Le corps du Sourd entre handicap, minorité culturelle et langage - Séminaire des doctorants (original) (raw)
Related papers
In: Cahier de linguistique 2011 – 37/2. (Mé)tisser les langues à l’école ? (Clerc, S., dir.), 2012
Au cœur du dispositif d’Adaptation scolaire et de Scolarisation des élèves Handicapés (ASH) mis en place par le ministère de l’Éducation Nationale, la scolarisation des élèves déficients auditifs fait actuellement l’objet de nombreuses réflexions et suscite un intérêt grandissant auprès de l’institution. Le présent article s’intéresse au processus d’intégration scolaire du handicap, à sa dynamique institutionnelle et à ses orientations conceptuelles ; il se propose également de dresser un état des lieux de la scolarisation des élèves porteurs d’une surdité tout en présentant la complexité – culturelle, langagière et sociale – du principe d’intégration.
Les Sourds : aux origines d’une identité plurielle
Diversitas, 2010
The purpose of this contribution is to demonstrate that by taking up the question of the characters' identity that appears in the thief's legend, not only is it possible to draw a real filiation with the pre-Columbian divinity, but also to show in addition that the latter is an anthropomorphised form of a parasitoid wasp whose modality of reproduction is connected to the deity.
Isabelle Hidair-Krivsky, 2020
En Guyane, un département français situé en Amérique du Sud, la langue des signe française (LSF) est utilisée, mais dans ce département, à l’Ouest de la Guyane, lieu de notre enquête, la majorité des habitants sont descendants d’esclaves ayant fui les plantations de l’ancienne Guyane hollandaise (actuel Suriname). Appelés Noirs marrons, six groupes socioculturels se sont ainsi constitués et ont créé, durant la période esclavagiste, des cultures inédites. Les Noirs marrons n’ont pas la langue française pour langue de première socialisation. Les personnes déficientes de culture noire marronne s’exprimant en LSF appartiennent à deux groupes identitaires dont les normes sont parfois contradictoires. Notre analyse, qui s'inscrit dans champ de la traduction interculturelle et de l’écologie des savoirs (Boaventura de Sousa Santos, 2011), met en évidence la perception eurocentrée de la surdité alors que les publics rencontrés ont développé une conception et une prise en charge du handicap spécifique qui permet d’inventer de nouveaux mots et concepts inconnus de la LSF et qui favoriseraient une vision positive de la déficience.
Revue d’Études Françaises, 25, 65–74., 2021
MÁTÉ KOVÁCS « Je viens de là où le langage est en permanente évolution » Langue et identité chez Grand Corps Malade The slam, originally known as an open stage for the reading of poems, is increasingly used, particularly in a French-speaking context, to refer to urban poetry accompanied by music. If this artistic current, like rap, is closely linked to street culture, it is not surprising to find that the lyrics of the songs contain a number of non-standard words and expressions, which fill an identity function specific to sociological slang. This article aims at analyzing a corpus composed of six songs by Grand Corps Malade, which were taken from six different albums published between 2006 and 2018. Our objective is above all to examine the presence and use of nonstandard words and expressions in the lyrics and, through this, to understand how these unconventional linguistic varieties contribute to the identity construction of the speaking subject. 1 À titre d'exemple, dans le dossier de presse du slameur canadien d'origine ivoirienne Fabrice Koffy, le slam est identifié comme « poésie urbaine sur décor musical ».
Émulations - Catégories politiques. Enjeux éthiques au coeur du pouvoir, Stéphane Baele (éd.), 2010
La langue des signes est aujourd’hui reconnue en France au sein d’une loi dite sur le handicap. Victoire pour certains, impasse pour d’autres, la diversité de ses interprétations nous invite à réfléchir aux conditions de la catégorisation de la surdité comme handicap afin de mieux comprendre pourquoi les sourds la refusent, et pourquoi l’institutionnalisation de liens entre langue des signes et handicap est inquiétante. En premier lieu, à la recherche de discours et mobilisations ayant contribué à l’émergence d’une telle législation, nous prêterons attention au tournant initié par les « disability studies » puis à l’état des lieux de l’agenda politique du « réveil sourd ». Nous poursuivrons en exposant la stigmatisation de la langue des signes qui caractérise selon nous la loi, ce qui nous amènera à discuter la position du chercheur « militant » ainsi que les relations entre le politique, le social et la recherche.
Le combat contre l’exclusion prend pour les organisateurs communautaires une forme originale dans les débats identitaires contemporains. L’enjeu n’est plus seulement de soutenir les différents groupes d’exclus dans leur quête d’empowerment, mais également de nourrir les points de contact entre les revendications de ces groupes et un système qui s’efface au fur et à mesure que l’État se désengage. Cet article vise à examiner les possibilités et les impasses que la reconnaissance des différences pose aux intellectuels et aux intervenants oeuvrant avec des communautés identitaires comme celle des Sourds. Comment être à la fois respectueux des différences sans tomber dans certains pièges du différentialisme ? Cette question, qui appelle une position mitoyenne, ouvre sur un compromis nécessaire entre les conceptions communautarienne et intégrationniste concernant la place des Sourds au Québec. Working against exclusion in the actual identity claim context for community organizers is calling for new ways to do things. Even if the empowerment of excluded populations is still at stake, there is an urgent need for bridging their claims with the always less supporting system created by state disengagement. This paper wants to highlight deadlocks and possibilities of promoting differences for intellectuals and community organizers how works with strong identity based groups such as the Deaf. How to build links between “them” and “us”, and considering with respect their differences without over emphasizing them? There is a need for an intermediary perspective, over passing differentialism and integrationism, to understand how it is possible to include Deaf in Quebec.