S. AGUSTA-BOULAROT, S. HUBER, W. VAN ANDRINGA, Introduction. La fondation des sanctuaires antiques. Motivations, agents, lieux, In : Quand naissent les dieux. Fondation des sanctuaires antiques : Motivations, agents, lieux. Actes du colloque de Rome, juin 2015, (Coll. EFR 534), Rome, 2017 p. 1-9 (original) (raw)

S. Huber, « Érétrie. La naissance des lieux de culte et des pratiques cultuelles dans une cité-mère grecque », in Quand naissent les dieux : fondation des sanctuaires antiques. Motivations, agents, lieux, S. Agusta-Boularot, S. Huber, W. Van Andringa (dir.), Rome, 2017, p. 47-68 (Coll. EFR, 354)

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Dans la tradition, Érétrie figure en tête de liste des cités-mères grecques. Parmi les premiers Grecs, ses habitants sont partis s’installer sur d’autres rivages de la Méditerranée. On connaît le discours, on sait aussi que, lorsque l’on part s’installer outre-mer, on quitte sa patrie avec ses dieux, donc avec ses cultes et ses croyances. Hasard des fouilles ? Les premières installations eubéennes en péninsule Italique n’ont pas (encore ?) livré de lieux de culte et ne peuvent donc apporter quelque lumière sur la structuration du système cultuel de la cité d’Érétrie ; en revanche, dans la colonie de Dikaia, sans doute fondée par les Érétriens sur la côte orientale du golfe Thermaïque dans le 2e quart du Ve siècle, une inscription évoque « les trois sanctuaires les plus saints », i. e. ceux d’Apollon Daphnéphoros et Athéna, auxquels on se doit d’ajouter Artémis Amarysia. L’exploration archéologique du site urbain d’Érétrie a révélé trois sanctuaires anciens : le sanctuaire d’Apollon Daphnéphoros fondé selon toute vraisemblance au 2e quart du VIIIe siècle, une aire sacrificielle au nord de ce dernier et consacrée peut-être à Artémis dans la 2e moitié du VIIIe siècle, un sanctuaire d’Athéna installé semble-t-il un siècle plus tard au sommet de l’acropole. Archéologie et sources textuelles ne fournissent pas les mêmes renseignements et se complètent judicieusement pour restituer le panthéon et le calendrier héortologique de la cité. La convocation des sources littéraires, épigraphiques et archéologiques (découvertes récentes et nouvelles lectures de vestiges connus) dans le site urbain et dans le vaste territoire de la cité permet de saisir tant que faire se peut les motivations, les agents et l’organisation du système religieux de la cité aux tous débuts de l’histoire d’une des premières cités grecques d’envergure méditerranéenne. Nous appuyant sur l’ensemble des sources, nous proposons de restituer une Athéna civique aux côtés d’une Artémis paneubéenne et d’un Apollon politique.

Mémoire des cités et redéfinition des paysages sacrés en Gaule romaine, In Agusta-Boularot S., Huber S., Van Andringa W. (dir.), Quand naissent les dieux. Fondation des sanctuaires antiques : motivations, agents, lieux, Collection de l'Ecole française de Rome , 534, 2017, p. 337-349.

Quand naissent les dieux. Fondation des sanctuaires antiques : motivations, agents, lieux. Introduction

