Terres en indivis, économie morale et réciprocités inégales au Brésil du XIXe siècle (paroise de Campo Grande, Rio de Janeiro). Histoire & Sociétés Rurales, Caen, v. 33, 1er semestre. 2010. (pp. 81-116) (original) (raw)
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Cet article se propose d’analyser le phénomène du « travail esclave » rural migrant apparu au Brésil depuis les années soixante. Pour ce faire, il part du discours de travailleurs ruraux libérés d’une situation de « travail esclave » pour montrer les différents aspects qui caractérisent la relation de domination du « travail esclave » rural migrant (tromperie, dette économique et dépersonnalisation). Il s’agira de penser, en la mettant en perspective avec d’autres formes traditionnelles de domination en milieu rural, la spécificité et l’historicité du « travail esclave ». On montrera ensuite comment le « travail esclave » constitue un « mode d’exploitation » et une relation de servitude en termes d’excès de domination dépassant la relation de dette économique et impliquant un rapport aux droits et à la citoyenneté symbolique. Enfin, on élargira la réflexion au contexte global de l’économie capitaliste en montrant comment l’analyse du « travail esclave » rural migrant peut contribuer aux réflexions sur l’esclavage contemporain.
Les paradoxes des « sans-terre » et de l’esclavage rural au Brésil
Hérodote, 2015
Le Brésil dispose d'immenses étendues de terres encore disponibles, et pourtant le « Mouvement des paysans sans terres » (MST) y est actif et l'on y découvre tous les ans des milliers de travailleurs en situation d'esclavage. Comment expliquer ces paradoxes ? Ils tiennent à l'inégale répartition de la population et de la propriété foncière dans le pays, issue de la façon dont le Brésil a été occupé et approprié. L'article jauge d'abord le poids et la situation du secteur agraire brésilien et mesure sa dynamique territoriale, puis il analyse les profondes mutations en cours, qui changent les rapports de force et créent des conflits et crises aigus, causant de nombreux morts. Il étudie ensuite la situation des travailleurs ruraux en situation d'esclavage, que des recherches récentes ont permis-en utilisant les méthodes de la géographie-de connaître un peu mieux, pour mieux combattre ce fléau.
Depuis les années 1950, quand elle a commencé à être considérée comme un exemple privilégié d'art 'primitif', la gravure taillée dans le bois pour illustrer la couverture des folhetos de cordel - petits livres de colportage vendus sur les marchés du nord-est brésilien - a été collectionnée, exposée et vendue dans des musées et des galeries, au Brésil et à l'étranger. Une étude approfondie, fondée sur l'analyse de plus de six cents oeuvres des 19e et 20e siècles, révèle cependant que d'autres catégories de gravures, réalisées également par des autodidactes pour illustrer des imprimés de large circulation (livrets, journaux, revues), présentent des caractéristiques techniques et stylistiques très élaborées, qui contrastent beaucoup avec la 'rusticité' de la gravure sur bois, tant valorisée par les milieux lettrés. L'exemple brésilien permet ainsi de réviser des notions bien établies au Brésil et en Europe et de proposer de nouvelles perspectives d'approche de l'œuvre d'art populaire.
Terres indiennes et politique indigéniste au Brésil. Des territoires à la carte. L'Harmattan 2009
Publication de mon mémoire de Master. Au Brésil, des peuples autochtones ont survécu à l'avancée de la frontière civilisatrice. Ils souhaitent préserver leur culture et leur mode de vie traditionnelle tout en s'affirmant sur la scène internationale. Depuis les années 1980, les Indiens du Brésil ont créé des organisations pour défendre leurs droits fonciers. Il apparaît que la question indigéniste est inextricablement liée aux problématiques environnementales et que les Indiens sont le dernier rempart contre la déforestation massive de l'Amazonie brésilienne.
Historiography considered the Portuguese colonial Amazon region as being a “land of Indians”. Scholars argued that African slavery was economically just not possible, due to the settlers’ poverty, and especially the region’s geographical isolation, which hindered the connection of this province with the main trade circuits of the Portuguese empire. However, besides the many references to Indians in the registers, colonial documentation frequently mentions Africans and Mestizos. Analysing colonial sources dealing with and produced in Portuguese Amazonia, and based on the specific economic and social dynamics of this region, this paper examines the construction of an ethnically diversified world of labour, where Indians, Africans and Mestizos were interacting in an inextricable way.
Archivum Historicum Societatis Iesu, anno LXXVI, fasc. 151, jan.-jun., 2007
The article offers an analysis of the Jesuit aldeamentos for the integration of the Indians and the establishment of a civil society, in the context of Portuguese America. In the first part, we compare the aldeamentos project with the colonial policy of Portugal and we examine the role played by the Society of Jesus in its implementation towards the end of the 50's of the 16th century. In the second part, we see how the Jesuits sought to apply some key concepts of the theologian Francisco Suarez in the development of the project. Manifestly, there were tensions within the Society arising from differences on the best ways of setting up the temporal government of the Indians. Finally, in the third part, we look at the crisis that arose in the Brazil Province at the end of the 17th century, leading to the collapse of the Jesuits' political project.