"‘Coume li chivalié d’antan avèn voua nosto vido au triounfle d’uno Idèio.’ Folco de Baroncelli, du Félibrige à la Nacioun Gardiano, d’après les archives d’auteur du Palais du Roure (Avignon). Pour des éditions critiques et une attention particulière à la génétique des textes" (original) (raw)

Fabry-Tehranchi, Irène. "L’illustration marginale d’un ouvrage profane : étude du manuscrit Paris, Bibliothèque nationale de France, français 95, xiiie siècle (1290)", Bulletin du centre d'études médiévales d'Auxerre (BUCEMA), 19 (1), 2015, p. 1-44.

BnF fr. 95 est un manuscrit de la fin du xiiie siècle comprenant des romans arthuriens et d’autres textes fictionnels et didactiques. La section consacrée à l’Estoire del saint Graal et au Merlin, la plus richement enluminée, fait l’objet d’une importante iconographie marginale, un phénomène inhabituel dans l’illustration d’œuvres profanes et dans la tradition manuscrite de ces textes. Nous montrons comment les scènes marginales du Merlin et de la Suite Vulgate recoupent souvent les sujets caractéristiques du roman courtois et chevaleresque en langue vernaculaire, réduisant le décalage observé dans les ouvrages latins à caractère religieux. La reprise de motifs similaires dans les miniatures principales et marginales, examinée à travers l’épisode de la bataille de Danablaise, qui oppose le roi Arthur au roi saxon Rion, souligne ainsi la nécessité de procéder à une lecture globale du texte et des images prenant en compte la mise en page et les différents niveaux d’illustration du manuscrit étudié. BnF fr. 95 is a late 13th century manuscript containing Arthurian romances and other fictional and didactic texts. The Estoire del saint Graal and Merlin section is the most highly illuminated, with a rich marginal iconography, an unusual feature in the illustration of lay works and in these texts’ manuscript tradition. This article shows how in Merlin and its Vulgate Sequel marginal scenes overlap with widespread subjects in courtly and chivalric vernacular romances, in contrast with Latin and religious works. The reuse of similar patterns in principal and marginal miniatures, examined in the episode of the Battle of Danablaise, where King Arthur fights the Saxon King Rion, highlights the need for a comprehensive reading of text and images, taking into account the mise en page and the different levels of illustration in the manuscript.

Boccace, entre Moyen Âge et Renaissance. Les tensions d'un écrivain. Sous la direction de Sabrina Ferrara, Maria Teresa Ricci et Elise Boillet, Paris, Honoré Champion éditeur, 2015

Personnalité complexe et antinomique sur le plan humain aussi bien que littéraire, Boccace nourrit sa réflexion et sa production de la contradiction inhérente à son époque, vécue dans la conscience aiguë d’une crise de la transcendance et de l’universalisme et dans une relation au passé marquée par les dernières fluctuations de la ligne de partage entre un Moyen Âge finissant et un Humanisme préfigurant la Renaissance. Dans le cadre de l’approche pluridisciplinaire caractéristique du Centre d’Études Supérieures de la Renaissance de Tours, le septième centenaire de la naissance de Boccace en 2013 a été l’occasion d’interroger ces tensions et ces imbrications tout en considérant des aspects moins explorés du Décaméron et en s’attachant à quelques-unes des œuvres dites mineures, mais en inscrivant aussi la culture italienne dans un espace international, notamment au travers du rapprochement entre Boccace et Rabelais, fondateurs des valeurs humanistes que l’on aime à définir européennes. En associant les deux écrivains, nous avons voulu rappeler de façon emblématique la longue tradition médiévale aussi bien qu’humaniste d’une circulation ‘européenne’ dépassant les cloisons étatiques, et donc prendre parti, fût-ce modestement, contre un discours politique qui se fonde sur l’utilité ou les retombées marchandes de la culture et de la pensée, en oubliant combien l’Europe est depuis toujours un lieu d’échanges et de créations au sein d’une mosaïque de pensées, d’arts, de sciences et de savoirs, autrement dit un lieu du savoir œuvrer et vivre ensemble.