Les campagnes de sauvegarde de la maison Van Horne et du couvent des Soeurs grises ou les questionnements d'une identité urbaine (Montréal, 1973-1976) (original) (raw)

Patrimoine vécu et choc des mémoires urbaines dans le Redlight de Montréal

Dans un contexte global de mise en marché de la ville à travers de grands projets urbains souvent orientés vers l'offre touristique et culturelle, cet article suggère une exploration du cas du Quartier des spectacles à Montréal. En ayant recours au concept de patrimoine vécu, avec l'aide d'Henri Lefebvre, il fait ressortir comment les groupes sociaux en présence dans le Redlight de Montréal perçoivent ce lieu symbolique et comment ils mettent de l'avant différents aspects de la mémoire urbaine et du patrimoine pour se façonner un espace vécu. La centralité même du lieu, les pratiques spatiales qu'elle sous-tend et le combat pour avoir « droit à la ville » semblent être au coeur des débats où les mémoires urbaines s'entrechoquent.

La ville anti-Noir: La sécurité urbaine et les « après-vies » de l’esclavage à Montréal

Perspectives critiques et analyse territoriale. Montreal: Presses de l'Université du Québec, 2019

a ville moderne, tout comme la société moderne en général, est produite et gouvernée à la croisée de plusieurs systèmes de pouvoir. Parmi ces derniers, le capitalisme est peut-être le mieux compris par les chercheuses et les chercheurs urbains. Une longue lignée de travaux, surtout depuis les années 1970, a contribué à dénormaliser la ville capitaliste et à documenter son fonctionnement à la fois comme site et comme résultat de la lutte contemporaine des classes (

Les enfants abandonnés à Montréal au 19 siècle : la Crèche d’Youville des Soeurs Grises, 1820-1871

Revue d'histoire de l'Amérique française, 2000

RÉSUMÉ Cet article se fonde sur l'examen des archives de la Crèche d'Youville, tenue par les Soeurs Grises ; cette crèche était la plus importante au Québec au 19e siècle. L'institution, fondée en 1754, reçut plus de 15 000 enfants abandonnés entre 1801 et 1870. Il s'agissait le plus souvent de nouveau-nés, dont le taux de mortalité était extrêmement élevé. Le registre tenu par les soeurs indique qu'entre 80 % et 90 % des enfants déposés à la crèche y moururent. L'analyse comporte trois volets. En premier lieu, elle propose une série de définitions et de postulats pour l'étude de ce qui est essentiellement un sujet neuf en histoire canadienne. En second lieu, elle porte sur certaines caractéristiques des 2 385 enfants déposés à la crèche entre 1820 et 1840 : leur âge, leur provenance géographique et le sort qu'ils connurent à la crèche. La dernière partie tente de départager les influences démographiques et socio-économiques sur la courbe des admissio...

Khalil and Rutland (2019) La ville anti-Noir: la sécurité urbaine et les "après-vies" de l'esclavage à Montréal.

Perspectives critiques et analyse territoriale. Montreal: Presses de l'Université du Québec , 2019

L a ville moderne, tout comme la société moderne en général, est produite et gouvernée à la croisée de plusieurs systèmes de pouvoir. Parmi ces derniers, le capitalisme est peut-être le mieux compris par les chercheuses et les chercheurs urbains. Une longue lignée de travaux, surtout depuis les années 1970, a contribué à dénormaliser la ville capitaliste et à documenter son fonctionnement à la fois comme site et comme résultat de la lutte contemporaine des classes

Au-delà de la question culturelle : pour une intervention conscientisée aux réalités sociohistoriques des populations Noires de Montréal

Intervention, 2022

En travail social, à Montréal, l’intervention auprès des personnes Noires est souvent construite dans une logique d’interculturalité. Toutefois, nous avançons que l’intervention doit dépasser le cadre de l’interculturel, car dans le cas des personnes Noires, le racisme joue un rôle prépondérant dans les injustices auxquelles iels sont confrontés. Les personnes Noires présentent des réalités identitaires complexes et intersectionnelles, influencées par les multiples aspects de leur positionnement social. Dans cet article, nous faisons dans un premier temps ressortir les expériences de racisme anti-Noir qui marquent l’histoire de Montréal, dans le but de cerner les nuances de leur racisation. Ensuite, en ayant recours à une autoethnographie collaborative, nous explorons les manières dont une approche antiraciste est mieux adaptée pour l’intervention auprès des communautés Noires de Montréal, le tout inspiré par nos savoirs expérientiels et réflexifs en tant que travailleur·euse·s sociaux·ales Noir·e·s. While social work with Black populations in Montreal is often viewed through the lens of interculturality, we propose that we must move beyond this framework in our interventions. In the case of Black populations, it is essential to recognize the predominant role that racism plays in the injustices they face. What’s more, Black people have complex and intersectional identities that are influenced by the multiple aspects of their social positioning. In this article, we first highlight the experiences of anti-Black racism that mark Montreal’s history, with the aim of identifying the nuances of their racialization. Through collaborative autoethnography, we then explore the ways in which an anti-racist approach is best suited for intervention with Black communities in Montreal, all inspired by our experiential and reflective knowledge as Black social workers.

