Rapport de projet : la radioprotection (original) (raw)

L'histoire de la radioprotection, un ant�c�dent du principe de pr�caution

2005

L'histoire longue de la radioprotection durant le XX° siècle a porté la construction progressive d'un régime de protection qui a très tôt intégré une attitude de précaution pour tenir compte des risques possibles sur lesquels l'incertitude scientifique demeurait. Cette attitude s'est par la suite cristallisée sous la forme de plusieurs principes complémentaires: justification de toute exposition, limitation des doses en-dessous de seuils déterminés en fonction de la connaissance de dommages avérés pour la santé humaine, déterministes ou stochastiques, et ALARA pour prendre en compte les risques potentiels associés aux faibles doses. Pour gérer ces risques potentiels, il a fallu sortir du champ strictement sanitaire pour prendre en compte les aspects économiques et socio-politiques. Les efforts de rationalisation formelle à l'aide du calcul économique dans lesquels de grands espoirs ont été mis à une certaine période n'ont pas permis de réaliser les avancées espérées et ont été complétés par des approches pragmatiques visant à associer au maximum l'ensemble des personnels concernés de façon à obtenir effectivement le plus bas niveau d'exposition raisonnablement possible en tenant compte des aspects économiques et sociaux. Cette démarche débouche sur une question ouverte quant aux conditions procédurales et économiques de partage de la responsabilité dans l'engagement dans un certain niveau de risque stochastique résiduel, puisque l'inexistence du risque zéro est désormais reconnue.

La certification dans le domaine de la radioprotection

Cet article retrace l'historique du CEFRI, dès 1990 depuis sa création, jusqu'aux dernières évolutions réglementaires actuelles. Il confirme la démarche de recherche d'efficacité par une action continue de simplification administrative et de numérisation des processus, alliée à une grande compétence des intervenants. Est réaffirmée la volonté du CEFRI, créé par la profession, de conserver le niveau de qualité de la certification qui a fait ses preuves depuis maintenant plus de 20 ans ; cette certification a participé sans aucun doute à aider les exploitants à garantir la sécurité des opérations en milieu hostile. Abstract – Certification in the field of radiation protection. This article traces the history of CEFRI from its creation in 1990 till the last regulatory evolutions. Is confirmed the approach of research of efficacy by a continuous action of administrative simplification and digitalization of processes, allied with a large competence of intervening people. Is reaffirmed the willingness of CEFRI, created by the profession, to keep the level of quality of certification which has proven for more than 20 years. There is no doubt that this certification helped the operators guarantee the security of operations in hostile environment. Keywords: exposed workers / radiological protection / audit / certification / third party / CEFRI / COFRAC / quality assurance / management systems / regulation

La radioprotection dans les mines et usines de minerai d'uranium françaises

Radioprotection, 1991

Manuscrit reçu le 28 octobre 1988) RÉSUMÉ Une nouvelle réglementation concernant la radioprotection des travailleurs dans les mines a été récemment introduite dans le code minier français. Elle prend en compte les recommandations de la Commission internationale de protection radiologique (CIPR), publication 26, et les directives européennes de 1980 et 1984. Cette nouvelle réglementation est appliquée avec succès depuis 1983 par les exploitants d'uranium français. Pour la surveillance dosimétrique des mineurs d'uranium, on utilise un dosimètre individuel permettant de mesurer les trois équivalents de dose mensuels (exposition externe, exposition interne due à l'énergie alpha potentielle des descendants du radon 222, exposition interne due aux émetteurs alpha à vie longue). La prévention des risques radiologiques est basée sur la détection rapide des défaillances de la ventilation primaire et secondaire par des contrôles réguliers des ambiances physiques. ABSTRACT A regulation concerning workers' radiation protection in mines has been recently introduced in the french "Code Minier" ; it takes into account the ICPR recommendations of Publication 26 and the European directives of 1980 and 1984. This new regulation is being Implemented with success in France since 1983. For workers' monitoring in uranium underground mines, an individual dosimeter measuring the three monthly dose equivalents (gamma, potential alpha energy, long-lived alpha emitters) is compulsory. The aim of the ambient monitoring is the early prevention of every defects in the primary and auxilliary ventilation, which is the basis of prevention. * CRPM/Fanay, 87240 St-Sylvestre. ** Cogéma/BM, 2, rue Paul Dautier, 78141 VéMzy-Villacoublay. *** Commissariat à l'énergie atomique,

