Chap. 11 - "J'écris ce souvenir pour qu'il reste toute une vie". De la langue des murs à l’écriture frontière, réflexions sur les graffiti dans l’expérience migratoire (original) (raw)
Related papers
Agota Kristof : langue et écriture dans le contexte de l’exil
Dans l’écriture d’Agota Kristof le dispositif minimaliste semble surgir au même temps qu’un certain code normatif qu’on doit accepter à cause du déplacement vers l’espace langagier et culturel étranger. « Le défi de l’analphabète », comme Kristof appelle elle-même son écriture, est lancé au pouvoir imminent de la langue d’accueil, le français, qui est marqué par les siècles de souci de la langue et du style. Dans le contexte de l’exil, l’écriture minimaliste devient la critique de la conception essentialiste de la langue et de la littérature, déterminées par l’identité nationale. La présente communication tend à développer une réflexion sur les modes à travers lesquels dans les romans et les récits d’Agota Kristof l’écriture minimaliste fait face à la discontinuité du sujet et au pouvoir de la langue, aussi bien qu’élucider l’aspect éthique de l’écriture en tant que réalisation d’une intention, d’un choix qui résulte de la situation d’ambivalence langagière.
L'écriture dans l'expérience de l'exil
2022
L’exil est un thème récurrent dans la littérature, présent dans de nombreuses écritures de l’antiquité à nos jours. Il représente une rupture radicale de la vie quotidienne, des statuts et des rôles sociaux habituels des personnes impliquées dans une société donnée. Il s’accompagne toujours d’un sentiment de frustration et de besoin de compensation et de sécurité. Les noeuds du malheur s’emmêlent et se dissolvent dans des formes variées d’écriture dans le but de témoigner et d’assimiler l’exclusion subie. Cela donne naissance à une combinaison entre écriture et nostalgie, déclenchée par l’exil, qui allège le caractère dramatique de l’événement jusqu’à le transformer en une conscience existentielle qui doit servir d’héritage nécessaire et exemplaire. Dans ce travail nous présenterons la fonction essentielle de l’écriture dans l’expérience des écrivains qui ont vécu l’exil et la question de la langue qui en résulte centrale. Nous prendrons en exemple quelques passages des oeuvres au programme : Les lettres parisiennes-histoires d’exil, de Nancy Huston et Leïla Sebbar ; L’exil selon Julia, de Gisèle Pineau ; L’énigme du retour, de Dany Laferrière ; Histoire de la femme cannibale, de Maryse Condé.
Vers une “écriture métisse”: le roman des immigrants haïtiens du Québec
Signótica, 2010
Recebido em 15 de maio de 2010 Aceito em 15 de junho de 2010 * Cet article est issu d'un projet de recherche intitulé "Poétique de la migration. Représentation de l'identité culturelle dans les littératures francophones des Amériques", subventionnée par le Ministère de la Science et de l'Enseignement supérieur de la Pologne (2007-2010). Il a fait objet d'une partie d'un séminaire donné au Programme postgradué en lettres et linguistique à la Faculté de lettres de l'Université Fédérale de Goiás le 16 et 17 novembre 2009. ** Professeur à l'Université de Varsovie (Varsovie, Pologne). Directeur du Centre d'études en civilisation canadienne-française et en littérature québécoise à l'Institut d'études romanes de la même université.
