Arts "engagés (original) (raw)

Arts engagés : du nouveau ?

Multitudes

Se revendiquer d’un art « engagé » est devenu, dans le paysage artistique mondialisé, une posture si communément empruntée qu’elle semble presque s’être vidée de son sens. Les artistes revendiquant cette étiquette se mobilisent de manière explicite et visible en faveur d’une cause, entendant ainsi participer à lutter contre l’injustice sociale. On examine ici la manière dont se construit aujourd’hui dans le Sud global l’ ethos de l’artiste engagé, entre engagement sociopolitique et quête de la singularité, la subtile conjonction des deux pouvant donner lieu à des formes d’entrepreneuriat de soi ou bien à des conflits de loyauté entre systèmes de valeurs antagonistes.

Arts (de et dans la Ville)

Traité sur la ville (Jean-Marc Stébé, Hervé Marchal, Eds), PUF, p. 513-560, 2009

Fr : Théories et modèles architecturaux de la ville, naissance d'un nouvel art du paysage urbain ? L'art et le génie urbains, les arts et les divertissements dans la ville : le in, le off... et le out ! la ville historique entre muséification et revitalisation, la ville industrielle entre friches, patrimoine et création, l'art comme enjeu de la ville... En : Theories and architectural patterns of the city, the birth of a new art of the urban landscape? Art and urban engineering, arts and entertainment in the city, between the historic city museumification and revitalization, industrial city between wasteland, Heritage and creation, art as a challenge for the city...

Ténus Liens Tenus Entre Les Arts

Revue de recherches en littératie médiatique multimodale

Comment analyser les arts et faire apparaitre leurs relations ? Un parcours des liens entre les arts, formulé par Deleuze et Nancy, aboutit à fonder les relations interartistiques ou bien sur la somesthésie, ou bien sur le jeu de la métaphore qui fait circuler d’une sensorialité à l’autre par le langage. Nous présentons une expérience de réception de musique et de texte, menée auprès d’étudiants de troisième année en licence de lettres. Les étudiants ont choisi une musique et un texte qui leur apparaissaient semblables quant aux atmosphères que les deux oeuvres proposaient. Ils ont qualifié synthétiquement ces ressemblances. Ils ont ensuite affiné l’analyse musicale et textuelle pour chercher les points communs entre les caractères de ces oeuvres. Le but est de faire acquérir une méthode pour comparer les oeuvres mais aussi un vocabulaire et une aptitude à analyser les percepts dans tel ou tel domaine artistique. La méthode proposée permet à chaque étudiant de qualifier sa réception...

Arts

Réformation tranquille, 2021

Les arts sont l'ensemble des activités de création d'objets intentionnellement poétiques. Ils comprennent, entre autres, la musique, les arts visuels, la littérature, le théâtre, la danse, l'architecture et le cinéma, mais aussi les arts appliqués comme la couture. Les artistes (musiciens, plasticiens, poètes, dramaturges, danseurs, architectes, cinéastes, couturiers, etc.) sont ceux qui pratiquent de telles activités humaines et produisent des artefacts poétiques, esthétiques, imaginatifs. Ils sont des producteurs d'objets à moyen ou à fonction poétique, au sens large du terme. Selon Seerveld, le fruit de cette production qu'est l'oeuvre d'art « est un objet, un événement ou un texte sensible dont la structure créative dépend de la conception humaine et il est caractérisé par une finition allusive imaginative qui confère à la pièce ou à l'événement une identité pendant un certain temps.

Arts engagés : du nouveau? (intro majeure de multitudes n°87, "L'art est mon arme")

multitudes, 2022

« L'art est mon arme » L'art engagé est devenu une posture. Pourtant, loin d'être désuète, la catégorie d'art engagé est de plus en plus mobilisée par les slameurs, les rappeurs, les écrivains ou encore les danseurs au Congo, au Niger, en Palestine entre autres exemples. Tandis que la parole politique souffre d'une crise de légitimité, l'art devient espace de fabrication de la citoyenneté, à bas bruit. Nouvel espace de rénovation démocratique, l'art engagé peut être une posture maniée par les artistes de manière stratégique mais dont les effets pragmatiques en termes de réception sont bien réels.

La danse et les arts

http://www.fabula.org/colloques/sommaire5316.php, 2018

L’article a une but théorique et non pas historique, même si le point de départ est historique puisqu’il vise à interroger le rapport théorique que la danse entretient avec les deux paradigmes classiques des arts, la littérature et la peinture, aux antipodes desquelles elle semble se situer mais à l’égard desquels elle a été théorisée au XVIIIe siècle, au moment où les théoriciens de la danse (Cahusac, Noverre) ont cherché à lui donner un statut d’art légitime. Cette légitimation s’est faite en recourant à l’art dramatique et à la théorisation de la pantomime, qui aurait permis à la danse d’être un art d’imitation. Toutefois, l’assimilation de la danse au dramatique (et donc au narratif) n’est pas sans problème. Déjà au XVIIIe siècle, l’abbé Du Bos affirmait que la danse n’est pas un art mimétique parce que le geste n’a pas de sens . En outre, la théorisation de l’art par Lessing dans son en 1766, qui sépare les arts du temps (littérature et musique) et ceux de l’espace (peinture et sculpture) est pour le moins problématique en ce qui concerne la danse, qui participe à la fois du temps et de l’espace. Elle est donc assimilable à la fois à la littérature (dramatique) et à la peinture… tout en étant radicalement étrangère à ces deux paradigmes, puisqu’elle est pure évanescence (je la caractérise dans l’article de « durée qui n’en finit pas d’être un instant » : une durée dérobante à l’œil comme aux mots, donc). En prenant au sérieux le caractère évanescent de la danse, qui confronte à un ineffable, je tente de donner une légitimité à ce que cet ineffable pas de danse offre à penser en tant qu’interstice théorique dans la conception des arts. Dans la mesure où il se dérobe à l’œil comme au mot, le pas de danse formerait la figuration visible et sensible d’un lacunaire que la littérature ou la peinture contiennent en creux, comme un blanc que la page ou le tableau tentent de voiler, et qui fait de toute œuvre littéraire ou picturale une œuvre inachevée. Je me base ici sur l’approche valéryenne de l’art comme inachèvement : « pour maint grand artiste, une œuvre n’est jamais achevée ; ce qu’ils croient être leur désir de perfection n’est peut-être qu’une forme de cette vie intérieure toute faite d’énergie et de sensibilité en échange réciproque et comme réversible » . Cette « vie intérieure » d’une œuvre d’art ne se perçoit pas dans le cas de la littérature ou la peinture mais se ressent seulement, à travers l’effet d’émotion généré par les œuvres. Toutefois ce ressenti n’est pas visible puisque la littérature et la peinture sont des arts que Baudelaire appelait « positifs », c’est-à-dire qui s’élaborent par ce que disent les mots ou montrent les couleurs. Ce qu’on lit ou ce qu’on voit tend ainsi à escamoter l’inachèvement intrinsèque de l’œuvre – à l’inverse de la danse qui est exhibition de l’inachèvement pur, puisqu’elle se constitue par et grâce à la dérobade perpétuelle dans l’enchaînement des gestes. Ainsi elle donne à voir, entendre et sentir ces « lacunes » des œuvres qui pour Baudelaire, Proust ou Valéry sont l’essence même de la suggestivité de l’art.