Fanny Darbus - Le pouvoir subversif de l’économie sociale et solidaire. Quelle consistance ? (original) (raw)
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Le pouvoir subversif de l’économie sociale et solidaire. Quelle consistance ?
Lien social et Politiques, 2014
L’article cherche à interroger la consistance du pouvoir subversif de l’économie sociale et solidaire (ESS). Il s’agit de voir en quoi les pratiques de cette économie dite alternative sont matériellement subversives, ou du moins se différencient de celles qui prévalent dans les sous-espaces économiques où elles évoluent. Dans cette perspective, notre objet consiste à voir si ceux qui placent leurs pratiques économiques sous le référent ESS sont porteurs d’intentions de transformation en matière de normes économiques, ou s’ils sont mus par d’autres objectifs.
L’économie sociale et solidaire, une subversion institutionnelle et politique ?
2010
Cette communication est le fruit d'une expérience professionnelle auprès de la vice-présidente chargée de l'économie sociale et solidaire au Conseil régional d'Île-de-France et d'une enquête qualitative. Les chiffres globaux intégrant la vice-présidente du Conseil régional d'Île-de-France, il faut considérer que l'étude a été réalisée sur 13 élu/e/s en charge de l'économie sociale et solidaire dans différentes collectivités territoriales. Certain/e/s élu/e/s cumulant plusieurs mandats, l'échantillon rassemble 7 conseils régionaux, 1 conseil général, 4 communautés d'agglomération et 9 communes. Du point de vue des étiquettes partisanes, l'échantillon se compose de 8 Verts, 3 Parti socialiste, 1 Mars-Gauche Républicaine et 1 Alternatifs. Cette étude a également donné lieu à la rédaction du chapitre « Les politiques publiques d'économie sociale et solidaire : un combat d'élu/e/s engagé/e/s pour un autre développement économique » publié dans l'ouvrage du Réseau des territoires de l'économie solidaire (RTES), réalisé en partenariat avec le Centre de recherche et d'information sur la démocratie et l'autonomie (CRIDA), Les politiques publiques d'économie solidaire, un enjeu d'avenir pour les initiatives locales, Toulouse, Réseau des territoires de l'économie solidaire, 2007.
La vente à la sauvette de produits alimentaires rassemble des produits récupérés dans leur majorité, parmi les déchets et invendus des grandes surfaces commerciales. Elle est généralement pratiquée par des femmes âgées dans le but de fournir un complément de revenu. Nous verrons que ces activités sont menées dans une opposition aux aides sociales institutionnalisées et dans l'idéal, à toutes formes de revenus non directement issues du travail. Si ces activités viennent se greffer inopinément aux échanges marchands d'un marché aux légumes municipal, elles ne disposent pas moins d'un système d'honorabilité et de règles spécifiques. Au-delà de l'infraction des règles légale et sanitaire, elles révèlent les dispositions communes qui lient les revendeuses à leurs acheteurs et le sentiment de mise en concurrence qui reflète les rapports aux autres systèmes de revente (biffins, vendeurs de contrefaçons, cigarettes et autres « produits de base »...)
L’économie sociale et solidaire source d’une nouveau cadre théorique : le délibéralisme
Vol. 1 Núm. 1 (2022): Revista CIRIEC Costa Rica, 2022
Pour éviter que le monde de l’après crise sanitaire soit pire que celui du monde d’avant, il convient de changer de logiciel intellectuel. Selon nous ce nouveau logiciel doit s’ancrer dans les initiatives solidaires qui expérimentent déjà des solutions de sortie de crise. Il doit ainsi proposer des principes économiques alternatifs au régime de vérité capitaliste. Il doit aussi construire un régime de justification alternatif aux dogmes néolibéraux qui imprègnent la science économique orthodoxe pour constituer le régime de justification du capitaliste. L’objet de ce texte est de présenter une construction intellectuelle qui réponde à ces deux impératifs: le délibéralisme
L’économie solidaire sous le prisme du genre : une analyse critique et possibiliste
Revue Française de Socio-Économie, 2019
Cet article propose d'étudier l'économie solidaire sous le prisme du genre à partir d'un double regard, critique et possibiliste. Ce double regard, inspiré à la fois de l'économie substantive polanyienne et des recherches féministes, éclaire la manière dont les pratiques d'économie solidaire renouvellent l'économique et le politique, compris ici à la fois comme catégories d'action et de pensée. Il met aussi en lumière les chemins multiples et sinueux de l'émancipation, fruit d'un entremêlement entre principes d'échange dont l'équilibre est en renouvellement permanent. Mots clefs : économie solidaire, genre, pouvoir, Polanyi, reproduction The Gender of Solidarity economy: a critical and possibilist view This paper offers a gender analysis of solidarity economy which combines a critical and a possibilist view. This double perspective is inspired both by the substantive meaning of economics suggested by Polanyi and by feminist scholarship. It sheds light on how solidarity economy practices renew economics and politics, understood as categories of action and thought. This double perspective also highlights the multiple and complicated paths of emancipation, which result from the intertwining between principles of exchange which balance is in constant flux.
