Reconstituer le Roman de Brut (original) (raw)

Comment dire dans le "Roman de Brut" ?

Comment dire, dans le Roman de Brut, 2020

Comment dire, dans le Roman de Brut, par Alex Delusier, Bien que le Roman de Brut (1155) soit une adaptation de la chronique latine l'Historia regum Britanniae de Geoffroy de Monmouth (1138), il en demeure que le poème de Wace s'en écarte très largement sur un plan stylistique 1. Si l'on retrouve des traits de tradition orale chez Geoffroy, Wace de son côté creuse d'autant plus dans le sens de ce qu'en rhétorique l'on qualifie d'amplificatio. Elle se divise ainsi en deux catégories : la digression et la répétition. Dans les deux cas, l'usage qu'en fait Wace a un objectif performatif 2. Danièle James-Raoul qualifie la digression, pour les romans de Chrétien de Troyes, de « métamorphisme textuel », expliquant que si elle a dans la rhétorique un rôle esthétique, son usage jusqu'au XIIe siècle fut l'objet d'un détournement dans le sens de digressions démonstratives 3. Elles se différencient en cela dans le Brut des autres « romans français » postérieurs, non seulement car c'est une pratique qui aura la tendance de justifier un passage narratif dans une optique de faire progresser l'histoire, mais aussi, et surtout, car elle disparaîtra peu à peu. Matthieu de Vendôme est le premier à la recommander pour permettre une prise directe avec la narration, il ajoute cependant qu'elle est à écourter le plus que possible pour ne pas empêcher le récit. Wace s'écarte considérablement de ce conseil en s'efforçant des digressions qui ajoutent davantage pour ajouter du contenu par peur de manquer, plus que pour faire progresser le récit, à

Faire Loi(re) pour déconstruire le grand roman dans lequel nous avons vécu

Acta Fabula, 2021

Compte rendu du livre "Le Fleuve qui voulait écrire. Les auditions du parlement de Loire, mise en récit de Camille de Toledo", avec les voix de Frédérique Aït-Touati, Bruno Latour, Virginie Serna, Bruno Marmiroli, Jacques Leroy, Jean-Pierre Marguénaud, Catherine Larrère, Catherine Boisneau, Valérie Cabanes, Matthieu Duperrex, Gabrielle Bouleau, Sacha Bourgeois-Gironde, Marie-Angèle Hermitte, Paris : Les Liens qui libèrent, Manuella Éditions, 2021

Wace, Le Roman de Brut, édition, traduction et notes par A. Delusier (vv. 1-385), Ressouvenances, 2020.

Wace, Le Roman de Brut, édition, traduction et notes par A. Delusier (vv. 1-385), 2020

Edition, traduction en vers et notes des 385 premiers vers du "Roman de Brut" de Wace (Ressouvenances, 2020).

La Reconstruction De La Memoire Et Le Traumatisme De La Guerre Dans Le Roman Francais

1994

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Gaber et renouveler la tradition des romans en vers

Études françaises, 2000

L’écriture du Chevalier aux deux épées (ca. 1240), roman anonyme conservé dans un manuscrit unique, relève à la fois du pastiche de genre et du pastiche de style à partir du modèle romanesque en vers instauré par Chrétien de Troyes. Les emprunts lexicaux et onomastiques témoignent tout d’abord de ce travail d’imitation qui reprend des traits récurrents du modèle pour mieux les détourner ou les gaber par amplification ou inversion. Situé dans le manuscrit BnF fr. 12603 avant Le chevalier au Lion, Le chevalier aux deux épées réécrit également deux grandes scènes de genre propres à ce roman : la joie de Calogrenant et la scène de lecture dans le verger de Pesme Aventure. Mais ici encore le pastiche est à l’oeuvre et transforme la réception et le sens initiaux de ces épisodes. Malgré l’intention affichée de renouer avec la tradition générique et formelle des romans en vers, le texte subit aussi l’influence des cycles et romans en prose dans le traitement des personnages, des motifs et d...

