« N. KONDO. Islamic Law and Society in Iran: A Social History of Qajar Tehran. London, Routledge, 2017, 256 p. », Bulletin critique des Annales Islamologiques, vol. 32, 2018, pp. 54-56 (original) (raw)
Related papers
Ostad Elahi et la tradition. Droit, philosophie et mystique en Iran (Volume 1)
Éditions Safran, Bruxelles, 2012
par Soudabeh Marin. — Magistrat, philosophe et musicien iranien contemporain, Ostad Elahi est né le 11 septembre 1895 dans la province du Kermânshâh à l’Ouest de l’Iran. Héritier d’une longue tradition spirituelle kurde empreinte de motifs pythagoriciens et néoplatoniciens, Ostad Elahi a d’abord vécu dans un contexte particulier marqué par la retraite et la contemplation. Toutefois, à l’âge de 34 ans (1929), cet ascète érudit quitte sa région natale pour Téhéran, la capitale, et rejoint la vie active pour devenir juge à 39 ans (1934). Ce parcours à l’envers, qui plonge Ostad Elahi dans un environnement hostile voire périlleux pour un mystique, en étonne plus d’un. Il est néanmoins sous-tendu par une stratégie volontaire et spécifique qui consiste à mettre en jeu, dans l’arène de la modernité, une construction philosophique minutieusement éprouvée et (ré)actualisée. Cette anthropologie spirituelle fine, riche et originale regroupe à la fois une métaphysique, fondée elle-même sur une philosophie du droit, une physique, une cosmologie, une psychologie et une éthique à vocation universelle. Fidèle à la tradition spéculative des philosophes et des mystiques et à celle des moralistes d’obédience aristotélicienne de son pays, Ostad Elahi, à travers une illustration contemporaine de la vie philosophique, prône la réalisation de l’homme, finalité même de sa conception du perfectionnement de l’âme. Ce premier volume est consacré à la généalogie, à la biographie et à la philosophie du droit d’Ostad Elahi. Le second volume de cet ouvrage (http://www.safran.be/proddetail.php?prod=ELAHI2) rend compte de la carrière professionnelle d’Ostad Elahi au sein du Ministère de la Justice en Iran. Détails et table des matières sur http://www.safran.be/proddetail.php?prod=ELAHI1
Ostad Elahi et la modernité. Droit, philosophie et magistrature en Iran (Volume 2)
Éditions Safran, Bruxelles, 2012
par Soudabeh Marin. — Ostad Elahi (1895-1974) est un magistrat et philosophe mystique iranien. Témoin de la réception des codifications napoléoniennes en Iran, il fait partie de la première génération des juges laïcs officiant au sein de l’appareil judiciaire des Pahlavi, une institution réformée en 1927 sous la houlette de Reza Shah. Le parcours d’Ostad Elahi nous donne l’occasion de découvrir des fonctions variées au sein des différentes provinces iraniennes et permet de mettre en exergue les difficultés liées à la rencontre du droit français et de la shari’a imamite à travers l’entreprise de codification initiée au début du XXe siècle. L’appréhension par Ostad Elahi du jugement moderne, dans le cadre d’une justice d’État conçue sur le modèle français, ne manque pas de soulever les questions relatives à la conscience du juge, à l’équité, à l’intime conviction mais également à la spiritualité de l’acte judiciaire. À travers l’exemple d’Ostad Elahi, il apparaît qu’au sein d’une société donnée, en l’occurrence ici celle de l’Iran moderne, le processus de juridicisation nécessite la prise en compte des tensions et des évolutions culturelles, religieuses, politiques et sociales. Une approche anthropologique du droit exige donc une véritable réflexion sur le sens et la pertinence des parcours individuels dont les discours, les pratiques et les représentations révèlent l’existence de systèmes précis et construits de normes et de valeurs. Ce second volume de cet ouvrage rend compte de la carrière professionnelle d’Ostad Elahi au sein du Ministère de la Justice en Iran. Le premier volume (http://www.safran.be/proddetail.php?prod=ELAHI1) est consacré à la généalogie, à la biographie et à la philosophie du droit d’Ostad Elahi. Détails et table des matières sur http://www.safran.be/proddetail.php?prod=ELAHI2
The Iranian code of courtesy, ta’ârof, is a set of precise rules governing many everyday interactions. After analyzing its underlying ideas about mankind and society, in particular its close relation with Shia, it is shown how this code tries to present an appearance of generalized generosity, love and humility even if this means throwing a veil over the tensions and violence inherent in any social order. This code thus enables each person to protect the privacy of his being and escape from the hold of others. To emphasize the fact that individuals are not « imprisoned » in these rules of behavior, the « secret codes » and other subtle means are analyzed whereby Iranians manage to foil or manipulate the rules to their advantage. Le ta’ârof, ou code de politesse iranien, correspond à un ensemble de règles bien précises régissant un grand nombre des interactions quotidiennes. Après avoir analysé les représentations de l’homme et de la société sur lesquelles il repose, et en particulier son lien étroit avec la pensée chiite, nous montrons qu’il cherche à instaurer une apparence d’amour, de générosité généralisée et d’humilité à même de voiler les tensions et les violences inhérentes à tout ordre social. Par là même, il permet également à chacun de protéger l’intimité de son être et d’échapper ainsi à l’emprise d’autrui. Nous insistons cependant sur le fait que les individus ne sont pas « prisonniers » de ce code de comportement, et analysons pour ce faire les « codes secrets » et autres moyens d’action subtils par lesquels les Iraniens arrivent à déjouer ou manipuler les règles à leur profit.
