LES PROFESSIONNELS DE LANGUES NON NATIFS EN TANT QUE MEDIATEURS LINGUISTIQUES ET CULTURELS : UN ENTRETIEN AVEC VASSILIS ALEXAKIS ROUSSI Maria (original) (raw)

LE TRADUCTEUR COMME MEDIATEUR CULTUREL, UNE APPROCHE INNOVANTE DANS LA FORMATION UNIVERSITAIRE

LE TRADUCTEUR COMME MEDIATEUR CULTUREL, 2015

Ce travail porte sur l’expérience de création de nouveaux diplômes universitaires de Traduction assermentée et les défis qu’implique le fait de privilégier une approche non-canonique qui puisse assurer l’adoption d’une compétence médiatrice comme moyen de développement de la compréhension interculturelle chez les Traducteurs. Une telle gageure, dont l’enjeu est double (épistémologique et politique), nous a emmenées à aborder de vieilles controverses dans le domaine de la traduction. Loin de considérer ces discussions achevées, nous avons choisi la figure du traducteur comme médiateur culturel. Cette décision engendre le besoin d’une prise de conscience interculturelle, qui considère le traducteur comme un acteur social agissant par la parole sur le plan oral ou écrit

Linguistiques et Didactiques De Discours De Natifs, De Non-Natifs et D'Enseignants

2008

Ce travail de recherche propose de revisiter les rapports entre les francais parles et les francais enseignes en classe de FLE (Francais Langue Etrangere). On considere generalement que le francais parle enseigne en FLE est souvent le reflet d'une conception ecrite de la langue. Cependant, une etude linguistique et didactique de donnees authentiques aboutit a une conclusion beaucoup plus nuancee. Notre recherche porte sur le corpus Lancom (1993, Universite de Louvain-Leuven) enrichi de nos donnees personnelles (70.000 mots, 2006), corpus differentiel natif/non-natif enregistre pour moitie en France, et pour moitie dans des classes de FLE du secondaire en Belgique (apprenants et enseignants neerlandophones). Apres une revue des etudes linguistiques et didactiques sur le francais parle, nous etudions d'abord les francais enseignes dans les manuels et par les enseignants de Belgique neerlandophone, avec un eclairage particulier sur les premieres lecons des manuels qui associent...

Le manager traducteur interprète, au cœur de la communication et du management interculturels

Le Bulletin du Cratil, 2014

L’enjeu de la transmission du sens est au cœur des réflexions actuelles sur l’évolution du management, du rôle de l’entreprise et de la relation du salarié au travail. Au sein de l’entreprise, la mobilisation des collaborateurs est actuellement en question : dans un contexte de fortes contraintes, de changement permanent, la mobilisation des collaborateurs pose problème : à partir d’un certaine taille, l’entreprise est confrontée au tiraillement entre des politiques et processus définis au niveau de la direction générale, avec pour but une plus grande cohérence et une plus grande efficacité, et la réalité du terrain, que les managers doivent prendre en compte pour gérer l’imprévu, adapter la norme aux cas imprévus et imprévisibles. Cette communication s’inscrit dans un programme de recherche appliqué (PRA) mené par l’ISIT : le projet n’en étant qu’à son commencement, ce texte présentera les prémices des travaux de recherche. Ce programme vise à analyser en matière de communication interculturelle le phénomène de transmission de sens, ou, pour être plus précis, « d’acculturation de sens » : dans quelle mesure une culture s’approprie-t-elle, fait-elle sienne un concept étranger en fonction de ses propres représentations, de son propre contexte, de ses propres termes et toute leur richesse sémantique ? L’étude de ce phénomène est intéressante dans une perspective culturaliste, car elle peut permettre de mesurer comment l’introduction de concepts, de méthodes de management d’une culture à une autre peut entraîner un phénomène de rejet, une pleine et entière acceptation, ou déboucher sur une autre issue, une « acculturation ». Il conviendra de mesurer si cette acculturation converge suffisamment ou diverge trop par rapport aux objectifs de cette politique telle qu’elle était initialement pensée.

