Programme de la Journées d'études : « La bibliothèque de l'abbaye de la sainte Trinité de Fécamp. Splendeur et dispersion d'une prestigieuse bibliothèque monastique normande » [Fécamp, 25-26 octobre 2017] (original) (raw)
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Une tradition documentaire insuffisamment explorée : les actes copiés dans les manuscrits « non-diplomatiques » Laurent MORELLE Cette communication introductive précisera les objectifs de la rencontre et les axes de recherche exposés dans l'argumentaire diffusé : prendre la mesure d'une pratique aux frontières parfois indécises, apprécier son rôle dans la connaissance que nous avons de la documentation diplomatique, mieux comprendre ses modalités et ses significations. Les exemples illustrant le propos, puisés dans plusieurs viviers, notamment celui des manuscrits provenant de l'abbaye de Corbie, voudraient aider à définir une typologie aux fins de mieux comprendre les relations nouées entre les documents accueillis et les manuscrits qui les reçoivent.
Au cours du XIe siècle, la famille ducale normande a entretenu des liens privilégiés avec l'abbaye de la Trinité de Fécamp. Restauré comme collégiale par Richard Ier (942-996) en 990 puis réformé sous l'impulsion de Richard II (996-1026) en 1001, l'établissement fait partie intégrante du projet visant à faire de Fécamp le deuxième centre politique et religieux des Richardides (après Rouen, capitale historique). Pourvu d'une résidence princière et d'une imposante église, le site castral est un lieu de pouvoir organisé autour de deux pôles, l'un laïque, l'autre religieux. Avant l'émergence d'une chancellerie officielle sous Guillaume le Conquérant (1035-1087), ce sont les moines qui assurent la rédaction des diplômes ducaux produits à Fécamp. Ce rôle politique, un temps dévolue à l'abbaye, reste néanmoins marginal et disparaîtra rapidement. Le monastère, dirigé par de grands abbés réformateurs tels que Guillaume de Volpiano (1001-1028) et Jean de Ravenne (1028-1078), est avant tout perçu par la famille ducale comme un haut lieu de spiritualité et de mémoire : l'abbatiale accueille, en présence des élites aristocratiques, les grandes festivités pascales ; elle sert surtout de nécropole dynastique, c'est-à-dire de lieu de sépulture et de commémoration des Richardides. Grâce à la prière, ce sanctuaire était sensé favoriser, plus que tout autre, le passage des défunts du monde terrestre au monde céleste. En entrant en association spirituelle avec la communauté fécampoise, la famille ducale bénéficiait non seulement de la prière des moines de ce lieu, mais aussi de celles de religieux relevant de son réseau de confraternité. Cela explique la commémoration de certains de ses membres dans les nécrologes de plusieurs abbayes étroitement liées à Fécamp, comme par exemple Jumièges et le Mont Saint-Michel (en Normandie), ou encore Saint-Bénigne de Dijon, Saint-Arnoul de Metz et Saint-Germain-des-Prés (hors du duché).
Résumé : Comme de nombreuses abbayes, La Trinité de Fécamp a souffert d’une dispersion importante de ses livres entre le XVIe et le XVIIIe siècle. Si une partie de ces pertes est bien connue et explique aujourd’hui la présence de nombreux volumes dans les Bibliothèques municipales de Rouen et du Havre, aux Archives départementales de la Seine-Maritime, à la Bibliothèque nationale de France et dans les Musées de Fécamp, une autre reste plus obscure. La présente étude, qui s’intéresse principalement aux manuscrits médiévaux latins, permet de suspecter la dissémination à travers l’Europe de membra disiecta et de fragments insérés dans des recueils factices, en particulier dans les bibliothèques du Vatican, de Berne, de Leyde, de Berlin et de Paris. D’autres abbayes normandes, victimes de pillages huguenots en 1562 et 1563, ont subi un processus de dispersion analogue. ----------------------- Abstract : As with many abbeys, La Trinité at Fécamp witnessed a significant carve-up of its books between the 16th and 18th centuries. Part of the loss has been thoroughly investigated – many books are to be found today in the Rouen and Le Havre municipal libraries, in the Archives départementales de la Seine-Maritime, in the Bibliothèque nationale de France and in the Fécamp museums. However less is known of other losses. This discussion focussing on medieval manuscripts in Latin points to the likely dissemination throughout Europe of membra disiecta and fragments inserted in inauthentic volumes, especially in the libraries at the Vatican, Bern, Leyden, Berlin and Paris. Other Norman abbeys, looted by the Huguenots in 1562 and 1563, went through a similar process of dispersal.
Tabularia : Sources Écrites de la Normandie Médiévale, Université de Caen, Etudes, 2002
Sources écrites des mondes normands médiévaux Guillaume de Volpiano : Fécamp et l'histoire normande | 2003 À propos des articles de K. Brockhaus, « La genèse architecturale de l'église de la Trinité… » et de L. Grant, « Fécamp et l'architecture en Normandie ». L'apport de l'archéologie des charpentes pour l'étude historique et architecturale de l'église de La Trinité de Fécamp About K. Brockhaus' article, "Architectural genesis of the church of Holy Trinity…" and L. Grant's, "The abbey of Fecamp and architecture in Normandy". The contribution of archaeology of wooden frameworks to historical and archaeological study of the church of the Holy Trinity of Fécamp