L'artisanat en Grèce ancienne 2 : les productions, les diffusions (2000) (original) (raw)

L'atelier du coroplathe : un cas particulier dans la production céramique grecque (2014)

Perspective. Revue de l'INHA 2014 / 1: l'atelier (p. 63-82), 2014

Indissociable des artisanats céramiques, la fabrication de terres cuites figurées y occupe cependant une place originale, à la fois dépendante et autonome, du fait des techniques – moulage et surmoulage – qu’elle met en œuvre dès le VIIe siècle. La chaîne opératoire est fractionnable entre plusieurs personnes et donc plusieurs lieux : parfois un sculpteur pour la création occasionnelle des prototypes, et toujours un potier-technicien pour la préparation du matériau et la cuisson et un tâcheron-mouleur pour le façonnage. La coroplathie est ainsi une activité modeste, tantôt intégrée aux ateliers de potiers, tantôt séparée dans des officines limitées au façonnage mais techniquement dépendantes des potiers. Ces situations toutes deux bien attestées dans le monde grec classique et hellénistique pourraient en fait se réduire au schéma unique de la production de figurines activité annexe des potiers, avec un façonnage éventuellement délocalisé dans une boutique ou à la maison et confié à la femme et aux enfants du potier. En revanche, la manufacture spécialisée entièrement autonome ne paraît pas avoir existé. Dans tous les cas, la coroplathie est une activité urbaine, qui satisfait de façon opportuniste la demande d’objets votifs pour les sanctuaires proches : maisons-ateliers ou ateliers-boutiques d’édifices commerciaux limités au façonnage sont centraux, tandis que les ateliers de potiers produisant des figurines sont plutôt en périphérie mais jamais loin hors les murs, où ils voisinent avec les nécropoles.