Alexis Léonas, L’aube des traducteurs. De l’hébreu au grec : traducteurs et lecteurs de la Bible des Septante (iiie s. av. J.-C.-ive s. apr. J.-C.) (original) (raw)
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Voici un petit livre qui pose de bonnes questions, à travers un constat : « La Bible apparaît dans l'histoire comme le paradigme de toute traduction. » Et la Vulgate de Jérôme en est un cas exemplaire, mais mérite-t-il encore le titre de « prince des traducteurs » ? Pour aborder une évaluation de cette oeuvre, C. Rico propose d'abord un parcours depuis l'Antiquité. Après une présentation d'ensemble, l'introduction retrace le contexte théo-rique de l'époque : Y at -il un étage supérieur de la pensée qui rende toutes les langues équivalentes ou interchangeable ? Non, bien sûr, sauf peut-être quelques nomenclatures univoques, distinctes de phrases. Mais qu'est-ce que parler ? Les théories du signe commencent avec Platon : son point de départ est la notion d'énoncé (λόγος), qui combine noms et verbes pour dire quelque chose. Après lui, Aristote procède autrement : il part des mots, qui symbolisent des représentations de la pensée ; pour lui, le nom n'a que le pouvoir de signi-fier ; de même l'énoncé, lequel a en outre le pouvoir d'affirmer ou de nier. Par la suite, les stoïciens, réfléchissant sur le processus de l'acquisition du langage, partiront du signe phonétique pour aller à la réalité signifiée, puis à la chose elle-même. Puis Augustin s'attache à l'acte de parole, où il distingue la parole prononcée, qui est passagère, de la pensée intérieure verbalisée, qui est perma-nente ; il ajoute la réalité que désignent ces deux éléments du signe, qui peut être un mot ou un énoncé. Thomas d'Aquin le prolonge en distinguant plusieurs étapes entre la chose (res) et la parole prononcée : il y a d'abord une intellection intérieure, puis un modèle mental de ce qui va être dit. Par la suite, les ré-flexions se prolongent dans diverses directions : pour les nominalistes, seuls existent les individus, les concepts n'ayant pas d'existence extramentale, ce qui s'oppose au réalisme d'Aristote ; au contraire, pour les logiciens de Port-Royal, l'énoncé est d'abord un jugement sur une réalité. Enfin, Saussure au XX e siècle introduit une distinction essentielle entre langue et parole : alors que la repré-sentation se rattache à l'acte de parole, la langue n'est qu'un potentiel de signes propres à une société donnée, qui associent des signifiants acoustiques à des réseaux de signifiés. Ainsi apparaissent avec netteté les problèmes de traduction de langues anciennes : un texte est comme un acte de parole figé, mais la langue qui l'a émis a disparu avec la société associée. Le premier chapitre expose les diverses attitudes des Anciens, qui ont laissé de nombreuses traductions. Illustrés par Cicéron, les Latins distinguaient entre le transfert mécanisable des mots d'une langue à l'autre (interpretari) et la tra-duction soucieuse de transmettre exactement le message (vertere). Il s'agit donc d'un art, qu'on peut mesurer lorsqu'on dispose de deux traductions du même ouvrage, mais l'on hésite parfois à fixer une préférence. L'ancienne traduction syriaque de la Bible est moins littérale que les suivantes ; c'est le contraire pour l'ancienne traduction latine, comparée à la Vulgate. La collection classique
: Revue des études juives, 2020
Deux traductions médiévales des Évangiles de la Vulgate au catalan nous sont parve-nues : celle incluse dans la « Bible du XIV e siècle » et les Évangiles « del Palau » (première moitié du XV e siècle). La première fut choisie comme original de la traduc-tion la plus ancienne des quatre Évangiles en hébreu, conservée dans un manuscrit de la Bibliothèque apostolique vaticane de la fin du XV e siècle (Vat. ebr. 100) et faite par un traducteur juif qui écrivait pour un public juif. ABSTRACT Two medieval translations of the Gospels from the Vulgate into Catalan have survived: the one included in the "Fourteenth century Bible" and the "Palau" Gospels (first half of the fifteenth century). The first was chosen as the original of the oldest extant translation of the four Gospels into Hebrew, included in a manuscript of the Vatican Library of the late fifteenth century (Vat. ebr. 100), written by a Jew who wrote for a Jewish audience.
La traduction biblique dans l’Antiquité
Published in Traduire la Bible. Hier & aujourd’hui. Translating the Bible. Past & Present, dir. Fränz Biver-Pettinger et Eran Shuali (Strasbourg: PUS, 2024), 151–159.
Eruditio antiqua, 2019
273 Eruditio Antiqua 11 (2019) : 273-279 COMPTE RENDU C.-B. AMPHOUX et J. ASSAËL (dir.), Philologie et Nouveau Testament. Principes de traduction et d'interprétation critique, coll. Héritages méditerranéens, Presses Universitaires de Provence, Aix-en-Provence, 2018, 330 p., EAN 9791032001899.
Clotho, 2021
The paper focuses on how the Latin liturgical prayers dealt with the different Latin biblical translations, Old Latin and Jerome’s translations and revisions, from the 5th up to the 12th century. Many studies on the spreading of Jerome’s translations have focused on Latin Bible manuscripts or fragments, the Latin Fathers’ quotations of the Bible, and the Latin lectionaries’ quotations of the Bible. The present study chooses to survey the liturgical books of prayers, specifically the Twelve Prophets’ translations; while the corpus is not a big one, it offers noteworthy results. First presented are quotations or mentions of a Latin verse where translation is identical in the Vetus Latina and the Vulgate. Then cases where Vulgate is used and cases where Old Latin is used are analyzed. It is not always easy to identify the translation used in the liturgical book, and one can sometimes only compare different assumptions on biblical-inspired liturgical texts to know whether its source is Old Latin or Vulgate. Moreover, translations of an Old Testament verse and a New Testament one are sometimes interfering. This happens mainly when the New Testament verse, while quoting the Old Testament one, retains the Old Latin translation, even in the Vulgate version. Samples of verses whose Old Latin survived Jerome’s translation are provided. The paper shows how one liturgical book can draw on both Old Latin and Vulgate, even within the same item, and stresses the need for a detailed analysis, liturgical book by liturgical book, to study the quotations from the Bible in the Latin liturgy.