Kurt Flasch, Prendre congé de Dilthey. Que serait un néohistorisme en histoire de la philosophie? suivi de: Congé à Dilthey, Paris, Les Belles Lettres 2008 (original) (raw)

(2023) M. Brami, Aux sources de l’idée de « révolution néolithique ». Vere Gordon Childe, entre inspirations germaniques et rivalités londoniennes, Politika, Atelier sur les politiques de la préhistoire (R. Labrusse)

Politika, 2023

Cet article propose un réexamen de la notion – particulièrement en vogue aujourd’hui – de « révolution néolithique », qui fut la contribution majeure de Childe à l'archéologie préhistorique. Childe élabore en 1936 son modèle des trois révolutions dans l'histoire : néolithique, urbaine et industrielle. Une appréciation du contexte plus large dans lequel le jeune chercheur a évolué, à la fois en Grande-Bretagne et en Europe continentale, paraît nécessaire pour bien comprendre le contenu de son modèle et l'influence des différents courants théoriques de l’époque sur ses écrits. Cet article fait ainsi apparaître le Néolithique comme une construction historique et l'archéologie de Childe comme le prolongement de son activité politique. J’y montre comment la relation ambivalente de Childe envers l'Allemagne et l'Autriche a fortement influencé son modèle, qui est essentiellement une grande synthèse du diffusionnisme de la Kulturkreislehre (de Gräbner) et de l’évolutionnisme de la Dreistufenlehre (probablement de Karl Bücher, directement ou via sa critique par les fonctionnalistes de Londres). La structure « révolutionnaire » du modèle découle à son tour du matérialisme dialectique. En somme, les trois éléments – diffusionniste, évolutionniste et marxiste – qui constituent la notion de « révolution néolithique » découlent tous de la grande tradition historique allemande du XIXe siècle. Antifasciste toute sa vie, Childe fait partie de ceux qui ont tenté de sauvegarder les idées germaniques face à la catastrophe à venir, à savoir l'arrivée au pouvoir d'Hitler et, avec lui, la destruction des traditions intellectuelles d'Europe centrale.

Review Fosca MARIANI ZINI, La Pensée de Ficin, Itinéraires néoplatoniciens, Paris, Vrin, coll. « Bibliothèque d'histoire de la philosophie », 2014, 304 p.

Review of Fosca MARIANI ZINI, La Pensée de Ficin, Itinéraires néoplatoniciens, Paris, Vrin, coll. « Bibliothèque d'histoire de la philosophie », 2014, 304 p.

Mémoire et théorie de l’histoire chez Dilthey

In this paper I undertake an interpretation of the concept of memory in the work of Wilhelm Dilthey and of its role in the framework of his theory of history. Through analysis of the concept of memory, Dilthey interweaves the complex levels of personal biography, group interaction and historical life-experience. According to my argument, it is in this capacity that memory, for Dilthey, stands at the center of the more general problem of the cohesion and continuity of history.

Ethique et sciences de l’esprit. Dilthey, lecteur de Schleiermacher

Conférence donnée le 14/11/2011à la Journée d'étude internationale L'éthique de Schleiermacher organisée par le Fonds Ricoeur -Goethe Institut, Paris Je me suis proposé de réfléchir, à l'occasion de cette journée, à quelques rapports entre l'éthique de Schleiermacher et les sciences de l'esprit chez Dilthey, à certains aspects frappants. L'affaire est tentante, et Gunter Scholtz avait en son temps, dans une série d'études remarquables 1 , dégagé clairement les enjeux d'une telle interrogation, le rapport de Schleiermacher à Hegel, à Dilthey. La chose est cependant difficile et délicate lorsqu'on entre dans le détail. Aussi faut-il remarquer d'entrée que les réflexions que je présenterai sont provisoires : il ne sera pas question ici de tout dire, mais d'évoquer davantage quelques pistes.