Penser et construire un espace urbain moderne. Le démantèlement des fortifications de Montréal et les projets d'aménagement associés, 1789-1817

Penser et construire un espace urbain moderne. Le démantèlement des fortifications de Montréal et les projets d'aménagement associés, 1789-1817, 2022

Au tournant du XIXe siècle, la Cité de Montréal entre dans une période de mutation urbaine qui modifie fondamentalement son cadre urbain. L’espace est repensé pour en améliorer l’efficacité, désenclaver la ville et l’ouvrir à l’ère commerciale. En 1801, à la suite de plusieurs rapports et pétitions, le gouvernement colonial adopte une loi pour démanteler les fortifications délabrées et nuisibes qui entourent la ville et prévoir un plan d’aménagement des espaces ainsi récupérés pour en maximiser la salubrité, la commodité et l’embellissement. Entre 1802 et 1817, les commissaires James McGill, John Richardson, Joseph-Dominique-Emmanuel LeMoyne de Longueuil et Jean-Marie Mondelet mettent en place un projet structurant pour Montréal incluant des lotissements, des rues et des places publiques. Notre recherche porte sur le projet de démantèlement des fortifications et les plans d’aménagements qui y sont associés. L’historiographie a trop souvent présenté le plan des commissaires comme un ensemble homogène, statique et aux contours mal définis. Grâce à l’étude de la documentation institutionnelle (gouvernement, armée et juges de paix), mais aussi de sources qui n’ont encore jamais fait l’objet d’études (greffes de notaire, correspondance), nous proposons que le projet de démantèlement des fortifications répond aux problématiques urbaines de l’époque, aux perceptions des principaux acteurs municipaux et aux volontés des acteurs coloniaux. Également, nous aurons démontré que la population n’est pas exclue du grand chantier qu’elle voit se développer, bien que ce soit le gouvernement colonial et ses représentants qui ont l’initiative et la direction du projet. La « longue » durée des travaux est en bonne partie le résultat de la multiplicité d’acteurs impliqués aux intérêts à la fois convergents et divergents. Par cette recherche, nous souhaitons en arriver à une meilleure compréhension des rouages internes de la gouvernance locale de Montréal au tout début du XIXe siècle. At the turn of the XIXth century, the City of Montreal enters a period of great urban transformation, changing the city forever. The space is reinvented to improve its efficiency and open up the city to a new commercial era. In 1801, following many reports and petitions, the colonial government adopts an act to demolish the old walls and fortifications surrounding Montreal, which are a nuisance and in a ruinous state, and also, to plan improvements on the lands reclaimed to provide for the salubrity, convenience and embellishment of Montreal. Between 1802 and 1817, James McGill, John Richardson, Joseph-Dominique-Emmanuel LeMoyne de Longueuil and Jean-Marie Mondelet, commissioners named for the execution of the act, lay out subdivisions of lots, streets and public spaces, forming a cohesive plan for the City. Our research focuses on the project of demolition of the fortifications surrounding Montreal and the plans and works that are associated. The historiography has often presented the plan of the commissioners as a static, monolithic and ill defined project. With the analysis of institutional sources (government, military, judges of peace), but also with archives never before studied (notaries’ registry, correspondence), we suggest that the project of demolition of the fortifications is aligned with the era’s urban preoccupations, the perceptions of municipal actors and also with colonial actors’ will. Also, we will show that the general population is not excluded from the works, although the colonial government and its representatives maintain the initiative and direction of the project. The project takes a long time to be finalised because of the sheer number of actors implicated with diverging or converging interests. We wish with this research to provide a better comprehension of the internal cogs of the local governance in Montreal at the very beginning of the XIXth century.