IV Quel régionalisme derrière la nouvelle carte régionale (original) (raw)

Un nouveau régionalisme ?

Voix et Images, 2010

Sébastien Chabot (L’angoisse des poulets sans plumes et Le chant des mouches), Éric Dupont (La logeuse) et Christine Eddie (Les carnets de Douglas) campent une partie de l’action de leurs romans dans un Québec imaginé, dans des villages périphériques aux noms fictifs (Sainte-Souffrance, Notre-Dame-du-Cachalot et Rivière-aux-Oies). Cette « régionalité » est comparée, dans cet article, à l’étiquette attribuée entre autres aux écrivains français Richard Millet, Pierre Michon et Pierre Bergounioux. L’auteur montre que les enjeux de la représentation des régions, dans les productions québécoises abordées ici, se distinguent des enjeux de la « provincialité » souvent évoquée par la critique pour regrouper certaines productions romanesques contemporaines françaises. Si la question identitaire sociale et mémorielle (collective et individuelle) est un enjeu majeur des romans de Millet, Michon et Bergounioux, caractérisés aussi par leur registre sérieux qui en fait des « fictions critiques » ...

Vers un régionalisme néolibéral ? La nouvelle carte des régions françaises

Cette communication entend montrer pourquoi le maillage des nouvelles régions françaises est inspiré par la rationalité néolibérale. Le découpage des territoires institutionnels résulte souvent de compromis entre des attentes diverses, ces opérations étant portées par des acteurs aux motivations hétérogènes et potentiellement contradictoires. Il n'est pas rare cependant de pouvoir lire dans certaines cartes dessinées, par-delà les rapports de force entre les courants d'opinion en présence, la manifestation d'une aspiration dominante à un certain ordonnancement politique de l'espace. Au XVIII ème siècle par exemple, l'égalitarisme juridique qui anime la pensée des Lumières a ainsi influencé la grille uniforme imaginée par Thomas Jefferson lors de la préparation des Land Ordinance de 1784 et 1785 pour administrer le territoire des États-Unis ou la façon dont les révolutionnaires français ont, peu après, pensé le découpage départemental. Établir un lien entre des qualités politiques et des formes territoriales ne va pourtant pas de soi et fait l'objet de controverses et de luttes politiques parfois intenses, obligeant les promoteurs de tel ou tel modèle territorial à formaliser leur vision dans une doctrine explicite. C'est ainsi qu'est né en France, au cours du dernier tiers du XIX ème siècle, le mouvement régionaliste, terme inventé pour rassembler alors toutes les forces engagées contre l'héritage territorial des périodes révolutionnaire et impériale (la commune, le département puis la centralisation). Incarné par la Fédération Régionaliste de France créée en 1901 sous l'impulsion de Jean Charles-Brun, ce mouvement s'accompagne de plusieurs propositions de découpages de la France en régions. Ce régionalisme est caractérisé par une grande hétérogénéité de convictions de la part de ses militants. Cette variété fondatrice reste un élément structurant de la pensée régionaliste tout au long du XX ème siècle. Une synthèse des travaux comparatifs menés dans ce domaine de l'histoire des idées permet d'identifier cinq familles : le régionalisme naturaliste, le régionalisme réactionnaire, le régionalisme administratif, le régionalisme décentralisateur, le régionalisme fonctionnel (

Naissance, déclin et rémanence du nouveau régionalisme

1. L'émergence du nouveau transrégionalisme La deuxième décennie du vingt-et-unième siècle a vu l'émergence d'un nouveau genre d'accords de libre-échange, qui constitue à première vue une véritable accélération du processus de libéralisation commerciale et d'harmonisation réglementaire. En l'espace de quelques années, le monde a assisté à la signature du Partenariat Transpacifique (TPP), à l'élaboration du Partenariat Transatlantique de Commerce et d'Investissement (PTCI, mieux connu sous son acronyme anglais TTIP), l'accélération des négociations du Partenariat économique régional global (PERG ou RCEP), de l'Accord sur le commerce des services (TISA) et à la conclusion puis la ratification de l'Accord économique et commercial global (CETA ou AECG) entre l'Union européenne (UE) et le Canada.

Région, régionalisation, régionalisme

2012

Sommaire  Introduction. Mais l'Alsace, c'est quoi ? Et pourquoi plus d'Alsace ? : Pierre Klein  Le centralisme français du point de vue d'un girondin alsacien : Pierre Klein  L'Alsace : identités multiples et projet commun : Jean-Alain Héraud  La régionalisation en Europe, une géométrie variable ! Jean-Pierre Berg  Quel bilan tirer de la fusion des régions (Le Grand Est : une aberration économique/Pour un statut particulier) : Jean-Philippe Atzenhoffer  Des régions bien mal dessinées... Essai sur la réforme régionale : Jacques Lescoat  Les voies d'une souveraineté alsacienne : Yves Plasseraud  Régionalisme et Droit local : Jean-Marie Woehrling  Collectivité européenne d'Alsace (CeA) et identité alsacienne : Pierre Klein  Point de vue du MPA (Mouvement pour l'Alsace) et de son secrétaire général :

La nouvelle vague régionaliste européenne

nationalregions.eu, 2021

Il est possible qu'une nouvelle vague de régionalisme se développe au sein de l'Union européenne. Elle se concentrerait sur un facteur tout aussi important pour les communautés ethniques de l'Ouest et de l'Est : la préservation de leurs cultures et identités régionales, ainsi que les politiques qui peuvent y conduire. Cela pourra-t-il être réalisé et dans quelle mesure ? Cela dépendra de la capacité des communautés ethniques traditionnelles et des nations sans État de l'UE à formuler des objectifs communs, et à s'engager ensemble pour les représenter. C'est précisément cette solidarité proactive que la pétition citoyenne européenne pour les « régions nationales » entend réaliser.