Re-creare Troiam. Du poète roman au romancier français

Cahiers de civilisation médiévale, 2007

The question surrounding the differences between poetry and narrative is largely that of verse and prose, the song and the tale, which, according to an inversion which constitutes one of the two specificities of French studies on the invention of romance, becomes that of the shift of the narrative towards the individual reading, and the song towards the dit, as the divorce between poetry and music manifests itself in literary productions. In trying to recreate Troiam in Broceliande, the Romanic poet metamorphosed himself into a French writer of romance ; the aesthetics of that which is explicit, specifie in French medieval prose, abolished the time of the mystery and saturated the necessary interstices in poetics. Scholars have often insisted on the process of second structuralization of the romance. But from a strictly poetic point of view, the romance appears as both the sign and the vehicle of the first real discontinuity between "Belles Lettres" and "Gothic letters". It is from this break that a redefining of the French literary panorama ensues, and, in the end, of the aesthetic specialization of prose and verse : the formal divorce between narrative and poetry within the aesthetic space of the romance, and their indissolubility in that of poetry. Résumé La question de la poésie et du récit est en grande partie celle du vers et de la prose, du chant et de la narration, puis, selon une inversion qui constitue une des deux spécificités des lettres françaises avec l'invention du roman, elle devient celle du glissement du récit vers la lecture individuelle, et du chant vers le dit, au fur et à mesure que le divorce entre poésie et musique est consommé dans les oeuvres. C'est en cherchant à recréer Troiam en Brocéliande, que le poète roman s'est métamorphosé en romancier français ; l'esthétique de l'explicite, propre à la prose médiévale française, a fini par abolir le temps du mystère et par saturer les interstices nécessaires au poétique. La critique a souvent insisté sur le processus de structuration seconde du roman. Mais d'un point de vue strictement poétique, le roman apparaît à la fois comme le signe et le moteur de la première véritable discontinuité entre les belles lettres et les « lettres gothiques ». C'est de cette rupture que découle une redéfinition du panorama littéraire français et, en fin de compte, la spécialisation esthétique de la prose et du vers : le divorce formel entre récit et poésie à l'intérieur de l'espace esthétique du roman, et leur indissolubilité dans celui de la poésie. Claudio GALDERISI Re-creare Troiam Du poète roman au romancier français RÉSUMÉ La question de la poésie et du récit est en grande partie celle du vers et de la prose, du chant et de la narration, puis, selon une inversion qui constitue une des deux spécificités des lettres françaises avec l'invention du roman, elle devient celle du glissement du récit vers la lecture individuelle, et du chant vers le dit, au fur et à mesure que le divorce entre poésie et musique est consommé dans les oeuvres. C'est en cherchant à recréer Troiam en Brocéliande, que le poète roman s'est métamorphosé en romancier français ; l'esthétique de l'explicite, propre à la prose médiévale française, a fini par abolir le temps du mystère et par saturer les interstices nécessaires au poétique. La critique a souvent insisté sur le processus de structuration seconde du roman. Mais d'un point de vue strictement poétique, le roman apparaît à la fois comme le signe et le moteur de la première véritable discontinuité entre les belles lettres et les « lettres gothiques ». C'est de cette rupture que découle une redéfinition du panorama littéraire français et, en fin de compte, la spécialisation esthétique de la prose et du vers : le divorce formel entre récit et poésie à l'intérieur de l'espace esthétique du roman, et leur indissolubilité dans celui de la poésie.

