Crise des réfugiés, l’impasse des mots (original) (raw)
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Migrants : quand les mots decident du destin
The Conversation, 2019
« Le langage construit la perception que l'on a du monde ». L'expression, formulée par les chercheuses Marie Veniard et Laura Calabrese, s'adapte parfaitement à la question des réfugiés et des migrants en Europe.
L’instant impossible : quand la parole défaille
2016
Il y a quelques semaines, un soir d'octobre, je suis allé voir à l'Opéra Bastille Moïse et Aaron de Schoenberg. C'est un opéra, dont voici les premiers mots, prononcés par Moïse alors qu'il vient de rencontrer Dieu : « Einziger, ewiger, allgegenwärtiger, unsichtbarer und unvorstellbarer Gott ! »-autrement dit : « Dieu unique, éternel, omnipotent, invisible et irreprésentable ! » Dans la mise en scène de Romeo Castellucci, Moïse est seul sur le devant de la scène, un rideau opaque le sépare du désert d'où les ombres blanches d'un choeur se déplacent comme une vague. Ce moment est celui-proprement irrepré s entable-que personne n'a jamais vu, et que pourtant Schoenberg représente : celui de la vocation de Moïse. Un appareil enregistreur descend du ciel jusqu'au-dessus de sa tête : une bande magnétique commence à tourner, et l'on entend une voix, la Voix du Buisson Ardent, que Schoenberg a composée avec six voix solistes. La voix dit à Moïse : « Tu as vu les atrocités, reconnu la vérité. » Cette voix lui demande d'être son prophète, de délivrer son peuple, d'accomplir la discorde avec Pharaon en portant sa parole. Moïse ne chante pas, c'est écrit dans la Genèse : sa langue est lourde-autrement dit, il est bègue. Pour faire entendre le contraste entre la langue malhabile de Moïse inspirée par un Dieu unique et irreprésentable et le peuple livré à son besoin de croire et de voir son Dieu, Schoenberg a imaginé d'accorder
Les incommunications de l’Europe sur la crise de l’accueil des migrants et des réfugiés
Hermès, 2017
Les incommunications de l'Europe sur la crise de l'accueil des migrants et des réfugiés Aujourd'hui, l'Union européenne (UE) connaît un afflux de réfugiés sans précédent (1 300 000 demandeurs d'asile en 2015). Elle est entourée de pays en guerre ou en conflit intérieur, qui ont produit des flux de réfugiés au sens large, car certains sont venus pour chercher du travail mais aussi migrants forcés. Ces flux viennent actuellement de Syrie (5 millions de Syriens ont migré à l'étranger, dont 4 millions sont en Turquie, plus d'un million au Liban et 600 000 en Jordanie), d'Irak, de Libye (ancien filtre des migrations sub-sahariennes vers l'Union européenne, par le biais d'accords bilatéraux conclus notamment avec l'Italie), de la corne de l'Afrique (Érythrée, Somalie), d'Afghanistan, du Soudan et du Kosovo. Après une période de frilosité et d'atermoiements, le discours, le 7 septembre 2015, d'Angela Merkel, déclarant l'Allemagne prête à accueillir 800 000 demandeurs d'asile durant l'année 2015 et la proposition de Jean-Claude Juncker de partager 160 000 demandeurs d'asile entre les pays européens ont lancé les bases d'un nouveau tournant
Les réfugiés et l’exigence égalitaire à l’épreuve des camps
Relations, 2016
La question des réfugiés fait couler beaucoup d’encre, leur nombre et leur présence médiatique s’étant considérablement accrus avec l’aggravation de la crise politique en Syrie. L’accueil d’une partie de ces personnes déplacées par la guerre divise l’opinion publique au Canada –plusieurs voyant effectivement dans cette immigration, perçue comme massive, un défi d’intégration insurmontable, voire une menace potentielle pour la sécurité nationale. Si ce sujet fait les manchettes depuis maintenant plusieurs mois, un fait essentiel semble toutefois omis dans la plupart des débats qu’il suscite. C’est que le choix qui attend les réfugiés au terme de leur périple ne se résume pas, comme on le laisse trop souvent entendre, à s’intégrer à un pays d’accueil ou à retourner dans leur pays d’origine. Cette façon de présenter les choses pose problème, parce qu’elle exclut une autre destination qui concerne pourtant un nombre croissant de personnes à travers le monde : les camps.
Les migrants à l'épreuve du non verbal
Les migrants se mesurent à l'épreuve du non verbal en arrivant sur un territoire où les signes d'expressions faciales et corporels peuvent être ressentis différemment. Cet article présente deux vidéos montrant un migrant, l'autre un sujet maori, qui effectuent le même geste mais dans un contexte différent. L'article est publié sur : https://theconversation.com/les-migrants-a-lepreuve-du-non-verbal-49091 .
Les mains dans le cambouis : les mots de la migration...
Revue Afriques en Mouvement, 2019
Dans une perspective pluridisciplinaire, ouverte à la diversité des approches épistémologiques et méthodologiques en matière de recherche sur la problématique migratoire, la revue Afriques en mouvement a retenu, pour son premier numéro (janvier, 2019) cinq « mots-clés » qui bornent les formes des mobilités contemporaines et mettent en exergue la complexité des rapports sociaux qu’elles suscitent dans le contexte mondialisé actuel.
Migrants. L'impasse européenne
En 2015, plus d’un million de personnes fuyant la misère et les conflits sont arrivées en Europe, déclenchant ce que l’on a communément appelé la « crise des migrants ». Face à cet afflux, d’une ampleur inégalée depuis la Seconde Guerre mondiale, et ce drame humanitaire, les pays européens, tout d’abord en état de sidération, se révèlent ensuite incapables de mener une politique commune d’accueil et de répartition, et sont tentés par le repli identitaire. Fermeture des frontières pour le groupe de Višegrad, victoires électorales des partis d’extrême droite brandissant la menace de l’invasion, vote en faveur du Brexit… la crise migratoire vient révéler une crise d’une autre nature, politique celle-ci : celle du régime migratoire européen. Alors que des milliers de migrants continuent d’arriver chaque semaine sur les côtes grecques, le principe de solidarité, au fondement même du pacte européen, semble voler en éclat. Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi l’Europe achoppe-t-elle sur la question migratoire ? Quelles sont les voies de sortie possibles à la crise ? Faut-il repenser le principe de libre circulation ? Telles sont les questions auxquelles cet essai éclairant et engagé propose des éléments de réponse.
Codifier l’urgence dans la gestion des réfugiés dans les années 1920
Histoire@Politique, 2019
Codifier l'urgence dans la gestion des réfugiés dans les années 1920 Histoire Politique, 39 | 2019 L'organisation d'un secours d'urgence aux réfugiés Jusqu'à la Première Guerre mondiale, « l'intervention d'humanité » semble strictement corrélée à des situations de guerre étrangère 11. Il est question de porter secours de Codifier l'urgence dans la gestion des réfugiés dans les années 1920
L’immigration choisie mots à maux
Plein droit, 2015
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