Miroirs incarnés: des images aux affects, et retour (original) (raw)

Mémoires en Miroir

Histoire et récits du sertão du RN.(Brésil). Nanterre: …, 1994

Parmi les multiples expressions de la littérature orale du nord-est brésilien, la littérature de cordel occupe une place prépondérante. L'auteur étudie ici les origines de sa formation dans le contexte socio-culturel du Nordeste et les thèmes de culture populaire qu'elle véhicule

Le cadre incarné : corps-à-corps aux marges du décor

Images Re-vues, h.s. 10, 2022

Lorsqu’il est peint à une telle extrémité du décor qu’il en excède les bords, le protagoniste liminaire tend à se confondre avec le cadre, dont il partage les fonctions, notamment de monstration. Telle une incarnation anthropomorphe du cadre avec lequel il fait corps, ce puissant admoniteur constitue le lieu de l’échange par excellence entre l’univers peint et le monde du spectateur. Investiguant le sens de ces « figures de cadre » dans les fresques de la Renaissance italienne, cet article entend questionner les différentes modalités d’intégration de ces figures à la narration jusqu’à leur possible autonomisation. --- When painted at the extreme edges of the decor, the liminal protagonist that exceeds the margins tends to merge with the frame. He therefore shares its functions, particularly the deictic one. As an anthropomorphic embodiment of the frame, this powerful admonitor constitutes the perfect intermediary between the pictorial space and the viewer’s world. This article looks into the meaning of these "framing figures" in Italian Renaissance frescoes, and the various ways and degrees in which they are integrated into the narrative.

VISUALITÉS VIDÉOLUDIQUES: LE JEU DES AFFECTS

Visualité vidéoludique : le jeu des affects Video Game Visuality: A Game of Affects À mesure des avancées technologiques de ces dernières décennies et de l'approfondissement des réflexions sur le game design, nombre de productions vidéoludiques ont fait des émotions un enjeu majeur de leurs modalités ludiques, qu'il s'agisse d'amuser, de tendre vers le pathétique ou encore d'horrifier. Ces propositions ludo-narratives tissent une relation complexe avec le joueur à travers le déploiement d'images dont le ressort majeur est leur capacité à « faire monde » et, ainsi, d'incorporer le joueur. « Image-objet » (Rieusset-Lemarié) étendue et profonde, elle est lieu à traverser et implique un régime de perception reposant sur l'immersion mais aussi l'acte de parcours. La fréquentation de l'image vidéoludique (tridimensionnelle) impose une économie de regard reposant sur une observation mobile incorporée imposant que le joueur soit à la fois spectateur et opérateur. Ces modalités spécifiques de lecture de l'image, combinée à l'expérience ludo-narrative proposée par l'activité vidéoludique, invitent à une expérience affective et esthétique dont il paraît important de tracer les contours. À ce titre, les jeux vidéo horrifiques constituent un objet d'étude heuristique en tant qu'ils mobilisent des affects extrêmes (peur, dégoût, etc.) par la création de situations de jeu éprouvantes et le recours à une iconographie dont la « puissance d'écart » (Ribon) est manifeste. De là, il s'agit d'interroger la capacité de l'image vidéoludique à réaffirmer le « pouvoir des images » (Freedberg) en proposant (via ses modalités spécifiques de perception) une confrontation avec l'image ne détournant pas de l'iconographique (qui est à la fois support et moteur ludique) et dont les enjeux vont pourtant au-delà du rapport au figuré. Ainsi, par le prisme de l'expérience vidéoludique horrifique, il est possible de se demander en quoi l'expérience vidéoludique, dans sa globalité, définit un régime de perception unique — par le jeu qu'elle entretient avec les affects du joueur.

« L’image se crée lorsque l’œil se ferme. Notes sur l’interruption »

Before the eye lid’s laid, Bruxelles, La Lettre Volée, 2017, p. 190‑199., 2017

Voilà la dimension politique de la relation entre image et texte et de leur disposition lorsque les paupières se ferment. Seul celui qui cesse de regarder peut commencer à agir. La compassion générée par les images crée une communauté lorsqu’elles émeuvent publiquement au moment de leur exposition. Alors les images deviennent des lacrimae rerum, des larmes versées publiquement.

Un journal d’ambiances lumineuses d’Asie. Potentiel de l’analyse rétrospective d’images dans la restitution d’expériences

2016

The research looks into a diary of luminous ambiances to record and “revisit” spatial experiences using analytical and interpretive activities that can be performed after returning from a journey. This diary allows an initiation to synthetic thinking about light by developing a selection of specially devised restitution tools. The diary includes grids of evaluation to record lighting ambiances and moods, but also investigates graphical comparisons of ambiances by exploiting digitally analyzed images. This approach could potentially promote an experiential knowledge gained from the past to project it into the imagination and creation of new spaces of tomorrow.

