« La relique, le reliquaire et le récit hagiographique : des relations ambiguës ? (diocèses de Mende et de Toulouse) », Reliques et corps saints dans le Midi, Cahiers de Fanjeaux, n° 53, Toulouse, Privat, p. 295-316. (original) (raw)

Les reliques et les manipulations qui entourèrent les corps saints s'affirment aujourd'hui comme un objet historique fécond. L'histoire du culte d'un saint ne peut ignorer le devenir de son corps, l'éventuelle dispersion de celui-ci et tous les rites dont il fut entouré. De plus, la recherche ne cesse d'étendre la notion de « relique » à des supports de mémoire variés. Le rôle central joué par ces collections, régulièrement enrichies, dans la vie des établissements religieux et auprès de tout détenteur de pouvoir est mis en évidence par les dispositifs architecturaux et décoratifs prévus pour leur conservation et leur présentation. L'histoire des corps saints et des reliques est ici tentée dans un espace précis, le Midi, à cet égard spécialement intéressant. La région a vu en effet s'implanter de grands établissements religieux pourvus de prestigieuses reliques. Elle est traversée par de nombreuses routes de pèlerinage. Enfin, s'y est exprimée une contestation vigoureuse et persistante, récusant précisé-ment les médiations sensibles du culte chrétien, à laquelle l'Église s'efforça d'apporter des réponses. C'est donc à dégager une spécificité des régions méridionales dans leur relation aux corps saints et aux reliques entre le xii e et le xv e siècle que se consacre ce nouveau Cahier de Fanjeaux.

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2013. « L’humidité les faisoit incliner et la sécheresse les redressoit : étude des corps momifiés et autres corps saints du diocèse de Toulouse sous l’Ancien régime », Article co-écrit avec S. DUHEM, Le corps témoin du religieux, Cahiers d’études du religieux, vol. 12, 2013.

Cahiers du Cier, 2013

Les momies des couvents toulousains sont aujourd’hui tombées dans l’oubli. Elles furent pourtant extrêmement célèbres jusqu’à la Révolution française, date à laquelle ces corps furent détruits. De nombreux voyageurs sous l’Ancien Régime s’en font l’écho et toute visite à Toulouse s’accompagne de la visite aux momies, que l’on pouvait contempler chez les jacobins, les cordeliers et à l’église Saint-Nicolas. Ces corps n’étaient pas pourtant des reliques, et n’étaient considérés ni comme des corps sacrés et encore moins des saints. Cet article permet d’interroger la nature de ces cadavres, l’intention qui poussait les moines à de telles pratiques ainsi que leur fonction religieuse.

2016. « Les manuscrits enluminés des prélats du Midi de la France au cours du 14e siècle », dans Fournié M., Le Blévec D., Stones A. (dir.), Culture religieuse méridionale : les manuscrits et leur contexte artistique, Cahiers de Fanjeaux 51, Toulouse, Privat, 2016, p. 131-165.

Cahiers de Fanjeaux 51, 2016

Au XIV e siècle, les papes résident à Avignon. Français originaires du sud de la France, ils favorisent les membres de leur famille et peuplent la curie et les sièges épiscopaux importants de leurs neveux ou de leurs cousins, issus comme eux de familles méridionales. L'ascension ecclésiastique de ces familles est particulièrement déterminante sous le pontificat de Pierre Roger, pape sous le nom de Clément VI (1342-1352), qui facilite les carrières des membres limousins de sa famille. Dans ce contexte, il m'a paru intéressant d'inventorier les manuscrits, notamment les manuscrits enluminés, possédés par des prélats méridionaux dans le courant de ce siècle. Commencé en 2007, ce travail d'inventaire mené parallèlement à mes recherches n'en reste pas moins provisoire et en constante évolution. Il réunit aujourd'hui les notices de 40 ecclésiastiques pour près de 80 manuscrits. La méthode employée, qui consiste à partir du commanditaire, originaire du Midi de la France ou y ayant exercé les charges d'évêque ou d'archevêque, a été adoptée afin de ne pas créer des classements artificiels entre des manuscrits différents stylistiquement, mais qui pourtant furent commandés ou achetés par des commanditaires Émilie Nadal Toulouse Les manuscrits enluminés des prélats du Midi de la France au XIV e siècle 01 1°

Review of "Le légendier de Moissac et la culture hagiographique méridionale autour de l'An Mil. Etudes réunies par Fernand PELOUX (= Hagiologia, 15), Turnhout, 2018", in Analecta Bollandiana, 138 (2020), p. 204-210.

Analecta Bollandiana, 2020

tardivement comme chef de file de la sainte cohorte à laquelle il appartient (au XII e s. dans l'hagiographie latine). S. R. rappelle que des parallèles existent aussi avec l'histoire de Maurice et sa Légion thébaine, et n'exclut pas que cette dernière légende ait servi d'inspiration aux récits d'Ursule et d'Acace. La complexité du dossier d'Acace n'est pas éludée, mais la possible filiation avec un homonyme grec nous paraît trop négligée. De surcroît, la touche gender que S. R. ajoute à sa contributionassimilant Acacius à S. Sébastien, et attribuant une possible connotation sexuelle aux flèches pénétrant la chair du saintnous laisse sceptique, et clôt en mode mineur cet intéressant volume.

Corps saints et reliques dans le Midi

2018

Cette réputation était essentiellement due au Trésor de l'abbatiale Saint-Sernin dont les reliques étaient gérées par la puissante Confrérie des Corps-Saints. Du XIe au XVe siècle, le stock des reliques ne cessa d'augmenter : aux corps des saints évêques, vinrent s'ajouter ceux de martyrs et même ceux de six des douze apôtres, dont saint Jacques le Majeur. De somptueux reliquaires furent commandés, confectionnés, réparés et renouvelés par les meilleurs artistes : les inventaires et les registres de comptes permettent de connaître la fréquence et le coût de ces travaux. La dimension « civique » du culte des reliques se lit particulièrement dans les cérémonies d'invention, d'ostension et de translation où le rôle des édiles urbains ne le cédait en rien à celui du clergé. Les capitouls avaient en effet une conception mystique du gouvernement urbain et se pensaient eux-mêmes comme un collège apostolique.

Du culte des reliques à celui du reliquaire, évolution des pratiques en Midi-Pyrénées (de la fin du XIXe siècle aux années 1960)

2016

International audienceLe propos de cette communication n'est pas de revenir sur le contexte général du renouveau de la présentation des trésors opéré au cours du siècle dernier, mais de présenter des aspects inédits, ou de remettre en perspective les pratiques de restauration et de révélation de l'objet (le reliquaire) et son contenu (la relique), à travers des exemples choisis dans l'ex-région Midi-Pyrénées.Le renouveau du culte des saints dans le denier quart du XIXe siècle à travers quelques exemples midi-pyrénéens : de l'occulte à l'ostentatoireLe renouveau du culte des reliques dans le dernier quart du XIXe siècle prend de nombreux avatars dans le Sud-Ouest de la France. En Aveyron, le culte catholique encore très fervent trouve connaît une période faste sous l'évêque réformateur Mgr Bourret (1871-1896). Il insuffle un nouvel élan à plusieurs cultes locaux, dont celui de Conques est la vitrine. La découverte du coffre de Boniface en 1875 ravive les discu...

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Thomas N., Mille B., Loiseau C., « Fondre une statue à Vindinum au IIe siècle », in Raux S., Brouquier-Redde V., Monteil M., Van Andringa W., Des Dieux et des hommes : Cultes et sanctuaires en Sarthe et en Mayenne dans l'Antiquité, Ville du Mans, 2015, p. 182-189.