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Vacarme, 2002
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2012
Le XVe colloque d’Amades « anthropologie, innovations techniques et dynamiques sociales dans le domaine de la santé » s’est déroulé à Brest les 10, 11 et 12 mai dernier. C’est en tant que coordinatrice du comité d’organisation que je livre ces réflexions en guise d’éditorial, en complément à la synthèse proposée par Anne Marie Moulin. Le colloque Amades, accueilli dans les murs de la faculté de médecine de Brest (via Remy Amouroux et moi-même), a bénéficié du support logistique et administra..
Le chercheur s'intéressant au travail dans les années 2000 se confronte à un sentiment étrange. Son objet s'étiole, perd assurément de sa superbe, et domine alors l'impression d'un âge d'or qui s'éloigne résolument, laissant la place à la nostalgie. Le travail qui était un des piliers de la sociologie, qui prétendait dire ce qu'étaient les sociétés et les guider, qui était au coeur des débats et des luttes sociales et politiques depuis la fin du XIXème siècle, paraît subitement s'effacer pour devenir un objet parmi d'autres pour les sociologues, et ne plus être en mesure de jouer le rôle de chef d'orchestre pour nos sociétés. Le travail se marginalise et se banalise. Il se marginalise parce qu'il n'apparaît plus comme le socle des sociétés, capable de les orienter et de les définir, comme ce fût en particulier le cas tout au long des trente glorieuses dans les pays occidentaux. Il se banalise, parce qu'il devient un champ d'étude et d'analyse n'étant ni plus important ni moins intéressant qu'un autre mais qui peinerait à se renouveler. Alors que la sociologie de l'éducation, de l'immigration, ou de la ville, connaissent à cette même période un regain d'intérêt et renouvellent leurs problématiques, alors qu'émergent de nouveaux objets, tel le genre, capables d'irriguer l'ensemble du regard porté par les sciences sociales ; le travail, lui, rentre dans le rang. S'intéresser au travail oblige à prendre en compte cet effacement et à l'interroger, au risque de céder à la nostalgie. Affirmer le retour du travail suppose de prendre au sérieux les changements brièvement évoqués tout en revendiquant une autre forme de centralité du travail. De sociétal il devient individuel. Plus précisément, si le travail cesse de modeler les sociétés et n'apparaît plus suffisamment puissant et fédérateur pour les définir, il n'en reste pas moins un des vecteurs majeur de l'intégration et des constructions des identités. Le travail s'est moins effacé qu'il n'a connu un glissement, cédant partiellement sa place quant à sa
Critique internationale, 2003
Héros du retour par Éliane de Latour e texte est issu d'un travail sur les ghettos 1 que j'ai entamé en 1997 dans deux villes ivoiriennes : Abidjan et San Pedro. Derrière les parcours délinquants observés, se nichait l'idée d'un grand voyage susceptible de modifier le mauvais sort. La réussite des « grands frères » partis au Nord alimentait les rêves des ghettomen dont me parvenaient les chimères et les rumeurs. Tous voulaient toucher l'Occident, et j'ai en retrouvé quelques-uns de l'autre côté de la mer. Zoom, un vieux père ayant atterri à Madrid, m'a introduite dans un groupe de dealers. Lui et ses amis vendaient déjà de la drogue en Côte d'Ivoire ; à terme, leur but était de sortir définitivement de l'illégalité. Certains avaient des papiers, mais ils continuaient à dealer, trouvant les petits boulots peu rentables. D'autres cherchaient à aller ailleurs dans l'espace Schengen. Ceux qui étaient dans l'attente de papiers poursuivaient leurs activités illégales mais, au moindre danger ou à la moindre baisse du marché, partaient ramasser des fruits dans les champs où les
Traduire un roman complexe par les relations internes et par la force du verbe de son auteur, est difficile pour les novices de la traduction et les néophytes de l'écriture romanesque. Mais qu'en est-il d'un romancier bilingue face à ce texte ? saura-t-il restituer le message original dans toute sa splendeur ou nous donnera-t-il un texte médiocre qui nuira à la réception de l'oeuvre dans la culture d'arrivé ?
Alors que la question de la restitution des collections africaines fait polémique en France et en Europe, le programme comparatif, diachronique et multiscalaire ReTours vise à déplacer l'enquête 1) de l'Occident aux pays africains concernés, 2) des questions de restitution aux problématiques du retour, 3) de la vision muséo-centrée aux rôles des diasporas et du tourisme, 4) des instances et autorités officielles du patrimoine aux lieux, récits et transmissions considérés comme marginaux, secondaires ou officieux. ReTours est un programme novateur tant dans ses objectifs de recherche critiques que par ses méthodes d'enquêtes et ses collaborations culturelles. Constitué d'un consortium international et pluridisciplinaire de 15 chercheurs, ReTours travaillera à partir du Bénin, du Cameroun, du Mali et du Sénégal et sur leurs diasporas.