L'ORTHOTENIE, ARTEFACT STATISTIQUE, ERREUR METHODOLOGIQUE, MIRAGE OU ILLUSION? (original) (raw)

L'ÉTHIQUE DE LA MODÉRATION DANS LE TRAITÉ AVOT

Aliento N°2 - Corpus anciens et bases de données, , Marie-Sol Ortola (éd.), Presses Universitaires de Nancy, 2012, pp. 91­10, 2012

L'éthique des premiers rabbins est-elle une éthique de la modération ? Le modèle d'humanité véhiculé principalement par les Pirké Avot-le Traité des Pères ou, selon une autre acception du titre, le Traité des Principes 1-appartient-il à la famille de l'honnête homme tempéré ou, au contraire, à celle du chevalier enflammé ou du romantique tourmenté par ses passions ? Révélatrice de l'évolution des rapports à la réalité, l'alternance entre l'éthique de l'excès et celle de la modération accompagne les changements profonds de société 2. Au tournant de l'ère chrétienne, le judaïsme substitue à l'inspiration enflammée du prophète biblique et à l'intransigeance du Maître de Justice caractéristique des manuscrits de Qoumrân, la recherche par le rabbin de la « bonne voie » ou de la « voie juste », derekh tova respectivement derekh yeshara. Maïmonide, un millénaire après la rédaction des Pirké Avot, aborde clairement en ce sens dans son Shmone Perakim (Traité des Huit Chapitres) qui constitue le préambule au commentaire de ce traité michnique. Le philosophe prend appui sur les dits tannaïtiques pour étayer son modèle d'humanité en quête du juste milieu 3. Certes, une des sources d'inspiration maïmonidiennes fut la philosophie aristotélicienne 4 récupérée par la filière de la philosophie arabe. Néanmoins, le Traité des Huit Chapitres se veut un commentaire sur un texte donné : serait-il à ce point coupé de sa source antique pour oblitérer complètement son « sens simple » ? La réponse ne va pas de soi dans la mesure où Maïmonide élabore un discours sophistiqué de la modération et du juste milieu, faisant appel 1 Le mot av signifie à la fois « père, ancêtre », « origine », « classe » (ex. binyian av) et « principe ». 2 Voir Alexandru DUTU, Eseu în istoria modelelor umane/Essai dans l'histoire des modèles humains (Bucarest, éd. Ştiinţifică, 1972) et ID., Les livres de sagesse dans la culture roumaine. Introduction à l'histoire des mentalités sud-est européennes (Bucarest, Association Internationale d'Études du Sud-Est Européen, 1971). 3 « Les bonnes actions sont celles qui, gardant le juste milieu, sont également éloignées des deux extrêmes, lesquels sont tous deux un mal, l'un péchant par excès et l'autre par défaut ; et les vertus sont les dispositions de l'âme et des habitudes acquises tenant le milieu entre deux dispositions mauvaises dont l'une pèche par excès et l'autre par défaut. […] la disposition de l'âme d'où résulte la modération est une vertu morale ; la passion, qui est l'un des extrêmes, et l'indifférence [totale], qui en est le second, sont l'une et l'autre absolument mauvaises. » MAÏMONIDE, Traité des Huit Chapitres, Chapitre 4 (trad. fr. Jules WOLF, éd. Charles MOPSIK, Paris, Verdier, 1979), p. 651-652. 4 Voir récemment au sujet de la « médiété » chez Maïmonide, Dita RUKRIGLOVA, « L'affinité entre le philosophe et la médecine chez Maïmonide », Yod, 15 (2010), p. 93-114. L'auteur considère (p.105) que la notion de modération dans le traité michnique trouve une expression uniquement dans Avot 5.13 où la midda beynonit est interprétée comme « médiocrité ». Cette interprétation est non seulement discutable en soi mais elle n'épuise pas la façon dont Avot conçoit la notion de modération.

ANALYSE COMPARATIVE DE L’ÉTYMOLOGIE DES TERMES ORTHODOXES MACÉDONIENS ET FRANÇAIS

L’objectif de cet article est de donner un aperçu étymologique des termes orthodoxes macédoniens et français qui pourrait être très utile lors de la traduction des textes religieux. En fait, même si l’étymologie des termes orthodoxes est très diversifiée dans les deux langues, on note une coïncidence remarquable dans la forme des termes provenant du grec, du latin, de l’hébreu et de l’italien facilitant considérablement le travail du traducteur. La spécificité de la terminologie orthodoxe macédonienne réside dans sa richesse en termes du vieux slavon d’église tandis que leur nombre est très limité dans la langue française. Pour désigner certains concepts typiques orthodoxes, le français recourt aux emprunts, le plus souvent grecs et russes, mais aussi à la généralisation ou à la description. En utilisant l’analyse comparative en tant qu’un outil méthodologique, l’article s’efforce à démontrer les possibles choix du traducteur confronté à l’enjeu de traduire un texte orthodoxe, mais aussi à indiquer les possibles gains ou pertes liés à des choix différentes. Mots-clés : terminologie orthodoxe, étymologie, traduction, le français, le macédonien