Bien-être animal : contexte, définition, évaluation (original) (raw)

Les méthodes d’appréciation du bien-être des animaux d’élevage

INRAE Productions Animales, 1999

La protection des animaux d’élevage devient une demande sociale prioritaire. Pour y répondre, il est nécessaire de disposer d’outils d’appréciation du bien-être animal. Bien que le bien-être renvoie directement à la perception que l’animal a de sa situation, il est possible de le mesurer objectivement. Pour cela, plusieurs approches sont possibles. En premier lieu, l’ergonomie, qui consiste à considérer l’animal comme un acteur devant réaliser des tâches, permet d’obtenir des renseignements sur les besoins des animaux. Cette approche doit être complétée par la mesure des préférences, qui consiste à proposer des choix aux animaux. Ces mesures permettent d’obtenir le "point de vue de l’animal". Enfin, dans les comparaisons de situations, l’animal est alors placé dans un environnement déterminé et on estime l’inconfort qu’il peut en percevoir. Ces comparaisons doivent reposer sur des critères sanitaires, zootechniques, physiologiques et comportementaux.

L’évaluation et la gestion du bien-être animal : diversité des approches et des finalités

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2013

RESUME La règlementation a amélioré la prise en compte du bien-être animal en élevage et à l'abattoir en Europe et de nombreuses initiatives émanant de professionnels ou de la recherche intègrent désormais cette dimension pour répondre aux attentes sociétales croissantes sur le sujet. Cette prise en compte se fait à des degrés variables, au travers d'outils plus ou moins élaborés reflétant l'aspect multidimensionnel du bien-être. Après un rappel des principales familles d'indicateurs utilisés en élevage bovin, deux approches complémentaires pour la gestion du bien-être sont décrites et illustrées par des outils existants : l'audit d'évaluation pour le contrôle et la certification et l'accompagnement à la maitrise des risques. Les possibilités de développement de ces types de démarches dans les filières de production de bovins françaises sont évoquées, notamment au travers de la Charte des Bonnes Pratiques d'Elevage.

Le bien-être des animaux d'élevage

2021

Depuis le début de la domestication, l'histoire des hommes et celle des animaux sont étroitement liées. Et pour de nombreux auteurs dès l'Antiquité, le fait que les animaux soient doués de sensibilité est une évidence. Au siècle des Lumières, Jean-Jacques Rousseau, dans son Discours sur l'origine et les fondements de l' inégalité entre les hommes en 1755, parlait déjà de l'animal comme d'un être sensible. Pour autant, la reconnaissance de cette sensibilité et la prise en compte du bien-être des animaux sont restées marginales jusqu'au milieu du xx e siècle. Les principes à respecter pour garantir leur bien-être ont été énoncés dans la seconde moitié du xx e siècle en Grande-Bretagne, avec tout d'abord l'ouvrage de Russell et Burch en 1959 sur l'utilisation des animaux à des fins expérimentales (The Principles of Humane Experimental Technique), puis via le rapport Brambell en 1965 sur les animaux d'élevage. En France, c'est la loi de 1976 qui a véritablement édifié la politique de protection animale. Une quarantaine d'années plus tard, la prise en compte du bien-être des animaux, qu'ils soient d'élevage, utilisés pour la recherche, hébergés dans les zoos et les cirques ou de compagnie, est devenue l'une des préoccupations majeures des consommateurs et des citoyens, comme on peut le constater dans les médias, les réglementations, la recherche, l'essor de produits plus respectueux de l'animal, le développement de formations dans les établissements d'enseignement ou à destination des professionnels. Cette demande d'amélioration des conditions de vie des animaux d'élevage et les nouvelles connaissances scientifiques, notamment sur la sensibilité des animaux, imposent une évolution des pratiques à toutes les étapes de la chaîne de production, depuis l'élevage jusqu'à l'abattage, en passant par le transport. Ce changement doit nécessairement advenir dans une approche inclusive, qui n'oppose pas les différents acteurs et qui prenne en compte le bien-être des éleveurs ainsi que la préservation de l'environnement. Il s'agit du concept « un seul bien-être » (one welfare, dérivé du concept one health), caractérisé par une approche globale bénéfique à l'animal, à l'homme et à l'environnement, tous trois étroitement liés. Un point limitant de la mise en oeuvre de ce concept et plus généralement de l'amélioration du bien-être des animaux dans les élevages peut résider dans la compréhension entre les différents acteurs, qui ne mettent pas toujours les mêmes définitions derrière certaines notions. Et ce d'autant plus que, jusqu'à récemment, les notions relatives au bien-être des animaux n'étaient pas ou peu abordées, ni dans les lycées agricoles, ni dans les écoles vétérinaires ou d'ingénieurs agronomes, où c'était essentiellement la zootechnie qui était enseignée. Il n'est pas non plus toujours facile de savoir comment évaluer le bien-être, ni quelles actions peuvent être mises en oeuvre pour l'améliorer… C'est dans cette optique que la formation au bien-être des animaux s'est développée. Pour diffuser ces notions au plus grand nombre, un MOOC sur le bien-être des animaux d'élevage a été conçu en 2018 et une série de trois fascicules en sont tirés. Ce premier fascicule expose des notions théoriques relatives au bien-être des animaux, afin que tous les acteurs-professionnels de l'élevage, membres des associations de protection animale, scientifiques, formateurs… mais aussi citoyens-utilisent un langage commun et partagent les mêmes bases de compréhension. Les fascicules 2 et 3 sont plus centrés sur des actions concrètes. Le deuxième fascicule présente les indicateurs utilisables pour évaluer le bien-être des animaux, les moyens de les mesurer sur le terrain et comment les assembler entre eux pour obtenir une évaluation globale du bien-être. Enfin, le troisième fascicule aborde les voies d'amélioration du bien-être des animaux, par exemple dans leur environnement (physique ou social), leur relation avec l'homme, la gestion des pratiques douloureuses ou encore le transport et l'abattage. Les trois fascicules fourniront au lecteur des connaissances pour comprendre la notion de bien-être animal, son évaluation (dans l'état actuel des connaissances scientifiques) et son amélioration, grâce auxquelles il pourra prendre du recul face à certaines situations. Les principaux exemples donnés dans ces fascicules relèvent des animaux d'élevage (bovins, porcins, volailles…), mais la notion de bien-être ainsi que l'ensemble des principes présentés peuvent être appliqués à n'importe quel animal sous responsabilité humaine, tels les animaux de compagnie ou de sport, de laboratoire, ou encore de zoo ou de cirque. Ces fascicules ont été écrits par une équipe de scientifiques qui travaillent sur le bien-être des animaux depuis de nombreuses années.