Soudabeh MARIN, 2 Ostad Elahi et la modernité : Droit, philosophie et magistrature en Iran
Revue historique de droit français et étranger, 93-1, janv.-mars 2015, pp. 123-126.
Cet ouvrage constitue le second volume de l’étude de Soudabeh Marin consacrée à Ostad Elahi (1895-1974). Dans le premier volume, l’auteur nous avait laissé sur la décision d’Ostad Elahi d’entrer dans la vie active pour mieux connaître l’articulation des droits et devoirs de l’homme au contact de la société : il s’agit d’examiner ce qui en suivra. Nous sommes alors invités à suivre les efforts entrepris par ce mystique au service de la Justice, au niveau individuel et plus particulièrement à travers son parcours au sein de la magistrature dans un pays s'attelant à se moderniser. This book constitutes the second volume of Soudabeh Marin's study on Ostad Elahi (1895-1974). In the first volume, we learned about his life until his decision to start an active life inside society to improve his knowledge of the rights and duties of human beings; we are now to know what happened next. It is about following the struggles of this mystic in the service of Justice, on an individual scale and more particularly through his career as magistrate in a country which is itself struggling to modernize itself.
Soudabeh MARIN, 1 Ostad Elahi et la tradition : Droit, philosophie et mystique en Iran
Revue historique de droit français et étranger, 92-4, oct.-déc. 2014, pp. 645-648.
Ce premier volume de l’étude de Soudabeh Marin nous apprend qui est Ostad Elahi, en le replaçant notamment dans sa généalogie et dans l’univers dont il est l’héritier, et nous expose sa philosophie dans ses rapports avec la notion de droit. This first volume of Soudabeh Marin's study tells us who Ostad Elahi was, notably by placing him in his genealogy and the universe of which he was the heir, and sets out his philosophy for its relationship with the notion of law.
Studia Islamica, 113, 2018, p. 121-165, 2018
Mīr Dāmād (d. 1041/1631), philosopher and mujtahid. Spiritual authority and legal authority in Shīʿi Safavid Iran. Studies on Twelver Shīʿism, particularly in the context of Safavid Iran (907-1134 / 1501-1722), are characterized by a dichotomy between the emphasis on law and that on philosophy, reflecting the duality between both the exoteric and esoteric dimensions of this religion. Based on this observation, this article presents a corpus of known and lesser known texts of Mīr Dāmād (d. 1041/1631), a philosophy master and super- mujtahid at the court of the Shāhs in Esfahan, in order to analyse the link between these two facets of his personality and shed some light on the relationship between legal and spiritual authorities in modern Shīʾism. The first part of this paper studies Mīr Dāmād’s portrait in the Shīʿi prosopographical sources. The second part deals with his legal works, notably his fatwās on Friday prayer and defensive jihād. The third part analyses the doxographic notice devoted to Mīr Dāmād by his former student Quṭb al-Dīn Ashkevarī (d. between 1088 and 1095 /1677 and 1684), which weaves legal, philosophical and mystical texts authored by his teacher. This study will show that in the view of Mīr Dāmād and his disciples, the temporal authority of the jurisconsult, during the period of Great Occultation, remained inseparable from the spiritual authority of the Gnostic (ʿārif), whose metaphysical knowledge was both rationally proven and mystically experienced.
Relations internationales, 2020
Cet ouvrage réussit le tour de force de réunir des sources primaires sur un sujet sensible (la question sunnite en Iran), tout en offrant un regard original sur une République islamique trop souvent considérée dans les médias comme un acteur politique religieux exclusivement chiite. L’auteur, Stéphane A. Dudoignon, directeur de recherche au CNRS, est non seulement familier du terrain iranien mais il est aussi un fin connaisseur de l’Asie centrale, plus particulièrement du Tadjikistan et du Pakistan. Cette connaissance de l’Iran et de ses périphéries lui permet d’en envisager les marges et de prendre en compte la dimension transnationale de la question sunnite iranienne. Cette étude de terrain se construit autour des entretiens avec les acteurs religieux sunnites baloutches d’Iran ainsi que des archives iraniennes et britanniques notamment. Cet ensemble d’archives écrites et orales permet à l’auteur de développer une analyse diachronique du Baloutchistan iranien mais aussi de l’État central iranien. Cette capacité à faire dialoguer les sources locales, régionales et étrangères à l’Iran (la puissance impériale britannique par exemple) est l’un des atouts majeurs du livre. Le lecteur peut ainsi saisir les enjeux baloutches et sunnites à différentes échelles.