ROUX Jean-Claude, La Bolivie orientale. Confins inexplorés, battues aux Indiens et économie de pillage (1825-1992), L’Harmattan, Paris, 2000, 316 p., bibl., ill., cartes, tabl., index (original) (raw)

Terres en indivis, économie morale et réciprocités inégales au Brésil du XIXe siècle (paroise de Campo Grande, Rio de Janeiro). Histoire & Sociétés Rurales, Caen, v. 33, 1er semestre. 2010. (pp. 81-116)

Jusqu'à la fin du xix e siècle, une « économie morale » régissait la dynamique agraire dans une freguesia rurale brésilienne. À partir de sources primaires, l'auteur analyse comment cet ensemble de normes restreignait la transmission des biens fonciers, les conditions des baux et la circulation des droits fonciers sur le marché. Support territorial à ce système, les domaines conservés indivis indiquent la perpétuation de réciprocités inégales et de droits traditionnels sur ces patrimoines, comme la pratique de concéder des sítios à l'intérieur des domaines seigneuriaux. La gestion de ces éléments était conditionnée par des notions communes, locales et perçues comme légitimes, ensemble qu'on appellera l'« économie morale », et qui différait, en principe et dans la pratique, soit des impératifs de la législation, soit des visées des fonctionnaires du gouvernement, soit des principes de la propriété privée.

PION P. 2007 : À la fortune du pot. Céramique, pratiques alimentaires et romanisation des élites indigènes de Gaule nord-orientale au Ier s. BC.

2007

Les transformations du vaisselier céramique indigène de Gaule nord-orientale au I er s. BC concernent d'abord, sur le plan fonctionnel, la vaisselle de présentation/consommation, avec l'adoption de l'assiette et l'individualisation du gobelet à boire. Cette révolution des « manières de table », qui intervient là peu après la Conquête et anticipe celle de la cuisine, trahit l'adhésion progressive des élites indigènes septentrionales aux modèles de socialisation du conquérant. On propose que le vecteur de diffusion de ces nouveaux codes de la distinction est un groupe social particulier : celui des guerriers gaulois enrôlés dans les troupes auxiliaires des armées romaines à la fin de la République. Au passage, on ouvre une lucarne théorique sur les conditions sociales du changement ou de l'extension des registres de l'expression identitaire, conçue comme processus d'interaction qui conduit à s'interroger sur la notion d'acculturation.

1998 (1re édition en volume du livre du R.P. Emile Kemlin) Les Reungao. Rites agraires, songes et alliances. Une société proto-indochinoise du Vietnam au début du XXe siècle. Textes réunis et présentés par Pierre Le Roux, 328 p., photos

Paris, Ecole française d'Extrême-Orient (“Réimpressions”, n. 11), préface de Georges Condominas, introduction de Pierre Le Roux, 328 p., photos

(1re édition en volume du livre du R.P. Emile Kemlin) Les Reungao. Rites agraires, songes et alliances. Une société proto-indochinoise du Vietnam au début du XXe siècle, suivi de « Au Pays Jaraï » (1909) et « L’Immigration annamite en pays Moï » (1925). Textes réunis et présentés par Pierre Le Roux ~ ""On associe volontiers le missionnaire à un aventurier, mais plus rarement à un ethnologue. L'œuvre de Kemlin prouve que la recherche anthropologique peut se concilier avec une vocation missionnaire. Au début du XXe siècle, en France, l'ethnologie émergeait sous l'impulsion de « l'école sociologique » d'Emile Durkheim et Marcel Mauss. En Asie du Sud-Est, limitée alors à l'Indochine en ce qui concerne la recherche française, il en était à peine question. Tout au plus quelques rares explorateurs tel Henri Maitre, quelques officiers des troupes coloniales, quelques voyageurs érudits rapportaient-ils une encore bien maigre moisson de faits ethnographiques. Seules trois figures françaises pouvaient soutenir la comparaison face aux travaux des ethnologues anglo-saxons et hollandais. Parmi elles, Emile Kemlin. Le père Marie Joseph Emile Kemlin (1875-1925), de la Société des Missions étrangères de Paris, est l'auteur de trois articles majeurs consacrés à la société des Reungao, Proto-Indochinois (Montagnards ou Moïs) du Vietnam central. Ces articles, parus dans le "Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient” de 1909 à 1917, complétés par un article sur les Jörai, autres Proto-Indochinois (1909) et par une brochure inédite consacrée à l'immigration en pays moï (1925), forment un ensemble remarquable par sa qualité et sa modernité. On lira et relira avec plaisir et intérêt cette œuvre qu'il était temps de rééditer. « Personne n'a pénétré aussi profondément et avec une telle richesse la mentalité des Montagnard. [...] La première œuvre vraiment scientifique consacrée à un groupe proto-indochinois » (Georges Condominas) « Des chapitres qui sont au premier rang des travaux sur l'ethnographie indochinoise » (Louis Finot) « Le père Kemlin va se révéler aussi bon missionnaire qu'habile politique et savant ethnologue » (Christian Simonnet) « Je tiens à mentionner l'importance de l’édition pour la première fois en un volume à l’EFEO de l’oeuvre pionnière du père Kemlin sur les Reungao du Vietnam, un texte capital dont je me suis beaucoup servi et qui, en conjonction avec d’autres classiques sur les Proto-Indochinois (de Condominas à Dournes) et sur les Orang Asli de Malaisie m'a permis de préciser les caractéristiques que prenait l’animisme dans cette région du monde en contraste avec ses variantes amérindiennes et sibériennes » (Philippe Descola)

2001 « Présentation de la rééd. de “Au pays mnong. Les Biats du Haut-Chlong” de Jean-Marie Boucher de Crèvecœur (Revue des Troupes coloniales, 242, 1938, p. 320-334) ”, p. 185-191

Aséanie (Bangkok), 7

« Présentation de la rééd. de “Au pays mnong. Les Biats du Haut-Chlong” de Jean-Marie Boucher de Crèvecœur (Revue des Troupes coloniales, 242, 1938, p. 320-334), Aséanie, 7, p. 193-206) », Aséanie, 7, p. 185-191.