Art Italies 25 (original) (raw)
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L’esthétique italienne, duNovecentoau XXIe siècle
Rue Descartes, 2015
Propos recueillis par Paolo Quintili Autoportrait J'ai toujours éprouvé beaucoup de difficultés à écrire sur moi-même, et tout ce que j'ai pu accomplir en ce sens je l'ai fait en tentant de me conformer à la maxime de Baltasar Gracian : « Ne parler jamais de soi-même. Se louer, c'est vanité, se blâmer, c'est bassesse ». Je ferai, donc, tous mes efforts pour adopter un ton le plus impersonnel possible, comme s'il s'agissait de parler d'un autre. Les personnes qui m'ont été les plus proches ont l'impression que deux visages se dégageraient de ma manière d'être comme de mes écrits : le premier, un « outsider » et l'autre, un « insider », plus intégré. Le premier appartiendrait à la révolution artistique et remonterait aux lectures d'adolescence, celles de Villon, Lautréamont et Rimbaud ; le second, à l'Université, qui a pu me procurer des ressources, les ressources pour vivre. Ces deux aspects seraient présents depuis le début et reflètent les figures de deux maîtres : Guy Debord et Luigi Pareyson. Il s'agit de deux personnages conceptuels aux antipodes l'un de l'autre. Le premier fut l'icône française la plus subversive du panorama culturel des dernières décennies du Novecento ; le second fut le philosophe le plus institué et le plus légitimé de la philosophie italienne des années soixante. Les deux furent des hommes de « grand style » et d'ambitions démesurées. Debord, complètement étranger aux mondes académiques, à ceux de l'édition, du journalisme, de la politique et des médias, a nourri à l'égard de l'establishment culturel le plus profond dégoût et le plus radical mépris. En dépit de cela, quinze années après sa mort, Debord fut
Circuit: Musiques contemporaines, 2008
Résumé L’expression « musique actuelle » a pris un sens particulier au Québec, mais ce sens, tout en faisant consensus autour d’un répertoire relativement bien défini, reste flou en raison de l’extraordinaire diversité de ce même répertoire. Cependant, fidèle au corpus qu’elle décrit, l’expression évolue avec lui, plutôt que d’être restée figée dans le temps autour d’un répertoire originel, et la tenue de la 25e édition du Festival international de musique actuelle de Victoriaville (FIMAV), en mai 2008, fournit à l’auteur l’occasion d’en proposer une description.
Photo-Theoria 25, novembre 2017
Actualité de la photographie contemporaine. FOCUS : La série "Far from Home" (2014-2017) de l'artiste Youqine Lefèvre (1993, BE) se place dans l'entre-deux : du documentaire et de l'intime, de la transition de l'enfance à l'âge adulte, des problématiques familiales et de la solitude. Les photographies ont été réalisées après une patiente immersion dans un foyer isolé dans la montagne. Vous trouverez dans les pages de Photo-Theoria un extrait de cette série qui combine subtilement portraits, paysages, détails du quotidien et pierres chargées de symboles ainsi que le texte de l'artiste. EVENT : L'événement incontournable du mois de novembre, la foire internationale Paris Photo présente, dans le cadre de sa 21ème édition, 190 exposants (galeries, éditeurs ou libraires), provenant de 30 pays. Paris Photo a lieu dans le magnifique Grand Palais et propose une quarantaine de solo ou duo shows. C'est une excellente opportunité de voir les travaux d'artistes émergents ou à mi-carrière. De multiples expositions et autres foires parallèles (off) ainsi que des festivals ont lieu à ce moment-là à Paris et vous en trouverez un petit aperçu dans la rubrique Événements.
La médecine des femmes Les soignantes, réalités et représentations en Italie Depuis des siècles, dans la société italienne, c'est aux femmes que revient la tâche de s'occuper des malades et des convalescents, d'assister aux accouchements, de soigner les plaies et les blessures, de préparer ou d'administrer les médicaments, d'accompagner les agonisants. Pourtant, la profession médicale leur a été de facto interdite jusqu'à la fin du XIX e siècle, et même au XX e il a fallu batailler longtemps avant que la figure de la "doctoresse" ne soit réellement acceptée. Traditionnellement reléguée au statut subordonné d'aide-soignante ou d'infirmière, la femme soignait mais n'avait pas voix au chapitre : le diagnostic et le choix thérapeutique étaient l'affaire du médecin, l'homme de science, et elle était censée obéir aveuglément à ses ordres, à la maison comme à l'hôpital. Méprisées par la plupart des médecins, les guérisseuses (rebouteuses, accoucheuses, matrones, herboristes, etc.) jouissaient en revanche de la reconnaissance populaire et d'une incontestable liberté dans le diagnostic et le choix de la thérapie, mais elles étaient exposées à des risques de représailles, d'accusations et de condamnations en cas d'erreur ou de mécontentement du client. De surcroît, elles faisaient partie d'une catégorie souvent soupçonnée de sorcellerie, avec toutes les conséquences que cela comportait jusqu'au XVII e siècle, mais même après la fin de la chasse aux sorcières, elles pouvaient facilement devenir des marginales ou être chassées du village. On demandait aux femmes de soigner les malades, mais on ne leur faisait guère confiance : l'ange pouvait vite se métamorphoser en démon. Même la bonne mère de famille ou la fille dévouée, du moment qu'elles manipulaient nourriture et médicaments, étaient souvent considérées comme un danger potentiel pour les malades, que ce soit par bêtise féminine "naturelle", par malveillance ou par négligence, et il fallait donc qu'un homme les ait toujours à l'oeil. Ce n'est pas un hasard si jusqu'à des temps récents, dans les pays les plus conservateursparmi lesquels figure évidemment l'Italie-, les soins des malades dans les hôpitaux, les cliniques et chez les particuliers fortunés ont été de préférence confiés à des religieuses. Les moniales étaient par profession obéissantes, dévouées et asexuées et, aux yeux des médecins comme de la population, cela semblait être une garantie d'abnégation et de compétences largement supérieures à celles des infirmières laïques. Ce n'est qu'après la Grande Guerre que l'image de l'infirmière change et qu'on commence aussi à voir nombre de femmes médecins, dont en Italie on se méfiera encore longtemps car on les supposait "incompétentes" par rapport à leurs homologues masculins. La femme est donc l'ange qui chérit le malade, veille sur lui et contribue à sa guérison, mais aussi le démon qui pourrait se servir de ses connaissances et de son rôle pour lui nuire. Images contradictoires et complexes, que nous proposons d'analyser dans une perspective la plus large possible, incluant tous les supports : histoire, littérature, iconographie, médias... La période concernée par cette analyse se veut aussi très large, allant de l'antiquité à nos jours. Il sera possible d'analyser ces figures du point de vue historique, littéraire, iconologique ou social, en élargissant la recherche à la guérisseuse-sorcière et à la soignante-empoisonneuse, que cela concerne des faits réels ou imaginaires. Du point de vue de la problématique, plusieurs questions se posent. Par exemple, comment le rapport entre femme et médecine at -il été représenté ? Quelles héroïnes et anti-héroïnes
Études culturelles en Italie : un paradigme possible J 'anticipe d'éventuelles objections à mon titre en m'avouant conscient du fait que l'idée d'un « paradigme » -serait-il historique ou méthodologique -, d'un « canon », est évidemment assez suspecte dans le cas des études culturelles. L'idée d'un paradigme « italien » serait en effet contradictoire par rapport aux prémisses mêmes des études culturelles, quelle que soit la signification qu'on veuille leur attribuer.