"‘L’évangile ne peut transiger avec le siècle’. La séparation entre Églises libre et nationale à la lumière de la ‘thèologie historique’ de Johann Jakob Herzog", in J.-P. Bastian, C. Grosse, S. Scholl (éd.), Les fractures protestantes en Suisse romande au XIXe siècle, p. 109-127 (original) (raw)

"« Les grandes étapes de la liturgie byzantine» de Miguel Arranz, quarante ans après," in: 60 semaines liturgiques à Saint-Serge. Bilans et perspectives nouvelles, ed. A. Lossky and G. Sekulovski (Münster: Aschendorff, 2016), 295–310.

In 1975, at the 22nd Semaine d’études liturgiques dedicated to the topic of liturgy in the particular and universal Church, Father Miguel Arranz, S.J., presented an overview of the milestones (“grandes étapes”) of Byzantine liturgy, summarizing the history of Constantinople, Jerusalem, and Slavic lands and synthesizing over one thousand years of the complex history of the liturgy of the Orthodox Church in fewer than thirty pages. The article published in Bibliotheca « Ephemerides Liturgicae » « Subsidia » has become a classic work, cited often throughout the world in liturgical studies. Almost forty years later, the time has come to underscore the article’s importance and, at the same time, to update its conclusions in light of recently discovered sources and new studies.

"Catholicisme intransigeant, progrès technique et modernité politique au milieu du XIXe siècle. La dystopie d'un "monde sans le pape" chez Juan Donoso Cortès et Louis Veuillot" in Le XIXe siècle au futur. Actes du VIIe congrès de la SERD, 19-22 janvier 2016. En ligne https://serd.hypotheses.org/2168

Les différents événements qui marquèrent le milieu du XIXe siècle ont conduit certains catholiques à envisager avec pessimisme l'avenir de l'Europe. En réaction aux mouvements de 1848-1849, l'Espagnol Juan Donoso Cortès brosse ainsi le tableau d'un futur où l'oppression politique serait d'autant plus forte que l’Église aurait perdu son influence sur les sociétés. Une dizaine d'années plus tard, alors que l'unification italienne se réalise au détriment des États pontificaux, le Français Louis Veuillot reprend ces thèses et les développe pour décrire un monde dominé par un despote qui, ayant usurpé les pouvoirs du pape, pourrait dominer aussi bien les corps que les âmes, à l'aide des moyens de contrôle nouveaux dont disposent les États modernes (centralisation, télégraphe, etc.). Ainsi, la dystopie d'un monde sans le pape ne reflète pas simplement les craintes suscitées par les bouleversements politiques du milieu du XIXe siècle mais témoigne également de la méfiance radicale d'une partie des catholiques à l'égard de la modernité sous toutes ses formes.

La fracture religieuse au XIXe siècle dans les cantons protestants de Suisse romande: causes et effets religieux, politiques, culturels et sociaux

2019

Au XIXe siècle, l’identité cantonale en Suisse est confessionnelle et la régulation religieuse, une prérogative de l’Etat. C’est pourquoi Genève, Neuchâtel et Vaud peuvent être définis comme des cantons « protestants ». Considérées comme « nationales », les Eglises réformées ont bénéficié durant le siècle d’un statut d’appareil idéologique d’Etat et le protestantisme a continué de façonner la culture populaire aussi bien que celle des élites, comme cela avait été le cas depuis « le temps des Réformes ». La place centrale occupée par ces Eglises a défini l’ensemble des acteurs des champs religieux cantonaux, dont le déploiement correspond à un rythme historique propre à chacun. L’encadrement religieux de la « nation » qu’elles assumèrent est encore peu étudié, et encore moins de manière comparée. Plus encore, on méconnait l’approche comparée de « la fracture religieuse » qui se manifesta entre dissidents et « nationaux» au milieu du siècle (Vaud 1847, Genève 1831-1849, Neuchâtel 1874) et les effets sociaux qui en découlèrent. Plus largement, le silence est presque total pour ce qui concerne l’histoire institutionnelle des Eglises d’Etat et celle des rapports qu’elles entretinrent au politique, à la société, à la culture durant la période contemporaine. Ce colloque étudiera le moment de rupture des champs religieux cantonaux au XIXe siècle, dans leur rapport au politique en particulier, et les effets sociaux et culturels immédiats qui en découlèrent. La fracture intra-confessionnelle au sein du protestantisme qui intervient au milieu du XIXe siècle, avec l’émergence d’Eglises «évangéliques libres », paraît déterminante. Elle constitue un premier seuil de sécularisation-laïcisation, dont la teneur sera évaluée.