Le graffiti-signature. Reflet d'histoire
Éditions Safran Publishers, 2020
par Jean-Louis VAN BELLE et Anne-Sophie BRUN. — Chateaubriand, Victor Hugo, Mérimée, Rimbaud, Poussin…, autant de noms figurant à des endroits pour le moins surprenants, comme par exemple tout en haut d'un temple égyptien, sur les murs de la tour de Londres ou de Notre-Dame de Paris, ou encore dans le marbre d'une cheminée au Vatican. Mais les anonymes, galériens, prisonniers ou voyageurs, ne sont pas oubliés. Les auteurs tentent même, avec succès, de reconstituer la biographie de l'un ou l'autre à partir d'un simple graffiti. ——— L’étude des signes lapidaires projette ses regards sur les signes liés aux métiers de la pierre. Parmi eux se glissent d’autres marques, telles que les graffitis-signatures, parfois réduits à de simples initiales qui peuvent se confondre avec les marques de tailleurs de pierre. L’étude de ces graffitis protéiformes livre de nombreux renseignements, non seulement sur leurs auteurs, mais encore sur l’histoire du bâtiment sur lequel ils furent écrits, gravés, griffés, tracés, barbouillés, charbonnés. De cette corne d’abondance se déverse alors un flux de questions diverses. Qui en sont les auteurs ? Quand furent-ils tracés ? Dans quel but ? Pourquoi ce bâtiment a-t-il été choisi ? Quelle identité a été dévoilée ? De quelle manière (partielle, complète) ? Pourquoi certaines époques paraissent-elles davantage signifères ? Dans cet ouvrage, nous donnons des pistes de réponse à ces questions, la connaissance des marques de tailleurs de pierre et celle des graffitis-signatures participant à une meilleure approche de l’histoire du bâti. ——— Table des matières et détails sur http://www.safran.be/proddetail.php?prod=PREC06
L'écriture tumulaire : témoignage sur la mort, pour la vie
Presence Francophone, 2007
Philippe BASABOSE Memorial university of newfoundland l'écriture tumulaire : témoignage sur la mort, pour la vie Résumé : l'article montre comment le récit de témoignage, en mettant en écriture la mort et les atrocités liées au génocide, travaille à rétablir les victimes dans leur dignité d'êtres humains. l'espace scripturaire fait sépulture et monument funéraire devient aussi « rédemption » de l'histoire pour que l'avenir soit sauf. les récits analysés constituent d'autre part un hymne à la vie. en s'inventant d'autres destins, d'autres raisons de vivre, les auteurs témoins rescapés arrivent à surmonter le dégoût de la vie qui menace le réchappé de l'hécatombe de l'Itsembabwoko.
D’une littérature de l’immigration vers une écriture migrante au Québec
Velinova, Malinka; Laurent, Thierry (dir.), Normes et transgressions dans les littératures romanes, Sofia, CU Romanistika, 2017
La notion d’écritures migrante apparaît au Québec au milieu des années 1980 pour être définitivement adoptée par l’institution littéraire à partir du début des années 1990. Elle est vouée d’abord à remplacer la désignation de littérature de l’immigration ou littérature des communautés culturelles et de refléter ainsi, d’une part l’évolution du corpus visé, et d’autre part les changements qui affectent le paysage social, culturel et politique du Québec, et notamment la diversification des flux migratoires, l’avènement de l’interculturalisme québécois et de la société mondialisée. Le nouveau concept doit nommer non plus une écriture marquée par les appartenances ethnoculturelles mais par le dynamisme et le relativismeidentitaire du sujet postmoderne. Pourtant, les attitudes de l’institution littéraire se montrent lentes à évoluer et les écrivains « migrants » continuent d’être investis, de moins en moins explicitement, du rôle de porte-paroles communautaires et témoins d’une expérience « physique » concrète. Ce décalage entre les deux discours devient la source d’une tension idéologique qui sera reflétée tant par le discours social des écrivains que par leurs textes littéraires. L’écriture migrante se présente ainsi comme un genre subversif et transgressif, puisqu’il enfreint d’une part aux horizons d’attente formés par la littérature d’immigration et d’autre part à la doxa interculturaliste, laquelle a par ailleurs considérablement contribué à l’institutionnalisation du courant. Nous examinons en particulier la manière dont plusieurs romans effectuent cette double transgression à travers leurs œuvres. Il s’agit notamment de : La gare de Sergio Kokis, Chronique de la dérive douce de Dany Laferrière et Le sourire de la petite juive d’Abla Farhoud. Nous mettons en évidence le dépassement des stéréotypes au niveau esthétique d’un choix de textes représentatifs, ainsi que la manière dont s’effectue leur valorisation sociale au seindu contexte québécois qui leur est contemporain.