À Propos D’Une Dérive Culturaliste Dans Les Étudesjazzistiques

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2010

À propos d'une dérive culturaliste dans les études jazzistiques Cet article est né d'une intervention à l'Université de Paraná à Curitiba (Brésil), dont le sujet était libre. J'avais d'abord pensé à dresser un état de la recherche actuelle sur le jazz, mais en le préparant, il m'a finalement paru préférable de saisir l'occasion pour évoquer une question particulière à travers laquelle, me semble-t-il, peuvent se mesurer certains enjeux importants de la recherche actuelle sur le jazz dont on ne parle finalement, en public, que peu. Il s'agit de ce qui apparaît à de nombreux chercheurs européens, toutes disciplines confondues-comme la dérive d'un certain discours culturaliste 1 , tenu surtout par des chercheurs anglo-1 Je n'aurai pas la prétention de définir ce qu'est le culturalisme et encore moins la culture. On se contentera de préciser que le mot est ici utilisé dans un sens désignant les approches envisageant les productions symboliques sous l'angle du rapport qu'elles entretiennent avec le milieu, la culture, qui les voient apparaître. L'enjeu qui m'intéresse particulièrement ici étant celui des rapports de causalité établis entre les uns et les autres. En creux, c'est donc la question de l'autonomie des dites productions symboliques qui se voit posée. Dans le domaine de la musique, une position culturaliste au sens où on l'entend ici est radicalement illustrée par cet extrait d'un texte de Marcel Cobussen : « […] Une approche positiviste et formaliste de la musique est abandonnée en faveur du point de vue selon lequel, avant tout, la musique est un phénomène socialement déterminé. Dans le même temps, l'attention se déplace vers les dimensions intertextuelles et les aspects performatifs de la musique, (le musicologue allemand Ulrich Dibelius appelle cela un déplacement post-moderne, des caractéristiques de la musique "en soi" vers ses "modes d'action"). La nouvelle musicologie (post-structuraliste ou post-moderne) est fondée sur une critique et la déconstruction de l'objectivisme musicologique, l'idée générale de l'autonomie de (la théorie de) la musique. En d'autres termes, un déplacement vers la contextualité » (Cobussen, s.d., [2]). Un auteur comme Esteban Buch peut de la même façon parler de « l'idéologie de l'autonomie de l'art » (Buch 2006, p. 129). On reconnaîtra là des attitudes beaucoup plus courantes dans les cultural studies que, par exemple, dans l'histoire culturelle française (Chartier 1988, Ory 2004, Poirrier 2004). Une position inverse s'exprime dans le texte suivant (qui traite cette fois de cinéma) : « En trente ans d'enseignement et de recherche voués principalement au cinéma américain, j'ai souvent été amené à faire deux observations. D'abord, la connaissance intime du contexte-culturel, idéologique, social…-est évidemment nécessaire à la compréhension des oeuvres cinématographiques. Il s'agit là non seulement d'identifier le contenu apparent des films, leur matériau, la langue de leurs personnages, les décors de leur action, mais aussi de repérer les multiples allusions et citations que comportent le titre, le dialogue, la musique, etc., et qui toutes participent en quelque mesure de la signification du film. C'est pourquoi l'analyse des films ne saurait être, à mon sens, qu'historique. Mais cet éclairage contextuel ne se justifie que pour mieux accéder au texte, c'est-à-dire aux films eux-mêmes et à leur fonctionnement, des films qui, pour un historien du cinéma, ne se réduisent évidemment pas à l'illustration, le plus souvent plate et surtout tautologique, de faits de société. Or, mettre l'accent sur le texte filmique conduit aussi à contester le modèle d'analyse cinématographique aujourd'hui dominant aux États-Unis. Ce modèle, qui privilégie l'étude du mode de production hollywoodien et implique que ce mode de production détermine la forme même des films, se ramène clairement à un avatar du déterminisme marxiste, frotté d'histoire nord-américains, plus généralement anglophones. Cette situation ayant mené à la distinction que l'on opère désormais parfois entre approche « continentale » et approche « anglosaxonne ». Avant d'aborder ce sujet, il convient de préciser très nettement que cette prise de position n'est en aucun cas dirigée, ni contre le culturalisme comme domaine ou comme pratique de recherche, ni contre les chercheurs anglophones qu'il serait absurde de réunir sous une même bannière intellectuelle. Le fait est toutefois que les facteurs locaux et linguistiques, en bonne logique culturaliste d'ailleurs, ne sont pas transparents. Que cette position ait été exposée en Amérique, dans un pays non anglophone, lui donnait évidemment une tonalité particulière. Pourquoi le jazz est-il, plus que d'autres musiques, particulièrement sensible à cet aspect d'une discussion générale ? Tout simplement parce qu'il s'agit d'une musique censément de tradition orale 2 , née aux États-Unis au sein d'une communauté particulière, à la sociologie elle-même très spécifique. Il est donc compréhensible que les débats auxquels il sera fait allusion ici aient trouvé un écho particulier dans l'étude du jazz. J'essaierai ainsi de montrer rapidement comment s'est développé le discours culturaliste dans ce domaine, puis comment, de mon point de vue, il a pu produire certaines dérives, pour enfin proposer des alternatives et préciser une position, puisque évidemment elle ne saurait être surplombante. Culturalisme et jazz Culturaliste, l'étude du jazz et des musiques qui en activèrent la formation l'a toujours été par nécessité. Ce fut d'abord, au XIXe siècle l'étude des musiques des esclaves, notamment par les transcriptions de Negro spirituals. Les observateurs intéressés (le plus souvent dévoués à la cause abolitionniste, à la défense de laquelle la musicologie a ainsi pris sa part), se seraient-ils d'abord intéressés spécifiquement à la musique des esclaves, pouvaient difficilement isoler le phénomène musical des contextes sociaux, politiques et culturels. À l'apparition du blues, du ragtime et plus généralement des musiques populaires étatsuniennes du tournant des XIXe et XXe siècles, les aspects musicaux ont été plus souvent étudiés qu'on le croit, mais il va de soi que le caractère communautaire et culturel de ces musiques alors émergentes a immédiatement fait l'objet de maintes observations et mises en relation. Enfin, le jazz, apparaissant au cours des deux premières décennies du XXe siècle, a immédiatement suscité un nombreux commentaire-aussi bien en Amérique du Nord qu'en Europe-où l'on peut légitimement voir les prémices d'un culturalisme à venir. des sciences et des techniques. […] Il fallait donc rappeler l'insuffisance de la conception marxiste sur l'autonomie relative des superstructures. En tant que représentations imaginaires, les oeuvres d'art, les récits de fiction, jouissent, comme le rêve, d'une logique propre et d'une autonomie intégrale, dont, il est vrai, elles ne font que rarement plein usage, et les films moins que d'autres, à cause de leur coût de production, à ceci près que le cinéma, grâce à la gamme de ses affects sensoriels, fait aussi rêver ailleurs et autrement. Personne ne songe à nier l'impact du mode de production. Mais qu'il détermine la forme, donc la signification des oeuvres est une idée fausse, sans cesse battue en brèche par le témoignage des films eux-mêmes » (Bourget 1998, p. 12). 2 Je pense pour ma part que le jazz ne relève ni du régime écrit, ni du régime oral, mais d'un régime qu'on appelle aujourd'hui « phonographique », lequel se place quelque part entre les deux précédents. Comme dans l'oralité, le support écrit n'est pas nécessaire et les choses ne sont pas entièrement fixés avant la performance. En revanche, comme dans l'écriture, la fixation sur un support-l'enregistrement mécanique-est consubstantielle à la musique. C'est par elle en particulier que s'opère la transmission (qui n'a pas besoin de la présence physique des acteurs) et que se constituent des objets clos, reproductibles et analysables. Le disque, dans cette conception, n'est pas un document sur la performance, mais le support de l'oeuvre (Julien 2008, Cugny 2009). Les questions du régime et de la tradition me semblent distinctes, mais il va de soi qu'elles sont intimement liées. On peut dire, je pense, que le jazz relève d'un régime et d'une tradition phonographiques.