Quelles étaient les circonstances et motivations de la fondation des lieux de culte antiques ? Qu’est-ce qui présidait au choix des dieux ? Quels étaient les agents et les processus d’exécution de la genèse des temples ? Quels étaient les critères qui prévalaient dans le choix des sites sacrés ou les modalités d’installation d’un temple sur des structures existantes ? L’enquête proposée dans cet ouvrage sur la naissance des dieux dans l’Antiquité méditerranéenne, à forte tonalité archéologique et présentant des dossiers inédits pour une grande part, permet de proposer un bilan collectif sur les multiples implications de la formation des lieux de culte dans l’Antiquité, en partant de la documentation fournie par les sanctuaires compris non pas seulement comme des lieux de culte, mais également comme des lieux de cristallisation de la mémoire collective des sociétés antiques. Un tel sujet, exploré dans le cadre d’un colloque organisé à Rome en 2015, se prêtait particulièrement bien au programme de recherches commun des Écoles françaises d’Athènes et de Rome qui proposait de réfléchir sur les lieux de culte. En partant des fouilles et études menées par les deux Écoles depuis le XIXe siècle, l’objectif annoncé de ce programme est avant tout de faire dialoguer l’Est et l’Ouest méditerranéen, souvent séparés par les cloisonnements disciplinaires de l’histoire et l’archéologie grecque et romaine, voire provinciale.

Installation des cultes et sanctuaires publics d'Ostie, port de Rome (4e s. av. n.è.-3e s. ap.), in Quand naissent les dieux: fondation des sanctuaires antiques. Motivations, agents, lieux, sous la direction de S. Agusta-Boularot, S. Huber, W. Van Andringa, Rome, 2017, p. 259-275 (Coll. EFR, 354).

Des lieux de culte publics sont créés à Ostie depuis, vraisemblablement, la fondation de la colonie jusqu’au 3e s. de n.è. Les sources, nombreuses et variées, permettent une étude globale de l’installation de ces sanctuaires publics. Où et quand ceux-ci se sont-ils implantés dans la cité au fil de son développement urbanistique ? Quels acteurs en ont autorisé, décidé et financé la construction ? Quelles fonctions remplissent les dieux honorés à titre public dans la cité ? Ces questions permettront en outre d’évaluer dans quelle mesure les fonctions militaires et annonaires que revêt le port de Rome ont eu un impact sur l’installation du panthéon et des sanctuaires publics d’Ostie.

Thomas N., Mille B., Loiseau C., « Fondre une statue à Vindinum au IIe siècle », in Raux S., Brouquier-Redde V., Monteil M., Van Andringa W., Des Dieux et des hommes : Cultes et sanctuaires en Sarthe et en Mayenne dans l'Antiquité, Ville du Mans, 2015, p. 182-189.

2022 - Côtoyer les dieux. L'organisation des espaces dans les sanctuaires grecs et romains, sous la dir. de S. Huber et W. Van Andringa, BCH SUPPL64, Collection de l'EFR 602, Athènes, 2022, 257 p.

Après avoir examiné la question de la fondation d'un lieu de culte lors du colloque Quand naissent les dieux : fondation des sanctuaires antiques. Motivations, agents, lieux, qui s'est tenu à l'École française de Rome du 18 au 20 juin 2015 (et a été publié en 2017), l'objet de la rencontre qui s'est tenue à Athènes du 19 au 21 octobre 2016 était de traiter des modalités de fréquentation des dieux dans les lieux de culte gréco-romains, non seulement les sacrifices, les célébrations ou la prière, mais aussi les lieux et les équipements divers prévus à cet effet. Pour ce faire, Sandrine Huber (alors à l'université de Lorraine, maintenant à l'université de Lille) et William Van Andringa (alors à l'université de Lille et maintenant à l'École pratique des hautes études) ont à nouveau réuni un groupe de travail constitué d'une douzaine de spécialistes de l'archéologie et des systèmes religieux grec et romain, issus d'une dizaine d'institutions françaises et étrangères. Grâce à ce large faisceau de compétences, une vaste documentation a été réunie, de Grèce, d'Italie et de Gaule, couvrant les époques archaïque, classique, hellénistique et impériale. Chacun l'a exploitée de différents points de vue, archéologique, historique, mythologique ou théorique, offrant autant d'accès à une matière érudite connue ou moins connue. En ce sens, les actes de ce colloque marquent une étape dans l'analyse de la pratique religieuse des Anciens où la fréquentation des dieux, diverse et protéiforme, est prise comme un objet d'étude en soi. Le colloque d'Athènes a été complété, grâce à la générosité de nos collègues de l'Éphorie des antiquités de Phocide, d'une journée de réflexions sur le terrain à Delphes. Mais ce colloque marque aussi l'achèvement d'un programme partagé au sein du réseau des Écoles françaises à l'étranger, entre l'École française d'Athènes et l'École française de Rome. Intitulé « Des espaces et des rites. Pour une archéologie du culte dans les sanctuaires du monde méditerranéen. Réseau de savoir-faire et de compétences dans l'archéologie des cultes antiques », il a permis aux deux institutions de collaborer étroitement, de 2012 à 2016, en unissant leurs forces et leurs équipes, et en exploitant en priorité les lieux de culte qu'elles ont fouillés et étudiés depuis parfois plus d'un siècle, tout en ayant accès, grâce à leurs réseaux, à d'autres sites explorés par des collègues des pays où elles sont installées. Car c'est là la force du réseau des Écoles françaises à l'étranger, réunies sous la tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, que de fédérer des compétences sur un objectif scientifique et de produire, dans le cadre de programmes quinquennaux, des travaux collectifs qui montrent l'actualité de la recherche telle qu'elle s'élabore sur le terrain et dans les échanges internationaux. Alexandre Farnoux, professeur d'archéologie et d'histoire de l'art grec, Sorbonne Université 1. Belayche, Pirenne-Delforge (éd.) 2015.