«Sur l'économie sociale et solidaire»
… internationale de l'économie sociale, 2002
L'ouvrage de Danièle Demoustier L'économie sociale et solidaire, dont la Recma s'est fait l'écho dans son dernier numéro, parce qu'il approche de façon rigoureuse un champ souvent difficile à cerner, fournit une importante matière à réflexion. Sa lecture a suscité de nombreuses interrogations chez l'auteur de cet article, qu'il livre à sa manière parfois provocante.
L’économie sociale et solidaire : une réalité composite issue d’histoires plurielles
Informations sociales, 2019
Économie(s) sociale(s) et solidaire(s) L'économie sociale et solidaire, un monde hétérogène L'économie sociale et solidaire est hétérogène. Elle s'est construite par l'incorporation successive d'organisations et de réseaux autonomes, tout d'abord au sein de l'économie sociale puis de l'économie solidaire. Toutes deux ont ensuite été réunies par divers acteurs académiques et politiques, et/ou praticiens. Si elles partagent la revendication de produire autrement que ne le font le marché et l'État, les organisations de l'ESS n'en restent pas moins divisées quant au fait de savoir si elles constituent une économie « alternative » ou de « réparation ».
William Stanley Jevons et la ‘réforme sociale’ : une économie du bien-être sans prospérité
2013
Si Jevons est bien connu pour son analyse d'économie pure, ses contributions dans le domaine social le sont moins. Pourtant, du point de vue de l'histoire de la pensée économique, elles présentent un double intérêt : d'une part, elles témoignent de l'adhésion de Jevons à la philosophie utilitariste, et d'autre part, elles portent la marque de l'économie du bien-être naissante, tout en présentant une approche singulière du bien-être social qui fait clairement apparaître la possibilité d'une divergence entre le bien-être global et le bien-être économique. Dans cet article, nous nous proposons de reconstruire l'architecture globale de la position de Jevons relative à cette « réforme sociale » : on présente d'abord le point de vue étroit que doit adopter l'économiste, tout en mettant en évidence les liens entre l'économie et la morale, à travers la mobilisation du calcul utilitariste benthamien ( §.I). Puis, dans le domaine de la législation, on montre que Jevons considère la nécessité d'abandonner un tel point de vue, pour établir une sorte de calcul coût/avantage, qui mobilise les différentes sciences permettant d'anticiper les conséquences d'une réforme : après en avoir détaillé la méthode ( §.II), on montre les conséquences d'une telle analyse qui conduit Jevons, en tant qu'économiste, à amender un certain nombre d'hypothèses qu'il avait posées dans le cadre de son économie pure ( §. III).
Résumé L’article questionne la pertinence de rassembler sous le terme d’économie solidaire des organisations à bien des égards distinctes. Il montre que ces initiatives sont fondées puis investies par des individus aux origines diverses, à la recherche d’espaces alternatifs de militantisme. Tous ne poursuivent pourtant pas la même visée politique. L’analyse des représentations économiques véhiculées dans leurs réseaux met au jour des désaccords quant aux représentations et aux pratiques économiques dominantes. Le choix d’un dispositif de qualité (certification par tiers, charte, système participatif) apparaît comme un révélateur de la division de ces collectifs, remettant en cause le mythe de l’unité du secteur. Abstract This paper questions the appropriateness of using the term “social economy” to refer to organizations that are distinct in many respects. It shows that these initiatives are started and invested in by individuals from diverse backgrounds, seeking alternative areas for social activism. Yet not all of them have the same political aims. An analysis of the economic ideas expressed in their networks sheds light on differences in dominant economic ideas and practices. Their choices of quality assurance mechanisms (third-party certification, charter, participatory system) reveals the divisions within these collectives, one that challenges the myth of the sector’s unity.