Les recherches sur le bien-être animal : buts, méthodologie et finalité

INRAE Productions Animales, 2007

La protection des animaux est inscrite dans la réglementation française et européenne. Elle répond à une attente sociétale majeure dans nos pays occidentaux, attente qui part du principe que les animaux que nous utilisons sont des êtres vivants sensibles à qui l’homme doit assurer un minimum de bien-être. La façon dont un animal appréhende son environnement va influencer son état de bien-être et ce, positivement si l’environnement satisfait ses besoins et ses motivations, mais négativement si l’environnement est perçu comme menaçant, désagréable. Le niveau de bien-être d’un animal est apprécié au travers de nombreuses observations portant sur son comportement, l’état d’activation des systèmes physiologiques, et son état général. Les conditions d’élevage, généralement choisies en fonction d’objectifs de production, peuvent également influencer le bien-être d’un animal. En retour, un bien-être dégradé peut entraîner une moindre productivité. Aussi des solutions d’élevage permettant de...

Petite histoire de l’étude du bien-être animal : comment cet objet sociétal est devenu un objet scientifique transdisciplinaire

INRA Productions Animales, 2020

Les origines des sciences du bien-être animal peuvent être trouvées dans le débat sur le statut moral des animaux en philosophie, l’introduction de la notion de stress en physiologie et la description du comportement des animaux par les éthologues. Dans les années 1970, le bien-être animal est devenu un objet pour la recherche appliquée dans le but d’améliorer la qualité de vie des animaux domestiques. Il a été d’abord étudié au sein de disciplines, par exemple les éthologues ont comparé le comportement des animaux domestiques à celui de leurs homologues sauvages et des besoins comportementaux ont été identifiés. Il est ensuite apparu que le stress est plus un concept psychologique que physiologique. Des liens entre le stress, les besoins comportementaux et les préférences ont été établis. De même, les liens entre le bien-être et la santé animale ont été étudiés : un comportement de malaise a été identifié et des relations entre stress et immunité ont été relevées. Plus récemment, l...