Dématérialisation du roman

Cahiers de Narratologie, 2013

Le roman est un genre mal aimé des avant-gardes historiques, tant des écrivains des mouvements concernés, que des spécialistes de la période : on trouve proportionnellement peu d'études sur cette question, qui définissent le roman avantgardiste essentiellement par des traits négatifs, comme si l'on cherchait, sans le trouver, un « roman expérimental » équivalant les recherches radicales et mieux connues des poètes ou des peintres. Les deux premières décennies du XX e siècle constituent pourtant une période où « le roman prospère », comme le constate par exemple André Thérive 1 , suivi de Pierre Albert-Birot, qui note, assez cruellement, à propos de Tournevire de Céline Arnaud, que « cela est très bien porté depuis quelque temps 2 », ou encore d'André Breton, qui dénoncera encore en 1924 « l'abondance des romans 3 » comme une des conséquences de l'attitude réaliste issue du positivisme. C'est aussi une période où on le théorise, en particulier en Allemagne et en URSS, où les articles et les ouvrages sur la question foisonnent : Viktor Chklovski proposera par exemple en 1929 une Théorie de la prose [Teorija prozy 4 ] qui, par certains aspects, prend le contrepied de la célèbre Théorie du roman [Theorie des Romans] de Georg Lukács en 1916. Ainsi, même s'il est d'usage de mettre en avant la volonté de dépassement ou de déni des genres (parmi d'autres, Bruno Corra dit que les écrivains doivent, à l'exemple des peintres, viser « l'anéantissement de tous les vieux schémas littéraires 5 »), la réflexion générique n'est pas absente des débats et de l'effort de théorisation qui traversent les avant-gardes historiques. Si c'est le thème du troisième congrès de l'European Network for Avant-garde and Modernism Studies (EAM) qui m'a amenée à questionner l'évolution du roman sur le mode d'une « dématérialisation », cette piste s'est avérée féconde pour rendre compte, tant de la déconsidération du genre, que de l'évolution qu'il connaît. Je me propose donc de rappeler dans un premier temps les raisons pour lesquelles le roman est mis en cause dans les premières années du XX e siècle, puis les éléments qui justifient que l'on puisse parler d'une « dématérialisation » du matériel romanesque, remarques qui me conduiront cependant à envisager les conditions d'une nouvelle « matérialité » du genre. Je ferai ainsi l'hypothèse selon laquelle, moins qu'un rejet ou un abandon, les avant-gardes Dématérialisation du roman Cahiers de Narratologie, 24 | 2013 Dématérialisation du roman Cahiers de Narratologie, 24 | 2013 10 On trouve cette même dénonciation des lieux communs inutiles chez tous les écrivains qui se sont à l'époque penchés sur les formes narratives. 11 Un autre angle d'attaque consiste à se jouer de la figure du narrateur omniscient, caractéristique des réalismes. Döblin construit une partie de son argumentation autour de la nécessité de « rompre avec l'hégémonie de l'auteur 23 », prônant une « dépersonation » [Depersonation] qui n'est pas sans rappeler l'une des exigences fondatrices du futurisme italien : « Détruire le "je" en littérature 24 ». Mais cela se traduit souvent au contraire par une surreprésentation des interventions auctoriales : le récit dadaïste en particulier (Ball, Vischer, etc.) se délecte de ces intrusions ludiques et Dématérialisation du roman Cahiers de Narratologie, 24 | 2013

Retour sur le « roman nègre »

Cahiers d'études africaines

Pierre Halen, « Retour sur le « roman nègre » », Cahiers d'études africaines [En ligne], 212 | 2013, mis en ligne le 16 décembre 2015, consulté le 20 avril 2019. URL : http://journals.openedition.org/ etudesafricaines/17533 ; DOI : 10.4000/etudesafricaines.17533 © Cahiers d'Études africaines Pierre Halen Retour sur le « roman nègre » À propos de la réédition d'un diptyque de Jean Sermaye «COLONIES (NOS) : s'affliger quand on en parle. Dictionnaire des idées reçues », G. Flaubert.

L'illusion stylistique du réalisme dans le Roman de Brut de Wace

L'illusion stylistique du réalisme dans le Roman de Brut de Wace, 2020

La réception en milieu curial pousse Wace à reprendre des formules, des motifs, des scènes formulaires typiques de la chanson de geste pour les introduire au récit historiographique. Ce « genre du style » explique le mélange des genres et le mélange de styles qui l'accompagne, nous nous interrogerons ainsi à savoir en quoi il est reflet de cette double hybridité, et comment le Brut constitue par son style une illusion réaliste du roman.