Problèmes rencontrés dans la mise en œuvre du principe d’optimisation de la radioprotection

Radioprotection

Manuscrit reçu le 22 octobre 1982) RÉSUMÉ La mise en application du principe d'optimisation de la protection est une nécessité maintenant que ce principe a été compris et ad mis par les différents intéressés. Cependant, des difficultés existent en ce qui concerne l'application dans la pratique : -Des difficultés de nature théorique et méthodologique et en par ticulier celles relatives à l'évaluation quantitative du coût du détriment. -Des difficultés techniques, qui sont dues à l'insuffisance des connaissances sur les mécanismes exacts de l'irradiation aux postes de travail ou dans l'environnement. ABSTRACT The application of the principle of protection optimization is now a need since the principle has been understood and agreed upon by the various parts interested. However, there are a number of dif ficulties in its practical application : -Theoretical and methodological difficulties concerning the quan titative evaluation of the cost of detriment. -Technical difficulties due to the poor knowledge on the right mechanisms of irradiation at the working places or in the environment.

Soyons vigilants: la radioprotection s’érode !

Bulletin des Médecins Suisses, 2018

pour le comité PSR/IPPNW Schweiz a Médecine interne / oncologie, FMH; b Médecine interne, FMH; c Prof. émérite de radiologie, FMH; d Médecine interne, FMH; e médecine générale, FMH; f PD chirurgie/recherche clinique, FMH L'élévation massive de la valeur limite d'exposition prévue dans la révision des ordonnances relatives à la radioprotection [1] échauffe les esprits à propos de la protection de la population vivant à proximité de la plus ancienne centrale nucléaire au monde, Beznau en Argovie. Au centre, les risques pour la santé humaine d'une exposition, en cas d'accident, à un rayonnement ionisant faible. Effets sanitaires induits par les rayonnements-données scientifiques Les connaissances actuelles sur les maladies induites par les rayonnements ionisants résultent d'études systématiques faites au Japon sur les survivants des bombes atomiques. Elles servent de base pour évaluer les risques en matière de radioprotection [2]. Huit études épidémiologiques ont été publiées ces dernières années, démontrant que l'évaluation des risques s'applique de la même manière pour des doses situées entre 1 et 100 mSv (tab. 1). Plusieurs groupes travaillant indépendamment les uns des autres ont reproduit les mêmes observations sur les rapports doses-effets. Ce sont des critères parmi les plus certains en faveur de la causalité: le risque de cancer augmente de manière linéaire avec la dose d'exposition. Ces études confirment ainsi le modèle «Linear no Threshold» (LNT) [3]. Dans sa communication aux médias du 2 mars 2018 [4a, b], le Conseil fédéral partage l'idée que les faibles doses de rayonnement doivent être prises en considération.

Qui est protégé par la radioprotection?

