The Estonian Form of Globalization: Advantageous for Young Adults and Ethnic Estonians (original) (raw)

Estonie : une représentation du monde singulière, postsoviétique et européenne

Le regard porté par l'Estonie sur le monde dépend en grande partie de sa perception de la place qu'elle occupe dans celui-ci et de sa manière de s'iden-tifi er par rapport à lui. Pour cette raison, l'analyse faite dans cet article des représentations et des perceptions que l'Estonie a de l'étranger se basera sur la vision qu'elle a d'elle-même. Le cas de l'Estonie est d'autant plus intéressant que de nombreux cercles d'appartenance y coexistent 1 , souvent opposés les uns aux autres. Nous en distinguons trois, qui forgent chacun à sa façon la perception qu'a l'Estonie du monde et rendent ainsi cette perception complexe, voire même paradoxale. Nous appelons cercles « d'appartenance externe » les réseaux d'alliances et d'espaces différents noués hors d'Estonie, et cercles « d'appartenance interne » les ensembles culturels et linguistiques auxquels les Estoniens s'identifi ent. Le troisième cercle d'appartenance concerne les minorités russophones (31 % de la population) dont une partie vit dans un espace culturel, linguistique et médiatique exclusivement russe et a de ce fait une vision du monde distincte de celle du reste des Estoniens. Sorte d'« État-tampon » aux confi ns de deux espaces – postsoviétique et européen –, l'Estonie se sent comme prise en étau entre un monde dominé par la Russie, considérée comme une menace, et l'Europe (ou l'Occident), perçue au contraire comme une source de sécurité. En 1999, Lennart Meri, alors président de l'Estonie, déclarait : « We are on the border and therefore only a small push is needed to make us fall into one side or rise into the other 2 ». Il s'agis-sait pour lui d'exprimer son inquiétude face au risque de marginalisation de son pays, voire d'agression de la Russie, s'il n'adhérait pas aux institutions euro-atlantiques. Pour sortir de cette « logique de la peur » liée à la proximité

Consommation, identité et intégration en Estonie et en Lettonie

Hermès, 2017

Abritant les plus grandes communautés de russophones et de Russes ethniques au sein de l’Union européenne, les républiques baltes ont attiré l’attention de nombreux universitaires et spécialistes du sujet de l’intégration des minorités nationales et leur capacité limitée d’intégrer les minorités russes. Pourtant, le point de départ de cet article est que les dimensions politiques et celles relevant des interactions économiques du quotidien peuvent être considérées séparément. Par conséquent, la limitation des droits politiques pour une partie de la population ne se reflète pas expressément dans la vie quotidienne, en tout cas pas dans celle de tous les russophones, qui sont peut-être mieux intégrés que l’on le présente habituellement. Particulièrement dans la jeune génération, il n’y a pas de sentiment de retourner « chez soi » quand ils visitent la Russie, mais plutôt celui d’appartenir à un entre-deux. De façon intéressante, cette attitude semble s’accompagner d’un rapport biaisé à l’État qui est à la fois brimant en termes politiques et peu respectueux de la langue et de la culture russe, mais aussi reconnaissant des opportunités économiques qu’il offre par rapport à la Russie.

MONDIALISATION & BALKANISATION

Mondialisation, globalisation, homogénéisation, monoculture, standardisation, massification, sont les notions réactualisées à l'issue de la guerre froide et de la disparition des démocraties populaires en Europe.

Estonie : la diplomatie du marketing national

Avec une population de 1.4 million d’habitants et un territoire de 45 000 kilomètres carrés, l’Estonie dispose d’un répertoire d’action diplomatique limité dans le système européen et sur la scène globale. Néanmoins, le pays a développé une grande capacité à faire passer ses messages, même informellement, à travers ce qu’on appelle le marketing national (nation branding), en particulier dans un certain nombre de secteurs. Cet article examine la capacité de l’Estonie à construire un récit national et à le promouvoir au niveau international, avec des messages basés sur la cuisine nationale, la culture, l’environnement des affaires et l’accent porté sur sa capacité à développer un système de e-gouvernance unique au monde. Ces messages permettent de s’engager avec une diplomatie du branding pour emmener à une série de transformations qui, prises en charge seulement par l’État, se seraient produites plus lentement.

Globalisation

the theories of globalisation of transnational firmes

Le défi de la diversité ethnique en Estonie: le mur médiéval

Pour les chercheurs en politique linguistique, l'Estonie, comme du reste toutes les ex-républiques soviétiques, est une mine d'or de sujets de recherche. Sa position géographique frontalière l'a historiquement définie comme zone tampon entre le Nord, le Sud, l'Est et l'Ouest de la région baltique. Il est donc courant de dire que la société estonienne est naturellement interculturelle avec environ 30 pour cent de personnes d'origine étrangère parmi lesquelles une forte minorité russophone. Mais quand on examine la situation de plus près, on constate que la présence des étrangers ne garantit pas obligatoirement l'interculturalité pour la solution des problèmes ethniques. Je vais ici envisager une problématique qui me touche particulièrement à coeur: la tolérance nationale envers les citoyens estoniens d'origine étrangère. l'Estonie a toujours été confrontée au défi de la diversité ethnique et nationale. Les discussions sur les problèmes liés à la na...