L’âge d’or futur : Novalis relu à partir de Schiller et de Hemsterhuis. Le chiasme philosophique du mythe et de l’histoire dans “La Chrétienté ou l’Europe”

Klesis - Revue philosophique, vol. 40, 2018

Journal website: https://www.revue-klesis.org/pdf/klesis-40-varia-01-Laure-Cahen-Maurel-age-d-or-futur-Novalis-relu-a-partir-Schiller-et-Hemsterhuis.pdf ABSTRACT: Novalis’s 1799 essay Christianity or Europe is usually criticized for its apparent nostalgic longing for a return to the medieval political embodiment of religion at the expense of art and culture, and where the Middles Ages is equated with a Golden Age. I put forward a new reading of Novalis’s essay, arguing that it has its origin in a philosophical engagement with and transformation of the ideas of two earlier texts: Friedrich Schiller’s Kantian-inspired inaugural lecture at the University of Jena on universal history from 1789, and Frans Hemsterhuis’s dialogue Alexis, or on The Golden Age (1787). By means of an analysis of Novalis’s original use of the theme of a Golden Age on the one hand, and his philosophical understanding of history on the other, the aim of this paper is to provide an explanation for the controversial intersection of myth and history at work in his essay. Far from being in accordance with the utopian, irrational and regressive image that has long been attached to this text, I show that Novalis’s discourse on Europe is based on the key romantic notion of Bildung as completion in its unitary and totalizing sense. Here the Golden Age is not merely conceived as an eternally lost paradise of the past, but history itself becomes the driving force for a new future Golden Age, understood as a consciously elevated and actively constructed harmony and unity. RESUME : L’essai de Novalis "La Chrétienté ou l’Europe" (1799) a contribué à jeter le discrédit sur le poète dit « de la Nuit » et, plus largement, sur le premier romantisme allemand, parce que Novalis y prend le Moyen Âge, période honnie par les Lumières pour son obscurantisme, comme modèle d’âge d’or. Ce geste a souvent, sinon presque toujours été interprété comme une manifestation de l’aspiration nostalgique à un retour au passé et de la réaction politique supposée du romantisme. Nous avançons ici une lecture nouvelle de l’écrit de Novalis qui montre que le texte a son origine dans une confrontation philosophique avec deux écrits antérieurs, et la transformation des idées qu’ils contiennent, à savoir : la leçon inaugurale prononcée par Friedrich Schiller en 1789 à l’université d’Iéna sur l’idée d’une histoire universelle ; et le dialogue du philosophe platonicien Frans Hemsterhuis, "Alexis ou De l’âge d’or" (1787). À travers l’analyse de l’utilisation originale faite par Novalis du motif de l’âge d’or d’une part, de sa compréhension philosophique de l’histoire d’autre part, le but de cet article est de fournir une explication du croisement controversé de l’histoire et du mythe à l’œuvre dans son essai. Loin d’impliquer l’irrationalisme, la réaction politique, ou le pur onirisme utopique qu’on lui reproche souvent, nous démontrons que le discours de Novalis sur l’Europe repose sur la notion romantique clé de Bildung entendue au sens unitaire et totalisant de complétion. L’âge d’or n’est plus simplement conçu ici comme un paradis perdu du passé : c’est l’histoire elle-même, dans sa conception proprement moderne et rationnelle, d’origine kantiano-schillérienne, qui devient la force motrice d’un nouvel âge d’or futur compris comme une harmonie et une unité consciemment élevées à un degré supérieur et activement construites.

« Nouveau monde, nouveau régime d’historicité, nouvelle histoire? », ELFe – Etudes de littérature française des XXe et XXIe siècles, N°2 : Quand finit le XXe siècle, 2012, p. 17-32.

1989 : nouveau monde, nouveau régime d'historicité, nouvelle histoire ? Emmanuel Droit « Nous abandonnons un monde sans avoir toujours eu le temps de connaître ou même d'apprécier ses bienfaits, ses erreurs, ses certitudes et ses rêves. Nous le quittons, ou, plutôt, il se dérobe, inexorablement, devant nous» 1 .