Les enseignants natifs et non-natifs de langue(s) : catégorisation linguistique ou construction sociale ?

Travaux de didactique du FLE, 2006

. « Les enseignants natifs et non--natifs de langue(s) : catégorisation linguistique ou construction sociale ? », Travaux de didactique du FLE, n° 55, 2006 : 100--108. La linguistique traditionnelle structurale, en introduisant la notion de « locuteur natif », a en quelque sorte envahi les schèmes de perception du champ linguistique, opposant de façon irréductible au sein de chaque langue le « locuteur natif » au locuteur « non-natif ». Cette notion de « locuteur natif » a été particulièrement centrale pour l'élaboration de la

Le linguiste, l'ethnologue, ou le professeur de littérature devant « les textes sacrés »

Comment nous devrions réagir devant les cultures, endroits, coutumes et textes qui se disent (ou sont dits par d'autres) « sacrés », à mon avis. Je défends un point de vue où la curiosité sérieuse doit s'allier à la courtoisie, mais où le respect ne doit pas céder aux conventions dictées par autrui. La science, la beauté et la joie d'apprendre, l'idée que nous devenons meilleurs en comprenant mieux autrui, demandent un esprit d'examen qui est l'inverse du sectarisme.

Le traducteur caméléon: médiateur interculturel

ENGLISH: The article starts off translating into French an essay in Italian, "Il traduttore camaleonte" (above), then, after a few paragraphs, forgoes the linguistic considerations, given the different intended public, and becomes instead a new article on the essence of translation (and negotiation) competence, how to acquire it, how to use it. __________________________________________________________________________________ FRANÇAIS: L'article commence en traduisant en français un essai en italien, "Il traduttore camaleonte" (ci dessus), puis, après quelques paragraphes, étant donnée la diversité des destinataires, met de côté les considérations linguistiques et devient un nouvel article qui décrit le savoir du traducteur (et du négociateur), comment l'acquérir, comment l'utiliser. __________________________________________________________________________________ ITALIANO: L'articolo inizia come la traduzione in francese del saggio "Il traduttore camaleonte" (qui sopra) – poi, dopo qualche paragrafo, causa il diverso pubblico destinatario, tralascia le considerazioni linguistiche per diventare un articolo originale sul sapere del traduttore (et del negoziatore), su come acquisirlo, su come usarlo. .