Images du quotidien dans le reflet du Miroir de Marguerite Porete

La critique littéraire du XXe siècle a élaboré la notion d'"écriture du quotidien". Les oeuvres s'inscrivant dans cette notion se caractérisent par une attention aux choses banales, d'une part, et répétitives, d'autre part, et ce changement de regard s'inscrit pleinement dans le désenchantement contemporain vis-à-vis du pouvoir de la littérature postérieur aux grandes guerres du XXe siècle. Est-il possible et judicieux de lire certains textes du Moyen Âge à l'aune de cette notion ? Dans cette communication, nous nous essayons à analyser des textes européens des XIIe, XIIIe et XIVe siècles attribués à des femmes, et plus particulièrement à des béguines menant une vie à la fois active et contemplative : Marguerite Porete, Hadewijch d'Anvers, Mechtild de Magdebourg. Leurs textes se présentent comme tournés tant vers le spirituel que vers le quotidien : peut-on parler pour autant d'écriture du quotidien à leur sujet ? Quel est leur rapport à ce quotidien qui affleure dans leur texte : est-il vu à l'aune du parcours mystique s'élevant du sensible au supra-sensible ? Ou est-il considéré comme valant en lui-même ?

Aux marges du visible: les images des morts

Critique, 1996

Aux marges du visible : les images des morts Dans son introduction aux Rois thaumaturges, Marc Bloch, rappelant le cheminement de sa recherche, écrivait : "Je crains bien que les personnes auxquelles je confiais mes intentions ne m'aient considéré plus d'une fois comme la victime d'une curiosité bizarre et, somme toute, assez futile." Si Jean-Claude Schmitt peut se dispenser aujourd'hui d'excuser la "bizarrerie" ou la "futilité" d'un livre consacré aux revenants, c'est sans nul doute à des historiens tel que lui qu'il le doit. Mesurée à l'aune des "grands problèmes de l'humanité", la question des revenants pourrait certes sembler un petit sujet. Un sujet, de surcroît, mal famé, si l'on en juge par les spéculations irrationalistes dont ils sont, toujours et encore, le prétexte. Le sous-titre, déjà, taille plus large. Les morts, la mort ne sont pas une mince affaire. Et le motif du revenant vise d'emblée un des aspects les plus problématiques de la pensée des morts : la question de leurs relations supposées aux vivants dans ce qu'elles ont de plus intempestif. Si la mort, comme le rappelait récemment Daniel Fabre 1 , est devenue au cours des

Les “Esquimaux des Lumières”: archéologie d’un regard entravé

2014

The present paper retraces, in an ethno-historical perspective, the genesis of the oriented, elliptic, simplistic and reductive representation of the Eskimos in the Diderot & d’Alembert’s Encyclopaedia. Adopting an inter-disciplinary approach (historical, anthropological and textual, as well), the paper wonders upon the mechanisms which have governed the construction of the Eskimos’ image, and deciphers them considering the philosophical challenges and the ideological conditioning of the Century of Lights. The Eskimos’ image conveyed by the Encyclopaedia emphasizes their bestiality and primitivism, to stick them as the prototype of the savagery, the personification of a degenerated and shy humanity of the borders. The image of the Inuit stereotyped, preformed and caricatured is built through bias, omissions, and generalizations. It is intended to present them as fully antonymic to civilisation. In the Diderot and Chevalier de Jaucourt’s writing, the fierce and anthropophagic Inuit a...

L’image et l’affect inséparables. Entretien avec Giovanni Careri

Images Re-vues. Regards rétrospectifs, numéro 20. http://journals.openedition.org/imagesrevues/14534, 2023

En mai 2022, au Centre d’Histoire et Théorie des Arts (EHESS), Giorgio Fichera et Clara Lieutaghi rencontrait Giovanni Careri pour échanger sur les origines de la revue et le panorama intellectuel autour de sa création. C’était également l’occasion de revenir sur la carrière de l’historien de l’art, sur les grandes questions théoriques au cœur de ses réflexions et publications, qui ont animées les débats sur l’image chers au comité de la revue.

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"Le Soir", ou la vision retrouvée ?

“Le Soir, ou la vision retrouvée ?”, in Catherine Lepdor, ed., Charles Gleyre, le génie de l’invention, exhibition catalogue (Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne), Milano: 5 Continents, 2006, p. 118-135, 2006