Vers un nouveau projet de société : le « régionalisme nationalitaire » d'Yves Person

Synergies Italie, 2015

Le développement économique n'est pas dissociable du bien-être des populations et de la cohésion territoriale, de même que la diversité linguistique et culturelle est à inscrire dans un projet de société global. La pensée d'Yves Person, qui se résume en partie dans le programme du « régionalisme nationalitaire », s'avère aujourd'hui d'une grande actualité. Il s'agit d'inventer de nouvelles formes d'exercice de la démocratie, d'autres modèles de développement associant la renaissance des langues et cultures dites régionales aux initiatives locales de transition industrielle et énergétique, inventer une agriculture où l'homme travaille avec la nature et non contre elle.

Les défis de la régionalisation

2010

Les défis de la régionalisation Mohamed An-Naciri [*] Resumen ¿Cuáles son las dificultades y los desafíos que se generan en torno al proceso de regionalización de Marruecos? ¿Es posible una regionalización avanzada en el país teniendo en cuenta toda una serie de paradigmas de carácter histórico, social, político y democrático a los cuales debería responder? Estas son algunas de las preguntas clave a las que se responde en esta comunicación. Del mismo modo, se analiza cómo es posible una gestión democrática de la diversidad regional y territorial marroquí, a través de instancias con legitimidad política y frente a una clara y vigente disfunción del aparato estatal.

L'architecture du régionalisme critique

Recensé : Liane Lefaivre et Alexander Tzonis. 2012. Architecture of Regionalism in the Age of Globalization: Peaks and Valleys in the Flat World, Londres et New York : Routledge. L'architecture peut-elle préserver les identités locales à l'heure de la mondialisation ? Dans leur nouvel ouvrage, Liane Lefaivre et Alexander Tzonis voient dans le régionalisme critique une réponse viable à la standardisation de l'architecture contemporaine et des paysages. Ils retracent l'histoire de ce mouvement et mettent en avant les défis sociaux comme environnementaux qu'il peut permettre de surmonter. Comment se moderniser et, simultanément, retourner aux sources ? Comment réveiller une vieille culture endormie et entrer dans la civilisation universelle ? Autant de questions fondamentales soulevées par Paul Ricoeur dans son essai « Civilisation universelle et cultures nationales », publié pour la première fois en 1955 dans Histoire et Vérité. Elles découlent du problème que pose...

D'un régionalisme à l'autre : intégration ou interconnexion?

2016

La vague actuelle de négociations commerciales ne manque pas d'étonner les observateurs. Il en fut de même après la Seconde Guerre mondiale lorsque, animés par un esprit de coopération et de rapprochement, les pays d'Europe, d'Amérique latine et de l'Afrique au lendemain des indépendances, s'engagent dans de grands projets d'intégration régionale, au grand dam, d'ailleurs, des défenseurs du multilatéralisme et de l'ouverture universelle des marchés. Les progrès sont bien relatifs d'une région à l'autre, mais les années 1980 semblent sonner le glas de l'intégration régionale : la crise de la dette avait mené nombre de pays en développement dans une impasse économique, l'Europe communautaire était traversée par le doute et le scepticisme et tous les regards se tournaient vers les marchés mondiaux, nouvel Eldorado de la croissance. Pourtant, il fallut rapidement se rendre à l'évidence : l'Europe puis, à son tour, l'Amérique latine affichaient de nouvelles ambitions, les accords de libre-échange longtemps négligés se multipliaient de toutes parts, à commencer entre les pays du Nord et ceux du Sud, et, plus étonnant encore, ce n'était plus l'Europe qui donnait le ton, mais les États-Unis, chefs de file autoproclamés d'un régionalisme qu'on qualifia prestement de « nouveau ». Heureusement, pouvait-on encore se consoler à l'époque, l'Asie paraissait encore épargnée. Las, voilà qu'à son tour, l'Asie de l'Est est prise dans le mouvement, avec, au centre, l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) qui accélère son intégration et aspire à devenir le pivot de l'intégration dans une région en plein bouillonnement, avec en point d'orgue cette méga-négociation, le Partenariat économique régional global (PERG), qui implique outre les dix pays de l'ASEAN, les trois grands rivaux que sont la Chine, la Corée et le Japon, ainsi que l'Inde, l'Australie et la Nouvelle-Zélande 1. Les États-Unis ne sont pas en reste ; ils sont engagés dans deux méga-négociations, trois si on inclut celles sur les services (Accord sur le commerce des services, mieux connu sous son acronyme anglais de TISA) 2 : d'abord, le Partenariat transpacifique (PTP), une négociation conclue avec succès en octobre 2015 et impliquant douze pays, cinq des Amériques (le Canada, le Chili, les États-Unis, le Mexique et le Pérou), cinq d'Asie (le sultanat de Brunei, le Japon, la Malaisie, Singapour et le Viêtnam) et deux d'Océanie (l'Australie et la Nouvelle-Zélande) ; ensuite le Partenariat transatlantique de commerce et