Andler - Nietzsche, sa vie et sa pensée, I II (original) (raw)

MIII 1: Nietzsche et le retour éternel. Une nouvelle recherche généalogique et philosophique

2016

Les nouvelles sources scientifique du retour eternel, decouvertes par le professeur Luca Crescenzi et moi, imposent de reexaminer de facon nouvelle la relation entre la liberte et le determinisme dans la philosophie de Nietzsche. A partir de la lecture de « Die sieben Weltratsel » de Du Bois-Reymond, Nietzsche abandonne le determinisme laplacien et introduit l'idee de liberte dans sa pensee. L'element decisif est la reproposition du debat scientifique a propos de determinisme et liberte (1880-1883). Les scientistes avaient introduit la possibilite de la liberte dans la nature d'une perspective mathematique et physique. L’elaboration du retour eternel montre l’interesse de Nietzsche pour ce debat. L’actuelle interpretation affirme qu'il existe une continuite entre le retour eternel et le determinisme presente chez « Humain, trop humain ». Le probleme est : si la pensee de Nietzsche est deterministe, pourquoi, apres du 1881, Nietzsche a decide de creer Zarathustra ou ...

Amat Matthieu, 2017/2. Nietzsche et Simmel.

Pour comprendre Nietzsche, écrit Georg Simmel en 1896, il faut éviter deux partis : celui des « penseurs de profession », incapables de dégager la « substance intellectuelle » derrière le contenu aphoristique du texte et celui des « partisans inconditionnels », fascinés par la figure de Nietzsche et voyant en lui une sorte de « causa sui intellectuelle ». Il faut s’en prendre en particulier aux interprétations « à la mode », selon lesquelles Nietzsche défendrait l’égoïsme, le cynisme ou l’eudémonisme. Lorsque l’on dégage la substance philosophique du texte, on découvre au contraire que toutes ses préoccupations sont d’ordre moral est qu’il est même « le moraliste par excellence ». Selon Simmel, Nietzsche défend un « idéal éthique objectif » avec une rigueur qui en fait un « parent de Platon ». Pour le comprendre, il faut reconstruire sa « théorie de la valeur », son « concept systématique de valeur ». C’est cette lecture de Simmel, méconnue et fort originale, surtout si on la replace dans le contexte de la première réception de Nietzsche, que nous allons présenter.

Nietzsche et l'Etat - 1ère partie

Au détour de quelque coin de l'univers inondé des feux d'innombrables systèmes solaires, il y eut un jour une planète sur laquelle des animaux intelligents inventèrent la connaissance. Ce fut la minute la plus orgueilleuse et la plus mensongère de l' "histoire universelle", mais ce ne fut cependant qu'une minute. » 2 Dans Vérité et mensonge au sens extra-moral, texte concis mais dont la thèse essentielle se trouve tout au long de son oeuvre, Nietzsche rompt d'emblée avec la philosophie de la connaissance pour affirmer le caractère nuisible de la recherche du vrai : « Qu'est-ce donc que la vérité ? Une multitude mouvante de métaphores, de métonymies, d'anthropomorphismes, bref une somme de relations humaines qui ont été rehaussées, transposées, et ornées par la poésie et par la rhétorique, et qui après un long usage paraissent établies, canoniques et contraignantes aux yeux du peuple : les vérités sont des illusions dont on oublie qu'elles le sont, des métaphores usées qui ont perdu leur force sensible, des pièces de monnaie qui ont perdu leur effigie et qu'on ne considère plus désormais comme telles, mais seulement comme un métal. » 3 Ainsi, la quête de la vérité conduit au mensonge et à l'illusion. L'être rationnel est « prisonnier d'une conscience fière et trompeuse » 4 qui l'aveugle et dissimule la nature de l'homme en tant qu'être intuitif animé par ses sens et débarrassé du fardeau du logos pour s'adonner à l'art, i. e. le muthos de la tragédie. La charpente conceptuelle tracée par le langage n'est qu'un produit de l'intellect humain, une croyance fondée sur la logique paraissant universelle, infaillible, éternelle. Le concept prétend ainsi définir la chose en elle-même alors qu'il n'en est que l'appropriation humaine fondée par le langage : « […] le grand édifice des concepts présente la stricte régularité d'un columbarium romain, et de cet édifice émanent dans la logique cette rigueur et 2 Vérité et mensonge au sens extra-moral, dans les OEuvres philosophiques complètes, trad. Michel Haar et Marc B. de Launay, Paris, Gallimard, t.

Nietzsche et la rhétorique antique. À propos du livre d'A. Merker

Bulletin de l'Association Guillaume Budé, 2021

This paper tries to demonstrate how F. Nietzsche uses rhetoric, and more especially Roman rhetoric as a weapon agains Platonic philosophy and how he refuses all the doctrines that in Antiquity tried to reconcile rhetoric and philosophy. There is also in his presentation of Roman asianic rhetoric something as a distant echo of the distinction between dionysiac and apollinian attitudes.

NEHAMAS, Alexandre, Nietzsche. La vie comme littérature

Laval théologique et philosophique, 1996

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"Nietzsche et la métaphysique", Etudes Germaniques, vol. 73, n° 3, 2018, p. 357-377

Etudes Germaniques, 2018

Nietzsche et la métaphysique : sur les racines non métaphysiques des concepts de la métaphysique This article starts from the observation that metaphysics has non metaphysical roots that make it possible. We detail these roots which are 1) empirical, 2) biological, 3) psychological and 4) socio-political. This means that discourses of the history of metaphysics is ruled by external conditions, but also that it is an illusion that Nietzsche tries to uncover by means of a speech whose we are questioning the status here. Emphasis is placed on the importance of the politico-social dimension for the constitution of metaphysics, in order to open a dialogue with Marx and Marxism, of which Nietzsche was both a critic and a neighbor, and for the purpose of confronting the history of Heideggerian metaphysics with another history of metaphysics, axiological and socio-political.