La politique edilitaire (original) (raw)
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Introduction | Depuis près de 30 ans, des dispositifs spécifiques tentent d'apporter des réponses aux maux des quartiers défavorisés des grandes villes françaises. Après la crise des banlieues de 2005, qu'en est-il de la politique de la ville ? Amorcée en 1977, engagée vraiment dans les années 1980, la politique de la ville ne recouvre pas l'ensemble des politiques urbaines. Elle ne concerne que les quartiers dits « sensibles » des villes françaises, c'est-à-dire ceux dont les habitants accumulent les difficultés sociales : habitat dégradé, chômage, concentration de population d'origine étrangère, échec scolaire, délinquance... A travers les procédures de développement social des quartiers (DSQ), puis des contrats de ville et des contrats d'agglomération, elle met en oeuvre des moyens financiers et humains pour réduire les difficultés de ces quartiers et les réinscrire dans la ville. De nombreuses critiques ont été formulées, notamment quant à la complexité des dispositifs d'intervention et de leurs modes de financement. L'efficacité même de la politique de la ville est mise en cause. C'est dans ce contexte qu'un tournant important est opéré par la loi du 1er août 2003 (dite « loi Borloo ») : elle met en place une politique de « rénovation urbaine » fondée sur des opérations massives de démolition et de reconstruction, destinées à « casser les ghettos urbains ». La crise des banlieues à l'automne 2005, qui suscite de nombreux débats sur la politique de la ville, entraîne notamment un renforcement de l'action contre les discriminations et en faveur de « l'égalité des chances ».
La politique dans les cités ou les quartiers comme cadre de la mobilisation Version préliminaire d'un texte paru dans Michel Pigenet et Danielle Tartakowsky : Histoire des mouvements sociaux en France. De 1814 à nos jours, Paris, La Découverte, 2012. Au début des années 1970, Manuel Castells étudie l'émergence de ce qu'il considère alors comme un nouveau type d'action collective, les « mouvements sociaux urbains » [Castells 1973]. Suivant une caractérisation théorique à la fois complexe et précise, il décrit des mouvements sociaux urbains au Chili, en Espagne, en Italie, en France. Il est suivi (et discuté) par d'autres chercheurs qui analysent ce type de mouvement et de problématique dans divers pays, ainsi Jordi Borja, François Dubet, Samuel Jaramillo, Jean Lojkine ou Alain Touraine. Selon ce dernier: « La ville, ou plutôt l'urbain, sera le lieu des conflits comme l'entreprise l'a été dans la période qui s'achève » [Touraine, 1975, p.8]. Il s'agit alors de cerner un type émergent d'action collective dont l'origine ne se situe pas dans la sphère de la production, mais dans celle de la consommation et des styles de vie, de mouvements dont le coeur glisse du travail vers l'habitat. Dans certains cas, les gens occupent des terrains vagues pour construire des logements, dans d'autres ils protestent contre des projets de rénovation urbaine qui modifient leur cadre de vie, réclament ici des équipements collectifs ou des services urbains, protestent, là, contre l'augmentation des loyers. Le changement est d'importance pour une sociologie et pour une historiographie habituées à raisonner en termes de mouvement ouvrier, quand bien même ces recherches viennent du marxisme ou dialoguent avec lui. L'adversaire n'est plus le même, les modes d'action changent, les formes de l'organisation sociale diffèrent lorsque des associations d'habitants remplacent les syndicats. Les sociologues observent un élargissement du répertoire d'action des travailleurs. Cependant, ils ne mettent pas en question l'enracinement de ces mouvements sociaux dans des classes populaires qu'ils pensent toujours autour de la figure du travailleur. Seulement, ces travailleurs élargissaient leurs modes d'action au-delà de l'usine, le syndicat, le parti. Ces études déclinent à partir des années 1980, en partie sous l'effet de ce qu'il est convenu d'appeler la « crise du marxisme », en partie comme conséquence des déceptions enregistrées au regard des espoirs d'abord suscités par ce type d'action. Ces derniers
Métropoles, 2022
