Langue écrite (original) (raw)
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Zenodo (CERN European Organization for Nuclear Research), 2023
On rencontre très fréquemment de grandes confusions méthodologiques quant à ces deux expressions-des confusions d'autant plus dommageables qu'elles sont accompagnées d'une grande assurance. On considère généralement que la langue écrite n'est qu'une forme de la langue parlée, ou orale ; mais beaucoup pensent que ces deux formes de langue devraient être bien séparées : pour de nombreux universitaires, une bonne langue écrite devrait éviter certains usages oraux, et d'autres pensent qu'un discours écrit n'est qu'une sorte de cadavre de la vivante langue parlée. Ni la forme écrite de la langue, ni la forme orale ne devraient être complètement séparées l'une de l'autre, car, par nature, la langue écrite doit être parlée, et la langue parlée, par nature, peut être écrite d'une manière ou d'une autre. Par conséquent, aucune d'entre elles ne doit être considérée comme supérieure à l'autre ; mais pour le comprendre, il nous faut définir ces deux concepts, ce qui les rapproche, ce qui les oppose, comment ils sont liés l'un à l'autre, de façon beaucoup plus précise que ce qu'on sous-entend généralement. I. LA LANGUE EST UNE, PARCE QU'ELLE EST HUMAINE A. L'enveloppe de la parole Commençons par essayer de définir ce qu'est « la langue écrite ». Peut-être serait-il de bonne méthode d'être humble, et de commencer par se demander ce qu'est « un discours écrit ». Est-ce que le papier parsemé d'encre sur lequel est inscrit ce discours, ou tel document informatique, codé dans la mémoire de l'ordinateur, ou affiché sur un écran, est ce discours écrit ? Non ; en réalité, ce qui est dessiné sur une feuille de papier, ou sur un écran, n'est pas un discours, de même que la pomme que peint Magritte n'est pas une pomme. Que ce discours soit, par exemple, un roman, bien rangé dans ma bibliothèque, n'y change rien. Le roman est réalité n'est pas le codex regroupant des feuilles couvertes de petits dessins noirs, qui se trouve physiquement posé là. Le roman, c'est ce qui m'advient quand je transforme en une série de représentations mentales, avec l'aide de mes yeux, et aussi sans doute d'une certaine façon, à l'aide de mes oreilles et de ma bouche, le tout étant évidemment articulé par mon cerveau. Autrement dit le texte, ou le discours écrit, n'est pas la seule encre déposée sur le papier ; il est ce qui advient quand un être humain lit ce texte. 1. Il me faudra préciser le sens de ce terme ici par la suite.
Ouvrage publié avec le soutien de l'Université de Strasbourg, du CHER (Culture et histoire dans l'espace roman -EA 4376) et du GEO (Groupe d'études orientales, slaves et néo-helléniques -EA 1340), dans le cadre d'une coopération entre les deux équipes d'accueil.
Les Cahiers Du Service De Pedagogie Experimentale, 2002
Mots clés : écriture, passage, réflexivité, accompagnement, rapport au langage Resumé : En formation, l'écriture apparaît comme une modalité importante du processus formatif. Elle accapare aussi bien le formé que le formateur. Mieux, elle s'apparente à un passage au cours duquel le formé est confronté à de nombreux dilemmes d'écriture tandis que le formateur tente de l'accompagner dans les différentes étapes du processus. En formation, l'écriture apparaît comme une modalité importante du processus formatif. Elle accapare aussi bien le formé que le formateur. Mieux, elle s'apparente à un passage au cours duquel le formé est confronté à de nombreux dilemmes d'écriture tandis que le formateur tente de l'accompagner dans les différentes étapes du processus. Ce qui relève du passage pour l'un, tient de l'accompagnement pour l'autre. Dans cet intervalle, je tenterai de mettre en évidence les transformations identitaires et socioculturelles du formé, faisant l'expérience du processus d'écriture, ainsi que les inévitables questions que les formateurs se posent, en particulier dans l'accompagnement des mémoires de recherche ou des mémoires professionnels. Enfin, je situerai ces deux axes, passage et accompagnement, dans le champ de la didactique du français. Je les poserai comme concepts fondateurs pour concevoir les pratiques d'écriture en formation, ce qui me conduira à développer l'idée d'une didactique du français comme discipline de formation. Au-delà de la prise en compte du faisceau de contradictions qui est consubstantiel à l'acte d'écrire, de nombreuses recherches soulignent, à la suite des théorisations de Goody (1977), de Bakhtine (1977) ou encore de Vygotsky (1985), la dimension cognitive de l'écriture par laquelle les formés élaborent un texte. Le point de vue unanime des chercheurs sur la valeur heuristique de l'écriture conforte l'idée d'un passage par les pratiques langagières en formation. Qu'entendre alors par passage ? C'est dans une recherche collective (Delamotte, Gippet, Jorro, Penloup, 2000) que nous avons, à partir des travaux de Van Genep (1987), fondé le concept de passage à et par l'écriture. Si, pour l'ethnologue le passage s'entend comme rite
1997
Ce document a été généré automatiquement le 4 décembre 2018. Il est issu d'une numérisation par reconnaissance optique de caractères. © Éditions de la Maison des sciences de l'homme, 1997 Conditions d'utilisation : http://www.openedition.org/6540 Lettres, papiers administratifs, brouillons, listes... sont autant de formes de ce qu'il est aujourd'hui convenu d'appeler des écritures ordinaires. Quel que soit notre milieu social et notre profession, notre quotidien n'y échappe pas. Spontanées ou réfléchies, imposées ou choisies, elles nous accompagnent dans les situations les plus diverses. Nous sommes tous des écrivants. Ateliers d'écriture, concours de nouvelles, associations pour l'autobiographie sont autant de signes que l'écriture se porte bien. Tout se passe comme si le besoin de témoigner de son existence, d'exprimer ses pensées, ses opinions, d'affirmer son individualité passait aujourd'hui de façon privilégiée par une mise en écriture, dans laquelle l'acte même d'écrire semble avoir autant sinon plus d'importance que la chose écrite. Écrire au quotidien, écrire le quotidien : c'est de cela que ces seize terrains d'écriture veulent rendre compte. Depuis la façon dont les Tsiganes entrelacent l'oral et l'écrit jusqu'au courrier présidentiel ; des difficultés aux bonheurs d'écrire ; du foisonnement des écritures domestiques à la circonspection apparente des lettres type ; du recours à l'écrivain public au journal intime, c'est un parcours ethnographique qui est ici proposé dans ce que la culture peut avoir, à la fois, de plus officiel et de plus intime.
Claroscuro. Revista del Centro de Estudios sobre Diversidad Cultural, 2020
Apparition et développement de la capacité symbolique. Distinction, parmi les codes graphiques produits par cette capacité, entre "sémiographies" et écriture au sens fort. Leurs manifestations et interrelations dans l'Égypte protodynastique. Les premières attestations d’écriture au regard des découvertes récentes ; son instrumentalisation au service du pouvoir : un soi-disant but «utilitaire» et un but «cérémonial».
Gerda Haßler, Cordula Neis (éds), Oralité(s) et écriture(s). Münster : Nodus Publikationen 2012, (Studium Sprachwissenschaft. Beihefte. 41.), ISBN 978-3-89323-141-6., 2012
La relation entre oralité et écriture peut être envisagée aujourd’hui du point de vue d’une théorie des institutions élaborée dans le cadre de la tradition sémiologique. Nous proposons une analyse de cette relation comme elle se présente dans les écrits de Ferdinand de Saussure, notamment dans le manuscrit connu sous le titre de « Cahier Whitney ».