L’unidirectionalité irréversible du changement linguistique comme conséquence de l’acquisition ? Le cas d’expressions négatives déliquescentes en français ancien (original) (raw)

La linguistique variationnelle et les changements linguistiques 'mal compris' : le cas du ne de négation

In: Études sur le changement linguistique en français, Bernard Combettes/Christiane Marchello-Nizia (Hrsg.), Nancy: Presses Universitaires de Nancy, 115-128., 2007

L'omission du ne de négation ne cesse de provoquer de nouveaux dépouillements et de nouvelles hypothèses d'explication. Dans notre contribution, nous visons à présenter une perspective alternative qui intègre la sociolinguistique, le courant probabiliste et la diachronie. Basée sur des corpus du XVIIe au XXe siècle, l'étude révèle des parallèles frappants entre toutes les données à caractère phonique. Ce fait, en combinaison avec la remise en question de la fiabilité des textes littéraires considérés pour la reconstruction du changement linguistique dans la langue parlée, nous amène à relativiser la thèse répandue d'une perte récente et dramatique du ne de négation. À notre avis, la prise en considération de tous les facteurs intralinguistiques en corrélation avec un phénomène donné s'avère primordiale pour décider de son statut sociolinguistique.

Acquis dans une langue, transféré dans l’autre ?

In this contribution the notions of transfer and interdependence hypothesis are discussed in the light of the results of a longitudinal study with migrant Portuguese children in Switzerland. The analysis of their argumentative written productions from the two first data collections shows an interesting pattern of skills' transfer: the skills acquired in the school language seem to be predictive of the results in the heritage language, while the contrary is not verified. The parental input is also discussed, but doesn't show any effect of the argumentative competence.

L’anglicisme syntaxique : Produit inévitable du contact des langues ?

Circula: Revue d'idéologies linguistiques, 2019

Il est communément admis que le contact linguistique provoque la convergence grammaticale. L'objectif de cette recherche est de proposer et d'appliquer une méthode empirique pour vérifier cette hypothèse. Nous illustrons l'utilité de cette méthode par l'entremise du cas des prépositions sans régime en français, trait stéréotypé attribué à l'influence de l'anglais. Nos résultats, révèlent plusieurs preuves contrecarrant cette interprétation. En revanche, elles démontrent que le candidat à la convergence est plutôt survenu par l'extension d'une tournure purement française à un nouveau contexte. Nous concluons que le changement causé par le contact n'est pas donné d'emblée ; il doit être soigneusement établi par une méthodologie scientifique telle que proposée ici.

Reformulations paraphrastiques et stades d’acquisition en français langue maternelle

Cahiers de praxématique

Reformulations paraphrastiques et stades d'acquisition en français langue maternelle . Arrière-plan théorique : Paraphrase et reformulation Poser d'emblée que la maîtrise de l'activité paraphrastique est graduelle et qu'elle fournit un outil de repérage des stades d'acquisition en langue maternelle présuppose, d'une part, que cette activité participe du processus d'acquisition, d'autre part, que certaines paraphrases sont plus complexes, c'est-à-dire plus difficiles à produire que d'autres, soit parce que l'énoncé source (celui qui est paraphrasé) est « complexe », soit parce que la procédure paraphrastique qui s'applique à cet énoncé source met en oeuvre plusieurs mécanismes simultanés . Si, comme le rappelle Fuchs ( : ), tout le monde s'accorde à reconnaître que la capacité au paraphrasage manifeste la maîtrise de la langue, il n'y a plus consensus quand il s'agit d'admettre que les relations de paraphrase sont inscrites dans la langue. Pour Fuchs (ibid.), les significations et les relations de paraphrase n'ont pas besoin d'être inscrites de façon stable en langue. Selon le même auteur, si elles l'étaient, cela aurait pour conséquence que le produit fini (c'est-à-dire la paraphrase d'un énoncé P) soit toujours le même. Nous adoptons un autre point de vue. À la suite de Harris (, , , ), nous pensons que tout ensemble d'opérateurs a une transformée synonyme dans un ensemble moins contraint de ces opérateurs (Harris, ), autrement dit qu'il existe toujours, dans une langue naturelle, la possibilité de décrire un énoncé réduit par un énoncé analytique. Par ailleurs, l'ensemble des possibilités paraphrastiques d'une langue, qui correspondent aux quatre types d'équivalence . Nous remercions les relecteurs de cet article qui nous ont permis de préciser certains points. . Mentionnées pour la première fois par Maurice Gross ( : -) comme des transformations nouvelles, les transformations par restructuration permettent de relier des paires de phrases telles que : il semble que Marie travaille et Marie semble travailler, ou encore Paul admire les qualités de Marie et Paul admire Marie pour ses qualités. Elles ont ensuite trouvé un champ d'application important avec les travaux de Boons, Guillet, Leclère (), Guillet, Leclère () où des phrases du type Max charge le camion de caisses sont reliées à des phrases de type : Max charge des caisses dans le camion. Les restructurations sont centrales dans l'explication des effacements (B ,  ; G, ), des grammaires locales (I, , , ), de la grammaire des supports (I,  a). Comme on le voit dans ces quelques exemples de restructuration, le lexique reste inchangé, et l'équivalence sémantique entre phrase de base et phrase restructurée est incontestable.

L’antinomie ineffable/exprimable en langue est-elle irréductible?

Abstract: This study is based upon expressibility theory (J. Searle 1972), the theory of expressiveness of natural language (R. Jakobson, 1960, 1963) and on the semiotics of U. Eco (1975). It aims to highlight the main features of the ineffable concept seen as an expressiveness factor. The concept being impossible to analyze in the strict frame of the theories mentioned before, the study will also consider the approaches of affectivity and the stylistics, developed in the French space (G. Guillaume, Ch. Bally). Meta-analytic examination of the functioning of expressibility principle (Searle) leads the authors to the conclusion that ineffable and expressiveness are working in a dialectic way: the “ineffable” obstacle boosts expressiveness. Keywords: expression, ineffable, expressiveness, emotionality, style.

Effets positionnels dans l'acquisition du français

lpl.univ-aix.fr

This paper investigates positional effects within the word in the acquisition of French as a first language. We consider two levels of prosodic representation: the prosodic word and the foot (feet having strong and weak positions). We study only consonantal material. The results show that the prosodic word plays a central role in licensing features. This results in processes such as harmony and metathesis, all of which support the assumption that strong positions enable licensing of marked segments. If a marked segment is present in weak position, a strong position will attract it through consonant harmony or metathesis. Those phenomena appear only in early child production when markedness constraints have a higher rank in the hierarchy of constraints than faithfulness constraints.