(FR) Quelles relations existe-t-il entre politiques publiques et processus de gentrification dans les villes contemporaines ? Plutôt qu’à l’analyse des effets de politiques ou de projets urbains sur le peuplement d’espaces populaires, ce dossier thématique s’attache à une analyse de la gentrification (qu’elle soit résidentielle, commerciale, touristique, productive, etc.) comme stratégie de politique urbaine. Les six textes qui le composent analysent plusieurs projets de reconversion d’anciens espaces industriels et ouvriers, des politiques de régulation d’un marché populaire, des projets de street art ou encore un projet d’équipement conjuguant pratique du culte et activités culturelles. Ces dispositifs d’action publique apparaissent comme autant de constructions sociales situées, singulières à plusieurs titres et non dénuées d’ambiguïtés, mais qui gagnent néanmoins à être pensées ensemble, dès lors que chacun participe à des stratégies locales de gentrification. En ce sens, ces textes confortent à nos yeux la pertinence analytique de la catégorie de « politique de gentrification », définie comme une configuration d’action publique qui entend répondre à des problèmes politiques associés à des espaces populaires par un répertoire de projets y créant de facto des conditions favorables au déploiement de processus de gentrification. (ENG) What is the relationship between public policy and gentrification in contemporary cities? Rather than analysing the effects of diverse urban policies or projects on working-class areas, this special issue approaches gentrification (whether residential, commercial, touristic, productive, etc.) as an urban policy strategy. The six texts that make up the special issue analyse reconversion projects of former industrial and working-class areas, policies for regulating a popular market, street art projects or a purpose-built facility combining cultural and worship activities developed in working-class neighbourhoods. While each of these policies appears to be situated social constructions, singular in many respects and not devoid of ambiguities, they nevertheless ought to be thought of as a whole, for each one participates in local gentrification strategies. In this sense, we argue that these texts reinforce the analytical relevance of the ‘gentrification policy’ category, defined as a policy that intends to respond to selected political problems associated with popular spaces by a repertoire of projects, de facto creating conditions favourable to gentrification processes.
Enquête, 1995
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Habitat, ségrégation et politique de la ville
Colloque international des 12-13-14 juin 1996 : Dynamiques et fractures dans les métropoles, les politiques urbaines entre excellences et exclusions, Session 2 : Les politiques urbaines et les ségrégations, Université de Toulouse Le Mirail, 1996
Les initiatives développées depuis les années 1980 en faveur des "quartiers défavorisés" ont connu une étrange destinée. Tandis que l'habitat était à l'origine des mesures adoptées pour améliorer la situation dans ces quartiers, le traitement de cette dimension, qui pourtant absorbe en moyenne les deux tiers des crédits affectés aux diverses opérations engagées sur ces quartiers, semble presque devenu marginal dans cette approche qu'on appelle désormais la "politique de la ville". Elle est devenue la parade, la plus appropriée, pense-t-on, contre les risques qui pèsent sur la paix sociale. Les choses sont sans doute moins simples lorsqu'on les regarde d'en bas. Un ensemble de logiques accumulées, qui relèvent de la nature du parc de logement, de sa fonction sociale, de sa valeur marchande, de son peuplement, de son histoire, mais aussi de sa forme, de sa dimension, de sa localisation comme de son impact dans l'imaginaire social, a contribué à fabriquer ces lieux de réclusion. Cette représentation est entièrement rapportée à la population la plus en difficulté de ces quartiers, et confond avec elle les familles sans autre problème que la modestie de leur condition, familles souvent anciennes dans le quartier, installées là parce que les HLM étaient dans les années 1960 la réponse la plus appropriée à la recherche d'un logement confortable. A partir de situations, soit distanciées, soit impliquées, de recherche, d'expertise ou d'administration associative, ce sont les écarts propres à ces diversités interne (à l'intérieur du quartier) et externe (d'un quartier à l'autre), que l'auteur tente de pointer ici.
Résister aux projets d’aménagement, politiser les territoires
VertigO, 2019
Résister aux projets d'aménagement, politiser les territoires Le concept de résistance éclairée appliqué à trois conflits d'aménagement (France, Belgique) Léa Sébastien, Julien Milanesi et Jérôme Pelenc Résister aux projets d'aménagement, politiser les territoires VertigO-la revue électronique en sciences de l'environnement, Volume 19 Numéro 1 | mars 2019
Contrepoint sur la politique de la ville et son évaluation
2010
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