Éthique publique Entre l'art et la science : la transparence des corps et la délocalisation de l'espace muséal (original) (raw)
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Statues visibles de la vérité. L'askêsis corporelle entre éthique et politique
2017
This article aims to explore two types of ascetic techniques of the body on which Foucault focused his attention during the 1980s: on the one hand, the techniques linked to the "use of pleasures" (that can be associated to a "traditional" aesthetics of existence) and, on the other, the techniques linked to the scandalous stripping of existence as it was practiced by the Cynics. Its goal is to show that, although they have several elements in common, these two types of techniques are radically different in their functions and objectives, as well as from the standpoint of their ethico-political value.
Diffuser ou débattre : rôles de la muséologie des sciences
Résumé : Les différentes conceptions que chacun peut avoir sur l'environnement déterminent les formes de médiation relative à l'environnement. Il en est de même pour la muséologie de l'environnement : ainsi à une conception biocentrique de l'environnement est associée une muséologie conservationniste, esthétique et affective, à la conception technocentrique une muséologie axée sur la recherche, et enfin, à la conception anthropocentrique, une muséologie politique et sociale. Si les deux premiers types de muséologie sont nécessaires et coexistent actuellement en matière de médiation environnementale, il n'en va de même pour l'approche sociale, qui nécessitte la mise en place de nouvelles formes de médiation. Nous proposons celle de mettre la science en débat et en discussion, en s'inspirant du concept d'espace public cher au philosophe Habermas. Pour cela, nous tentons d'analyser de quelle manière l'objet peut être porteur de débats et de discu...
Communication technologies et développement, 2023
Communication, technologies et développement 14 | 2023 L'éthique de l'information et de l'organisation des connaissances Retour d'expériences muséales : l'éthique et les protocoles d'expositions d'art Aborigène, d'Australie Museum Feedback: Ethics and Protocols for Aboriginal Art Exhibitions, Australia Retroalimentación de experiencias en museos : ética y protocolos para exposiciones de arte aborigen, desde Australia Cédric Boudjema Édition électronique URL : https://journals.openedition.org/ctd/9995
Une certaine transparence du corps ? Le corps relégué de la tradition hésychaste
Les Cahiers du Centre Georges Canguilhem, 2007
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Dissection de la caméra: les positions bougent entre le théâtre et la science
Un des signes distinctifs de notre époque est un goût prononcé pour les choses de la science », écrit Henri Robin dans un abrégé de son oeuvre pour la scène en 1865, « sans elle, on ne pourra plus s'amuser » (1865, 22-23). Deux ans auparavant, cette intime conviction a conduit le magicien à ouvrir un théâtre sur le célèbre Boulevard du Temple. Il y présente un programme dédié aux « physiques amusantes ». Pendant les cinq ans d'existence de son théâtre parisien, Robin propose un programme extrêmement populaire. Très divers, les spectacles du soir mêlent la magie, les illusions optiques et l'évocation de fantômes à la physique, l'astronomie, la géologie et la chimie, oscillant entre l'initiation scientifique sérieuse et la magie populaire. Au XIX e siècle, il n'échappe pas à Robin que le théâtre s'impose comme l'un des lieux les plus excitants pour s'essayer de manière ludique aux nouvelles sciences et leur donner corps. Ses représentations parviennent habilement à allier conditions esthétiques et préoccupations didactiques. L'acquisition de connaissances n'est pas son premier objectif, mais le moyen central pour créer un espace de transition où la science peut véritablement surprendre l'imaginaire. Ainsi, la théâtralité liée à la scène d'un lieu imaginaire qui transcende les faits scientifiques s'avère plus importante et plus enrichissante. « C'est pourquoi le public se presse aux spectacles où la science donne la main à l'art théâtral », assure Robin avec satisfaction, prenant même un malin plaisir à ce lien entre l'art et la science quand il demande : « [c']est peut-être aussi ce qui explique le succès bien moindre des autres conférences purement scientifiques qui se sont ouvertes en même temps que [sic] la Sorbonne » (1865, 25). Malgré l'influence indéniable d'Henri Robin sur son époque, la littérature relative à ce forain itinérant est peu abondante. Robin est tour à tour présenté comme l'inventeur de nouvelles techniques et machines, comme le précurseur du cinéma et comme un illusionniste. Une attention plus spécifique a été consacrée à son utilisation de la lanterne magique (Mannoni 1994), à sa pratique de magicien durant ses années passées en Angleterre (Dawes 1990) et, plus particulièrement, à sa rivalité avec son concurrent et confrère magicien Robert-
Le silence, le secret, la transparence : de l'art du gouvernement à la science
Le silence chez Bacon est d'abord celui du savant, du philosophe qui décide de s'abstenir, de « tenir sa langue » selon les mots de Zénon1, ou bien de s'engager dans l'arène et de conseiller le prince. Il s'oppose ainsi au bavardage oiseux de ces joueurs de violon que dictent leurs intérêts personnels plutôt que celui de l'Etat ou qui ne disent au roi que ce qu'il veut bien entendre ; ou bien encore, il s'oppose à ces « arts mauvais » qui, à l'image du traité de Machiavel, n'entretiennent qu'un rapport de façade avec la vertu morale 2. Le silence c'est aussi celui par lequel le prince doit se garder de divulguer ses intentions ou les secrets d'Etat à qui que ce soit, pas même à ses conseillers. Pour Bacon en effet, seul le prince est en droit de produire des traités de politique en extrayant de sa pratique des principes de gouvernement. Le discours purement théorique des penseurs en la matière se perd dans les étoiles3. Pourtant, Bacon s'estime autorisé à formuler de tels principes à partir de sa longue expérience d'homme d'État sous Elisabeth, puis sous Jacques Ier. Ne doit-on pour autant retenir de lui que l'image du « sycophante royal »4 figé dans la posture du conseiller5? Le genre du conseil au prince a connu une fortune particulière à la période pré-moderne comme
Edito - Des corps dans les espaces publics : sécurité et politique
2011
Le texte explore la relation entre espace public, methodes de controle securitaire et democratie, etablissant le lien direct entre ces relations et la question de la justice spatiale. Pour ce faire il s’appuie tres brievement sur les exemples contemporains d’occupation des espaces publics urbains par des mouvements contestataires.
ENS, PSL
Les rapports au corps dans l'entrecroisement des sciences humaines et de l'art Le corps en tant que forme perceptible ' produisant, comme on dit, une impression' […] est, de toutes les manifestations de la 'personne', celle qui se laisse le moins facilement modifier, provisoirement et surtout définitivement et, du même coup, celle qui est socialement tenue pour signifier le plus adéquatement, parce qu'en dehors de toute intention signifiante, l''être profond', la 'nature' de la 'personne'. Le corps fonctionne donc comme un langage par lequel, on est parlé, plutôt qu'on ne le parle, un langage de la nature où se trahit le plus caché et le plus vrai, à la fois, parce que le moins consciemment contrôlé et contrôlable et qui contamine et surdétermine de ses messages perçus et non aperçus toutes les expressions intentionnelles à commencer par la parole. Mais ce langage de l'identité naturelle ('du caractère') est en fait un langage de l'identité sociale, ainsi naturalisée, […] donc légitimée. Il est à peine besoin de rappeler en effet que le corps, dans ce qu'il de plus naturel en apparence, c'est-à-dire dans les dimensions de sa conformation (visible volume taille poids etc.) est un produit social. Pierre Bourdieu, « Remarques provisoires sur la perception sociale du corps » C'est par mon corps que je comprends autrui, comme c'est par mon corps que je perçois des 'choses'.