Le bien-être animal : à la croisée des chemins de la biologie, de l’éthique et des productions animales

Bulletin de l'Académie Vétérinaire de France, 2012

Le respect du bien-être des animaux d'élevage correspond à une attente sociétale. Elle prend sa source dans la reconnaissance que les animaux qui vivent sous notre responsabilité sont des êtres sensibles. Les données scientifiques récentes, obtenues chez des mammifères, des oiseaux et des poissons, montrent que ces animaux sont capables de ressentir des émotions. On dispose désormais d'indicateurs du bienêtre des animaux, visant à décrire leur état émotionnel interne ou à apprécier l'impact de facteurs d'élevage. Des solutions sont trouvées pour concilier bien-être et production. Néanmoins, la science seule ne peut répondre à la question du respect du bien-être animal : elle ne peut pas fixer les limites entre ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas. Elle doit cependant fournir des éléments nécessaires à un débat constructif, tels que des indicateurs de bien-être et de l'impact des conditions d'élevage. Elle peut également aider à comprendre les raisonnements éthiques et construire des évaluations du bien-être sur la base de ces raisonnements.

9. Bien-être animal : peut-on objectiver la subjectivité de l'animal ?

Penser le comportement animal, 2010

ménagé son temps pour m'éclairer de ses conseils dans l'élaboration intellectuelle de ce colloque, à Bernard Hubert avec lequel j'ai eu de fructueux échanges sur l'orientation d'ensemble du colloque. De même ma gratitude va-t-elle de longue date à Raphaël Larrère, directeur de la présente collection, qui m'a accueillie dans son laboratoire lors de mon entrée à l'inra et n'a cessé, comme Robert Dantzer, initiateur des travaux sur le bien-être animal à l'inra, de me soutenir dans mes recherches. tous ont été les compagnons au long cours et les complices de cette aventure intellectuelle. Puis, le manuscrit fit sa route. il fut confié, aux Éditions de la Maison des sciences de l'homme, à Nathalie Fourrier, qui l'accueillit avec un intérêt particulier. Je la remercie avec chaleur pour son implication, son attention et sa gentillesse. Florence Burgat 10. Voir Jean-François Nordmann, « Le renversement opéré par Kurt Goldstein et par erwin Straus : le réflexe comme comportement », infra, p. 171. Première Partie Vie et comportement approches évolutionnistes * Cet article a été initialement publié dans la Revue européenne des sciences sociales, 1999, tome XXXVii, n° 115 : 117-126. 1. Voir Marion Vicart : « Quand l'anthropologue observe et décrit des journées de chien », supra p. 253 .

Bien-être animal : Quelques repères pour agir dans un paysage en évolution

2018

Depuis la presentation par la Commission Europeenne de sa strategie en matiere de protection animale en 2012, le contexte organisationnel et reglementaire a evolue avec notamment la mise en place de la plateforme europeenne pour le bien-etre animal, l’adoption du Reglement UE 2017/625 et le developpement de centres de reference nationaux et europeens pour le bien-etre animal. En parallele, plusieurs syntheses ou expertises scientifiques ont recemment ete produites sur la conscience des animaux, l’actualisation du concept de bien-etre animal et le developpement du concept « One welfare ». Apres avoir presente et analyse ce paysage organisationnel, reglementaire et scientifique en pleine evolution, nous proposons en conclusion quelques elements de repere pour aider les acteurs des filieres dans leur reflexion pour repondre aux attentes societales et construire les elevages de demain.

Corpus, Web et recherche terminologique : le cas des termes du domaine du bien-être animal

2021

Dans cet article, nous avons voulu démontrer l'apport des corpus numériques à la recherche terminologique. Nous avons analysé la circulation des deux termes abattoir mobile et unità mobile di macellazione dans les textes officiels de l'Union européenne (UE), des deux États membres, comme la France et l'Italie, qui réglementent le domaine du bien-être animal (BEA). L'utilisation du corpus numérique a été essentielle à partir du moment où les variantes dénominatives des deux termes pouvaient être extraites et décrites. Ainsi, l'interprétation des contextes d'apparition des candidats termes se révèle fondamentale pour l'analyse du point de vue (PdV) et des choix linguistiques opérés par les locuteurs sur la scène discursive. Les corpus numériques peuvent être utiles pour la construction de nouvelles banques de terminologie et pas pour l'amélioration de la qualité de celles déjà existantes.

Évaluation multicritère appliquée au bien-être des animaux en ferme ou à l’abattoir : difficultés et solutions du projet Welfare Quality®

INRAE Productions Animales, 2010

La durabilité des systèmes de production, la qualité environnementale des exploitations, le bien-être des animaux, etc., sont autant de concepts complexes dont l'évaluation doit couvrir de nombreux aspects distincts. Le présent article illustre la thématique de l'évaluation de tels concepts à partir de l'exemple du bien-être animal. Il présente les difficultés rencontrées, à la fois éthiques et techniques, et les solutions trouvées dans le projet européen Welfare Quality ® grâce à un large processus de consultation et à l'apport des méthodologies multicritères.