La division du temps dans l’Église primitive : une structure septennale dans l’évangile selon Marc

Bulletin de l’Académie Belge pour l’Étude des Langues Anciennes et Orientales, 2015

u temple de Jérusalem, les années étaient comptées en cycle de sept années, la septième étant une année dite sabbatique. Et pour déterminer celle-ci, on dispose d'un repère en 1 M 6,49.53, selon lequel l'année-164-163 fut une année sabbatique 1 : on peut donc établir tout le calendrier du temple et dater les années sabbatiques. Ainsi,-604, l'année où la Judée est intégrée à l'empire babylonien, fut une année sabbatique ; tandis que-586, l'année de la prise de Jérusalem par le même roi de Babylone, Nabuchodonosor, sera une quatrième année de cycle sabbatique, une année funeste. En avançant dans le temps, on arrive à celui de Jésus : les années 25 et 32 sont sabbatiques, elles encadrent le ministère de Jésus qui va du printemps 28 à la Pâque de l'an 30. Et la question se pose de savoir comment les chrétiens 2 C.-B. AMPHOUX, « Quelques remarques sur la formation, le genre littéraire et la composition de l'évangile selon Marc », Filologia neotestamentaria 10/1-2 (1997), p. 5-34.

(2017) « Le pasteur-pédagogue Jean-Frédéric Oberlin (1740-1826) mémoire d’un réformateur, promoteur d’un ‘’évangile intégral’’ », Positions luthériennes, n° 2, avril-juin 2017, p. 153-169

Positions luthériennes, 2017

Après le mémorial édifié par les paroissiens le 1er juin 1827, dans l’église de Waldersbach, commémorant la première année du décès du pasteur oberlin, cent quatre-vingt six ans plus tard, le 11 octobre 2013, c’était un mémorial immatériel qui était dévoilé par le Ministère de la culture : une plaque labélisant l’ancien presbytère protestant de Waldersbach, l’actuel Musée oberlin, en « Maison des illustres ». Ce label a été créé deux ans plus tôt, selon les termes du Ministère : « pour signaler au public les lieux dont la vocation est de conserver et transmettre la mémoire des femmes et des hommes qui les ont habités et se sont illustrés dans l’histoire politique, sociale et culturelle de la France1 ». Ce fait d’actualité a été l’occasion de rechercher dans les archives du pasteur-pédagogue Jean-Frédéric oberlin (1740-1826) ce qu’une telle promotion au rang « d’illustre » aurait pu lui inspirer comme commentaires. etc.

« Etatique et hérétique : la création d’une Eglise catholique nationale dans la Rome protestante (Genève, 1873-1892) », dans Histoire@Politique. Politique, culture, société

Sarah Scholl, « Étatique et hérétique : la création d'une Église catholique nationale dans la Rome protestante (Genève, 1873(Genève, -1907 », Histoire@Politique. Politique, culture, société, n° 18, septembredécembre 2012 [en ligne, www.histoire-politique.fr\] Genève est dans le dernier tiers du XIX e siècle -en plein coeur de son Kulturkampfun laboratoire du religieux, tant du point de vue de la place des Églises au sein de la société qu'à l'intérieur des communautés elles-mêmes. Le canton suisse est en particulier le lieu d'une tentative de réforme du catholicisme. Elle a lieu à la suite du concile Vatican I, dans la mouvance du schisme vieux catholique ou catholiquechrétien opéré en Allemagne et en Suisse alémanique mais elle possède ses caractéristiques propres, liées au contexte social et politique de son élaboration. À Genève, des catholiques se détachent de Rome, entrent en dissidence, pour mieux s'insérer dans la communauté culturelle, idéologique et politique de la fin du XIX e siècle, façonnée par les radicaux d'origine protestante 1 . Ils créent une Église d'orientation libérale qu'ils appellent dans un premier temps Église catholique nationale. Cette communauté, bien que très minoritaire, concrétise nombre d'éléments d'une « modernisation chrétienne » discutés alors dans toute l'Europe, tant du point de vue ecclésiologique que cultuel ou culturel. En interne, elle remet fondamentalement en cause le principe d'autorité cher aux catholiques intransigeants 2 mais accepte, pour ce faire, la tutelle gouvernementale. Elle s'insère donc dans une reconfiguration globale de la place sociale et politique du religieux 3 . Une attention toute particulière au contexte et aux acteurs de cette (micro-)histoire permet une vision fine des enjeux idéologiques et identitaires qui président au remaniement des allégeances et des autorités dans le cadre d'une société pluraliste. Après une rapide mise en contexte, nous décrirons la genèse et le contenu des revendications catholiques de type libéral. Puis nous présenterons quelques caractéristiques principales de l'Église catholique nationale, créée en 1873. Nous montrerons enfin brièvement comment les résistances à cette expérience, qui se met en place pour partie dans la violence, contribuent à transformer le statut des Églises