La Chronique d’Ernoul et de Bernard le Trésorier, l’Eracles et la narration de la croisade (original) (raw)

Le Chevalier Vert: histoire et fiction dans la chronique d'Ernoul et de Bernard le Tresorier

Marqueurs d'identite dans la litterature medievale XIIe-XVe siecle, 2013

Le Chevalier Vert: histoire et ction dans la Chronique d Ernoul et de Bernard le Trésorier Dans la littérature arthurienne l apparition des chevaliers portant des armoiries plaines est un lieu commun. Dans certains cas, à l occasion d un tournoi ou d une aventure, les héros de la Table Ronde cachent leur identité en adoptant un écu monochrome. Dans d autres situations ils rencontrent pendant leurs pérégrinations des chevaliers noirs, rouges, blancs ou d autre couleur dont la connotation positive ou négative dépend toujours du contexte du récit. Les chevaliers verts sont, à leur tour, bien représentés, mais dans leur cas -comme Michel Pastoureau l a montré -« l irruption dans le cours du récit d un chevalier vert [...] est toujours une cause de désordre. [...] Un chevalier vert c est soit un jeune chevalier qui par son comportement fougueux va troubler l ordre établi, soit un chevalier venu d un pays étrange ou étranger pour dé er le héros » 53 . L apparition presque miraculeuse d un chevalier vert 54 est aussi l objet de la présente communication, mais le fragment choisi ne fait pas partie d un roman chevaleresque. Il vient d une chronique attribuée par son éditeur, Louis de Mas Latrie, à Ernoul et à Bernard le Trésorier. La source narrative est une des continuations rédigées en français vernaculaire de la chronique de Guillaume de Tyr. Le texte, qui couvre le XII e et les premières décennies de XIII e siècle, pose un bon nombre de problèmes de datation, de liation, de classi cation et d attribution. Certains ont été mis au point grâce aux travaux de Margaret Ruth Morgan 55 et Peter Edbury 56 , mais des aspects controversés restent encore. On sait, par exemple, très peu sur l identité d Ernoul, personnage obscur identi é soit avec un chevalier ou un valet de Balian d Ibelin, soit avec le juriste chypriote Arneis de Gibelet ; il reste aussi à établir la paternité du texte, plus exactement, la contribution d Ernoul et de Bernard le Trésorier dans la composition de l oeuvre. La rédaction de la chronique comporte aussi des di cultés en ce qui concerne le moment ou les étapes de rédaction ou à l égard des rapports des liations avec les autres Continuations 53 M. Pastoureau, « Formes et couleurs du désordre: le jaune avec le vert », Médiévales, 1983, no. 4, p. 62-73; republié dans Figures et couleurs. Études sur la symbolique et la sensibilité médiévales, Paris, 1986, p. 23-34 54 Voir la formule synthétique de A. Rodriguez Lopez, « Légitimation royale et discours sur la croisade en Castille aux XII e et XllI e siècles », Journal des Savants, 2004, p. 130: « Parfois il s agit de gures presque légendaires, dont on ne sait rien de plus ».

Succès et tradition manuscrite: les rédactions longues de l’Eracles

R. Antonelli, M. Glessgen, P. Videsott (ed.), Atti del XXVIII Congresso internazionale di linguistica e filologia romanza (Roma, 18-23 luglio 2016), 2 voll., Strasbourg, ELiPhi, 2018, I, pp. 185-197., 2018

La légende d’Ami et Amile entre historiographie et épopée

La Matière épique dans l’Europe romane au Moyen Âge. Persistances et trajectoires, éd. A. Constantinidis et C. Mascitelli , 2020

L’étude examine plusieurs actualisations de la légende d’Ami et Amile, en latin et en français. Les éléments les plus instables, voire incohérents, de la légende et de son prétendu ancrage historique permettent de formuler une série d’observations concernant ses origines et son attraction progressive au sein du chronotope carolingien et de l’univers épique.

La vengeance du roi d'Escavalon et le sermon de l'ermite:carrefour de deux itineraires dans Le Conte du Graal de Chretien de Troyes (特集 アーサー王3)

言語文化, 2005

Lorsque Perceval visite pour la première fois le Château du Graal, il reçoit une épée très mystérieuse. D'après les mots du roi Pêcheur, cette épée lui est destinée : «Biax frere, ceste espee / Vos fu voëe et destinee» (éd. William Roach, vv.3167−8) 2. Suite à cet épisode, le jeune chevalier recevra une information tout à fait paradoxale. La cousine germaine de Perceval lui apprend que cette arme le trahira un jour : «Qu'ele vos traïra sanz faille / Quant vos venrez en grant bataille, / K'ele vos volera en pieces» (vv.3661−3). Perceval continue sa route en ceignant cette épée 3 pour deviner l'énigme du Graal et de la Lance−qui−saigne. La mission du chevalier errant est semblable à celle des médiévistes qui se consacrent à l'étude du Conte du Graal , dernier roman inachevé de Chrétien de Troyes. En effet, comme le symbolise l'épée de Perceval, dont le destin est de se briser «en grant bataille» (v.3662), le romancier champenois a divisé Le Conte du Graal en quelques parties pour une raison qui ne nous est pas explicitement révélée. C'est ce que nous tenterons d'expliquer dans le présent travail. De nos jours, la plupart des médiévistes modernes ne s'interrogent plus sur La vengeance du roi d'Escavalon et le sermon de l'ermite: carrefour de deux itinéraires dans Le Conte du Graal de Chrétien de Troyes 1 Yoshio KONUMA