La "situation" des savoirs autochtones traditionnels: troisième introduction au dossier "Traduction et autochtonie au Canada" (original) (raw)
Related papers
Les enjeux de la traduction d’ouvrages de sciences sociales sur les Autochtones au Québec
Recherches amérindiennes au Québec, 2019
Cet article porte sur les enjeux traductologiques qui se sont posés lors de l’exercice de traduction du texte de Toby Morantz sur les Cris de la Baie-James, paru en 2002 chez McGill-Queen’s University Press. Les défis auxquels la traductrice a été confrontée l’ont amenée à se questionner de façon plus large sur les enjeux associés à la traduction et à la publication d’ouvrages anthropologiques portant sur les Autochtones au Québec. Dans un premier temps, cet article tente d’identifier certains éléments contextuels, notamment le contexte éditorial, qui permettraient d’expliquer la faible quantité de traductions d’ouvrages portant sur les Premières Nations et mettant en perspective le capital symbolique relatif des différents acteurs concernés par ce genre de publications ainsi que par ce sujet d’étude. Dans un deuxième temps, l’article aborde les enjeux associés à la traduction en soi d’une oeuvre anthropologique en cette ère postcoloniale. Est-il possible et souhaitable, pour les an...
2019
La thèse a pour point de départ d’arrêt Delgamuukw (1997) qui évoque la possibilité d’admettre en cour des récits oraux autochtones à titre de preuve. Le discours sur cette nouveauté juridique est ici un prétexte à une réflexion sur ce qui passe et ce qui ne passe pas entre la tradition juridique autochtone et le droit colonial canadien. En grande partie, il s’agit, pour prendre une métaphore psychanalytique, d’allonger le droit colonial canadien sur un divan et de l’écouter discourir sur la représentation qu’il se donne des récits oraux autochtones, lesquels se constituent très souvent comme des ordres juridiques autochtones en confrontation ouverte avec la souveraineté de l’État canadien. La méthode proposée pour analyser ce discours est tirée pour une bonne part des études de la traduction, aussi appelées traductologie. Le premier chapitre vise à définir la problématique des enjeux autochtones à l’intérieur du pluralisme juridique au Canada en analysant les lieux des ordres juridiques autochtones au Canada, dans une perspective à la fois juridique et politique. Le deuxième chapitre examine une série de dichotomies conceptuels évoquées par le discours juridique canadien – l’oralité et l’écriture, le témoignage et la preuve, le fond et la forme – pour à chaque fois montrer la manière avec laquelle le droit s’affirme par l’exclusion d’une altérité. Finalement, l’objectif de la thèse est de montrer que les rapports entre le droit colonial canadien et les ordres juridiques autochtones s’organisent comme des apories – ou indécidables –, et ces apories travaillent en retour les concepts juridiques par lesquels le droit se raconte.
Langues et savoirs autochtones dans les projets Wikimédia : boîte à outils
2017
Ce document s’adresse aux membres des peuples autochtones qui souhaitent developper des projets sur la plateforme Wikimedia. Il inclut egalement des informations pour les intervenants et wikipediens non-autochtones qui souhaitent collaborer a de tels projets. Le contenu du document a ete developpe dans le contexte canadien, a l’issue d’un projet mene avec la nation Atikamekw Nehirowisiw. Les nouvelles experiences en cours dans la nation Atikamekw (utilisation de la video en lien avec la transmission orale, deplacements sur le territoire) pourront donner lieu a une version 2.0 de ce document.
Thèse de doctorat, 2019
La circulation des savoirs traditionnels constitue une problématique juridique qui a fait l’objet de nombreuses réflexions et développements au sein de différents forums depuis les années 1990. Il est ainsi possible d’observer l’émergence de nombreux principes et mécanismes à l’échelle internationale. Au niveau national, un nombre restreint d’États ont néanmoins adopté des dispositions relatives à la protection et l’utilisation des savoirs traditionnels. Au-delà des évolutions du droit international et des législations nationales, très peu d’attention a été portée sur les contributions normatives des acteurs des milieux universitaires et autochtones. Les Autochtones et les chercheurs figurent pourtant parmi les acteurs sociaux qui sont les plus directement concernés par la problématique de la circulation des savoirs traditionnels et potentiellement les plus conscients des enjeux dans ce domaine. Leurs contributions demeurent toutefois dans beaucoup de cas largement sous-estimées et méconnues. C’est le cas en particulier au Canada où plusieurs contributions majeures sont facilement identifiables, laissant présager un fort dynamisme de la part des acteurs canadiens dans ce domaine. Sans pour autant remettre en cause la pertinence de cadres nationaux, l’ignorance ou le peu d’intérêt qui entourent les contributions développées ou mobilisées par les autochtones et les chercheurs constituent selon nous un gaspillage d’expériences du point de vue de la diversité sociale et normative de nos sociétés. En effet, ces contributions normatives pourraient notamment être utilisées par d’autres au Canada ou ailleurs dans le monde, comme source potentielle d’inspiration ou de modèle. C’est pourquoi dans le cadre notre thèse, nous nous sommes lancés dans la collecte, la description et l’analyse de deux grands types de contributions : 1- les démarches globales entreprises à l’échelle des institutions de recherche et des institutions autochtones pour l’encadrement des rapports entre les autochtones et les chercheurs et pour l’accès et l’utilisation des savoirs traditionnels (par exemple les codes éthiques ou les protocoles de recherche) ; 2- les dispositifs d’encadrement plus ponctuels à l’échelle de projets de recherche spécifiques au moyen de pratiques contractuelles entre les communautés autochtones et les chercheurs.
Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - memSIC, 2020
Que peut-on espérer des nouveaux apports dans les enseignements par le Projet Éducatif de Nouvelle-Calédonie (Dorénavant PENC) que sont les Éléments Fondamentaux de la Culture Kanak (désormais EFCK) ? La didactique peut-elle apporter une réponse fiable ? En quoi la transposition didactique devient-elle une procédure intéressante pour innover au niveau de l'enseignement ? Les objectifs de cette proposition à l'aune des méthodologies en Sciences humaines et sociales consisteront à démontrer les « possibles » quand il s'agit de procéder à didactiser des savoirs et techniques autochtones. Mots-clés Culture kanak et océanienne ; Didactique ; Transposition ; Savoirs et connaissances autochtones. « La pensée naît de l'action pour retourner à l'action ». Henri Wallon, De l'acte à la pensée, 1942. « La pensée part de la pratique pour y retourner. ».