L’orthodoxie à l’encontre des rites culturels (original) (raw)
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dans LOSSKY André et SEKULOVSKI Goran (éd.), Traditions recomposées : liturgie et doctrine en harmonie ou en tension – 63e Semaine d’études liturgiques – Paris, Institut Saint-Serge, 21–24 juin 2016 (coll. Studia oecumenica Friburgensia, 80), Münster, Aschendorff, 2017, p. 23-31., 2017
RÉSUMÉ Ne disposant pas d’une méthodologie officielle pour confirmer ou infirmer les enseignements théologiques, l’Église orthodoxe se borne souvent à invoquer, dans ces situations, l’application de la règle lex orandi, lex credendi. Cependant, il appert que certains éléments de l’héritage liturgique se trouvent en contradiction avec des enseignements théologiques certains, par exemple le sens de la Croix dans les évangiles, d’une part, et dans certains rituels ecclésiastiques, d’autre part. Par conséquent, pour l’ecclésiologie, il est très important d’identifier une manière d’établir la doctrine ecclésiale : la mise en oeuvre de la conciliarité, à tous les niveaux de la vie ecclésiale, semble être la meilleure méthode pour assurer une authentique réception théologique par le corps catholique de l’Église. SUMMARY In the absence of an official methodology to confirm or reject a theological teaching, the Orthodox church often confines itself to invoke the traditional rule lex orandi, lex credendi . However, it appears that some elements of the liturgical legacy can come in contradiction with unquestionable theological teachings, e.g. the meaning of the Cross in the gospels, on the one hand, and in some ecclesiastical rituals, on the other hand. Therefore is it of outmost importance in ecclesiology to identify a way to establish the church doctrine: the implementation of conciliarity at all levels of church life seems to be the best method to ensure an authentic theological reception by the catholic church body.
L’orthodoxie catholique post-tridentine face aux Politiques
Revue française d’histoire des idées politiques, 39, 2014, p. 129-159
Au tournant des XVIe et XVIIe siècles, le zélantisme romain ne cesse d’exprimer son effroi en France devant la doctrine impie d’esprits généralement qualifiés de politiques. Au lendemain de la promulgation de l’Édit de Nantes (1598), le terme est courant et désigne presque toujours des catholiques qui se signalent fâcheusement par leurs inclinations antitridentines, gallicanes ou encore philoprotestantes — et souvent les trois ensemble. Plus largement, le vocable est systématiquement affecté aux tenants d’une suprématie, occasionnelle ou non, du pouvoir civil dans les affaires ecclésiastiques du royaume. Le présent article essaie de rendre compte des motifs pour lesquels les théologiens catholiques favorables à la papauté ont été déconcertés par l’éclosion d’une sensibilité doctrinale qui ne correspondait pas à leurs catégories d’analyse habituelles.
Entre orthodoxie et catholicisme
Ethnologie française, 2010
orthodoxie et du catholicisme, est ici analysé. L'article cherche à montrer comment les liens de parenté et les relations de voisinage neutralisent les différences confessionnelles qui sont, d'habitude, un important facteur de division dans les communautés paysannes. L'organisation spatiale du cimetière avec les groupes de tombes d'une même famille, les règles d'inhumation des couples mixtes, les interférences des rites funéraires et le mélange des deux alphabets sacrés dans les épitaphes montrent que la diversité culturelle et le dualisme confessionnel sont présents dans la vie quotidienne de ces communautés et constituent un trait immanent de la réalité des zones frontières. Mots-clés : Frontières culturelles. Cimetière. Religion populaire. Mémoire sociale. Pologne.
Les sacrements dans l’orthodoxie moderne et contemporaine
École pratique des hautes études. Section des sciences religieuses, 2013
Christianisme orthodoxe M. Stefan Stroia Chargé de conférences Les sacrements dans l'orthodoxie moderne et contemporaine Dans les manuels de théologie orthodoxe moderne et contemporaine, les sacrements de l'Église sont traités sous deux aspects, d'un premier abord radicalement opposés. Ainsi, on trouve d'une part un grand nombre de théologiens qui parlent des sacrements en tant que moyens et canaux de la grâce. Puis d'autre part, le théologien orthodoxe de langue roumaine Dumitru Stăniloae qui les place dans une perspective christologique. Le point commun de tous ces penseurs serait la théologie patristique. En effet, chacun se positionne en héritier direct de celle-ci, ou, à la limite, de la pensée religieuse byzantine. Au premier trimestre de l'année universitaire 2011-2012, notre recherche s'est concentrée autour de ces deux conceptions contemporaines de la doctrine sacramentaire. Plusieurs penseurs orthodoxes-grecs, russes, roumains-ont été étudiés dans la perspective de comprendre leurs propositions quant à la définition même
LES ÉDITORIAUX ENTRE DEUX PRATIQUES CULTURELLES
Cette contribution porte sur le lien entre genre de discours et culture. À partir d’un corpus contrastif du même genre, les éditoriaux, l’un issu de la presse française, l’autre de la presse africaine, nous essaierons d’étudier l’impact de la médiation culturelle sur la textualité : est-ce que cette appartenance a un impact sémiotique sur la textualité de l’édito, ou bien le genre arrive-t-il à faire son chemin sans se laisser enfermer dans aucune structure culturelle arrêtée ?
L’orthodoxie nationale en Roumanie : le miroir éclaté ?
Nul ne songerait à contester la visibilité de l'orthodoxie dans la société roumaine postcommuniste. Sortie de la pénombre qui lui fut imposée jusqu'en 1989, l'Église orthodoxe défend une version propre de l'ordre social et affirme sa prétention à constituer un repère de stabilité et d'identité et une source de normativité dans une société dont 86,8 % des membres déclarent une appartenance orthodoxe 1 . Ses symboles, croix et icônes, ornent les murs de nombreuses institutions publiques, écoles, hôpitaux, casernes et prisons. Éclectiques dans le style, les formes et les matières, ses nouveaux lieux de culte surgissent dans les centres-villes, derrière les tours défraîchies des quartiers communistes et parmi les immeubles cossus des nouvelles zones résidentielles. Une orthodoxie « populaire » aux logiques de déploiement multiples, bénéficie elle-même du contexte de sortie de la semi-clandestinité de pratiques religieuses diversifiées 2 . Cette évolution est plus spectaculaire en milieu urbain que rural où le religieux avait gardé une plus forte visibilité à l'époque communiste 3 . Dans les grandes villes, on aperçoit ainsi des passants pressés faire le signe de la croix devant les églises orthodoxes, des chauffeurs de taxis ou de bus afficher dans leurs cabines l'icône de la Vierge. Les cultes des saints réunissent les pèlerins par milliers. Reflet d'un religieux personnalisé, ils offrent comme dans d'autres espaces orthodoxes 4 , un moyen pour ritualiser les difficultés individuelles, d'autant plus nombreuses que les transformations postcommunistes mettent à mal les évidences héritées et renforcent les incertitudes au coeur du quotidien. Dans ce contexte, l'imaginaire religieux est susceptible de fournir un cadre d'interprétation des situations nouvelles 5 . L'Église orthodoxe suscite et/ou accompagne le renouveau de ces différents cultes, elle participe à la réinvention de la tradition, soucieuse de réaffirmation institutionnelle. Elle vise en même temps à contrôler un croire « populaire » et/ou une quête de spiritualité, qui la déborde néanmoins et où s'agrègent des intérêts individuels inégaux, se conjuguent des effets de socialisation et des