'écriture et à la lecture (Dabène & Reuter, 1998). Plus anciennement, l'étude des discours universitaires a alimenté un courant important de recherches. Sophie Moirand (2009, p. 97) fait remonter l'analyse des genres de discours universitaires à un article de Jean Dubois de 1972, publié dans le n o 14 de Langue française, intitulé « Linguistique, formation des enseignants et enseignement supérieur », dans lequel ce dernier décrivait les pratiques discursives des universitaires, prises dans une tension entre discours scientifique et discours pédagogique. En 1979, Algirdas Julien Greimas et Éric Landowski publient Introduction à l'analyse du discours en sciences sociales. Dans leur texte introductif, ils appliquent les cadres de la sémiotique narrative à des discours produits en anthropologie, sociologie, philosophie, etc., et mettent en évidence ce qu'on appellerait aujourd'hui des routines rhétoriques. Suivront dans les années 1990 bien d'autres publications sur les discours universitaires, comme en 1994 le numéro 58 de la revue Communications, intitulé L'écriture des sciences de l'homme. C'est dire que le champ des littéracies universitaires est doublement adossé, dans le monde francophone européen, aux sciences du langage d'une part (analyses du discours, analyses énonciatives et rhétoriques, Boch & Rinck, 2010, analyses phraséologiques, Tutin, 2013) et à la didactique du français d'autre part (Delcambre, 2012, Reuter 2012). Par ailleurs, il dialogue avec le courant des Academic Literacies qui s'est développé depuis les années 1985 en Grande-Bretagne (Delcambre & Donahue, 2015) et avec deux courants états-uniens, à peu près contemporains l'un de l'autre, le WAC (Writing across the curriculum) et le WID (Writing in the disciplines), qui se regroupent dans le champ plus vaste de la Composition Theory (Donahue, 2008). Les mémoires professionnels, qui accompagnent la formation des enseignants depuis les années 1990 1 , malgré les variations institutionnelles de ladite formation 2 , s'inscrivent Littéracies universitaires et mémoires professionnels
Ecrire au tableau entre pratique langagière et geste professionnel
2010
Les dimensions langagieres de l’enseignement et de l’apprentissage ont rarement porte sur les productions ecrites des enseignants. Pourtant, les travaux de Nonnon (1991, 2000) en didactique du francais, ceux de Robert et Vanderbrouck (2003) en didactique des mathematiques ont montre l’importance de cette production dans les pratiques enseignantes, notamment en ce qui concerne l’ecriture au tableau. L’ecriture au tableau en tant que pratique langagiere contribue a la structuration de l’espace symbolique de la mise en scene des savoirs et permet egalement d’observer les tensions du travail enseignant entre prepare et improvise, tensions renvoyant plus generalement au clivage prevu/realise. En explorant les conditions, les fonctions et les formes de cette ecriture on contribue a conscientiser une pratique professionnelle incontournable et a degager des specificites disciplinaires et des points de convergence transdisciplinaires dans une perspective didactique.
2016
Etude réalisée dans le cadre d'un partenariat entre le CESSP et le MOtif (Observatoire du livre d'Ile-de-France)Profession ? Ecrivain, CESSP/MOTif (Observatoire du livre dÎle-de-France). Enquête sur les conditions socio-économiques d’exercice du métier d’écrivain aujourd’hui, sous la direction de Gisèle Sapiro et Cécile Rabot, avec Madeline Bedecarré, Quentin Fondu, Julien Gaffiot, Jérôme Pacouret, Myrtille Picaud, Hélène Seiler-Juilleret.Alors même que l’activité d’écrivain tend à se professionnaliser, les écrivain·e·s connaissent aujourd’hui une précarisation : rares sont celles ou ceux qui parviennent à vivre uniquement de leur plume. Certain·e·s exercent un autre métier plus ou moins lié à l’écriture (enseignement, édition, écriture de scénarios, etc.), qui est leur source de revenus principale, pour d’autres les activités connexes occasionnelles – lectures-débats, résidences, ateliers d’écriture – constituent une ressource économique de plus en plus importante. C’est su...