(dir.) “Archéologie et religion: le sanctuaire dionysiaque de S.Abbondio à Pompéi”, Mélanges de l'École française de Rome - Antiquité [En ligne], 125-1 | 2013, mis en ligne le 23 octobre 2013 : http://mefra.revues.org/1165 (91 pages)

Résumé : Une campagne de sondages archéologiques a été organisée dans le sanctuaire de S.Abbondio à Pompéi en 2008. Outre l’aspect méthodologique qui concernait la fouille interdisciplinaire d’un lieu de culte consacré à Loufir-Dionysos, il s’agissait en particulier de tenter de préciser le phasage et l’histoire de ce sanctuaire bien connu de Pompéi. L’une des questions posées restait la datation du temple dorique implanté sur une petite colline, aujourd’hui fortement érodée, qui surplombait la vallée du Sarno. Les quelques données semblent désormais montrer que la colline était certes occupée depuis longtemps, l’âge du bronze et l’époque archaïque, mais aucun témoignage probant ne permet pour l’instant d’affirmer la présence d’un lieu de culte antérieur. La construction du temple est, elle, fixée vers le milieu du IIIe siècle av. J.-C. Un autre élément important du dossier consiste sans doute dans la datation proposée de la rampe et de l’autel inscrit qui seraient postérieurs au temple. En revanche, il n’y a aucune trace visible de la présence d’un thiase avant l’époque impériale. L’étude est complétée par une analyse du matériel archéologique découvert anciennement et lors des fouilles récentes : inscriptions, fronton, céramique, os animaux et restes carpologiques. Summary : An archaeological campaign was carried out in the temple of S. Abbondio at Pompeii in 2008. As well as the methodological aspect, which concerned the interdisciplinary approach of a cult place dedicated to Loufir-Dionysos, the aim was to try to describe the phases and the history of this well-known sanctuary at Pompeii. One question was the dating of the Doric temple located on a small hill, today eroded away, overlooking the Sarno valley. The data collected seem to show that the hill had been occupied during the Bronze Age and in the Archaic period, but there is at the moment no evidence of an earlier cult place. The construction of the temple took place in the middle of the third century BC. Another important element is the dating of the ramp and the inscribed altar, which would be later than the temple. There is, however, no trace of a thiasos before the Imperial period. The study is completed by an analysis of the archaeological material discovered in the ancient and new excavations: inscriptions, reliefs of the pediment, pottery, animal bones and plant remains.