2012

https://ebisu.revues.org/351 Dans les premiers jours de la catastrophe nucléaire, les maximales d’exposition pour les travailleurs étaient relevées à 250 millisieverts par an, au lieu de 20 mSv en temps ordinaire. Puis, s’arcboutant sur les recommandations de la Commission internationale de protection radiologique, le gouvernement a considéré 20 mSv (contre 1 en temps ordinaire) comme un maximum annuel acceptable pour les habitants département de Fukushima, y compris les enfants. La controverse qui en résulte touche un des principaux enjeux de santé publique de cette catastrophe pour les années à venir. Qui, et dans quelle mesure, est véritablement protégé par la radioprotection ? During the first weeks of the March 11th catastrophe, the maximum level of radiation exposure for nuclear plant workers was set at 250 millisieverts (mSv) per year, instead of the normal 20 mSv. Then, following the recommendations of the International Commission on Radiation Protection, the government decided that the inhabitants of Fukushima Prefecture could be exposed to a maximum of 20 mSv a year (opposed to 1 mSv in normal times). The resulting controversy over whom, and to what extent, radiation “protection” really “protects” will be one of the major public issues for years to come. 福島原発災害の最初の一か月で、日本政府は原発労働者の年間被曝最高基準を通常の20ミリシベルトより205ミリまで上げ、そして子供も含めて福島県民に関しては、通常の1ミリより20ミリまで上げた。その決定は­しい論争を起こした。いったい、放射線保護はだれを保護するのか。これ問題は、通常原発産業の基本問題であり、これから長く続く重要な公衆衛生の問題であろう。

L’évaluation de la protection radiologique des travailleurs dans les centrales nucléaires

Radioprotection, 1981

L'évaluation de la protection radiologique des travailleurs dans les centrales nucléaires J. LOCHARD (*), C. MACCIA (*) et P. PAGÈS (**) {Manuscrit reçu le 5 mars 1981) RÉSUMÉ La mise en oeuvre du principe d'optimisation de la radioprotection des travailleurs dans les centrales nucléaires se pose en des termes différents de ceux habituellement retenus dans le cas du public. En effet, l'interdépendance entre les objectifs de production et de protection des travailleurs conduit à exprimer le coût d'une mesure de protection comme le bilan des dépenses (investissement + exploitation) directement liées à la mesure envisagée et des coûts de production éventuellement évités. Une présentation formalisée permet d'expliciter les principaux paramètres nécessaires à l'évaluation du coût et de l'efficacité d'une mesure. Les conditions de définition et d'utilisation d'une valeur monétaire de l'homme-sievert issue d'une analyse a posteriori des mesures de protection sont ensuite précisées.

Qualité - sécurité en radiothérapie : pour une stratégie professionnelle

Cancer/Radiothérapie

En médecine, en radiothérapie oncologique, comme ailleurs, le principe de qualité n'a de sens que s'il est défini. En France comme partout, la radiothérapie a ses forces et ses faiblesses. Comme dans tous les pays, son avenir semble assuré par ses performances en termes de coût/efficacité comme par sa capacité à évoluer du triple point de vue de ses équipements, de ses métiers et de son organisation. Pourtant, la radiothérapie française est en crise. Les professionnels ont vu clair. Depuis plus de dix ans ils rappellent les autorités sanitaires à leurs responsabilités concernant les évolutions démographiques des radiothérapeutes et des physiciens, la rénovation des plateaux techniques, la modernisation des organisations, la promotion de l'évaluation des procédures et des résultats et le développement d'une plus grande équité dans les financements. Mais le retard pris, la mise sous pression des professionnels par l'État, ses services, ses agences et les médias à la suite des récents accidents, sont source de nombreux effets pervers et d'une grande inquiétude. L'accident d'Épinal a été l'initiateur d'un effort de professionnalisation de la gestion des risques, mais aussi d'une période troublée propice à une certaine confusion des esprits, au découragement et aux comportements protecteurs. Les risques ressentis par les professionnels semblent alors surtout provenir des autorités et des médias. Il apparaît que le thème de la qualité est au centre de tous les discours. Sous ce vocable, c'est en fait le respect des procédures liées à l'impératif de sécurité qui est privilégié par l'État et ses représentants. La sécurité apparente semble l'emporter sur la qualité réelle des pratiques. Le temps est donc venu d'une clarification des concepts de qualité et de sécurité, des organisations qui y concourent et de l'élaboration d'une stratégie claire rassemblant l'interprofession. Dans ce contexte, l'implication des sociétés savantes et en particulier de la Société française de radiothérapie oncologique est une nécessité.