Généalogies du féminisme décolonial. En femmage à María Lugones (original) (raw)
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Un féminisme matérialiste décolonial est possible Lire ensemble Colette Guillaumin et María Lugones
Cahiers de recherche sociologique, 2020
Cet article fait dialoguer deux courants théoriques : le féminisme matérialiste francophone et le féminisme décolonial d'Abya Yala, à travers une lecture croisée de deux textes fondateurs, publiés à trente ans d'écart, issus de disciplines et de traditions théoriques bien distinctes mais qui abordent explicitement la multiplicité des rapports sociaux et ouvrent à une analyse historique de la co-construction des rapports sociaux de sexe, race et classe. Le premier, de la sociologue française Colette Guillaumin (1992 [1978]), a introduit le concept de sexage pour penser les rapports sociaux de sexe. Le deuxième, de la philosophe argentine installée aux États-Unis, Maria Lugones (2008), a donné au féminisme décolonial d'Abya Yala son premier cadre théorique en proposant le concept de colonialité du genre.
Épistémologies féministes décoloniales (introduction au n°)
Cahiers du CEDREF, 2019
En 2011, le CEDREF avait déjà publié un numéro intitulé « Théories féministes et queer décoloniales ». Il s’agissait de faire connaître des traductions de Gloria Anzaldúa, Cherríe Moraga et Norma Alarcón notamment, qui ont puissamment contribué à ouvrir la voie aux réflexions décoloniales. Nous revenons aujourd’hui sur les perspectives décoloniales, avec un numéro organisé autour de la traduction de « La colonialité du genre », de María Lugones, article fondateur du courant théorique féministe décolonial. En effet, Lugones y analyse, critique et prolonge la réflexion d’Anibal Quijano, figure centrale des théories décoloniales, et déstabilise profondément la compréhension dominante du genre en proposant une critique résolue du naturalisme, de l’eurocentrisme et de l’hétérosexisme qui président à sa compréhension.
Epistémologies féministes décoloniales. Controverses et dialogues transatlantiques (introduction)
Cahiers du CEDREF, 2019
Ce texte présente le nouveau n° des Cahiers du CEDREF qui propose plusieurs traductions-clés d'autrices argentines et honduriennes décoloniales, dont le texte fondateur de Maria Lugones, "la colonialité du genre". Il s'agit de contextualiser le travail de ces autrices de présenter les dialogues et les débats qu'ils ont suscités, ainsi que de proposer d'éventuels ponts avec les analyses féministes matérialistes francophones notamment.
Un féminisme « décolonial » est-il possible?
De 1810 à 1815, Saartjie Baartman, femme khoisan originaire de la colonie du Cap en Afrique du Sud, fut montrée nue dans les salons, les foires et les cabinets de curiosités de Londres et Paris. Après sa mort, l'anatomiste français Georges Cuvier présenta ses organes génitaux et son cerveau dans des bocaux de formol devant l'assemblée de l'Académie Royale de Médecine, afin de prouver l'infériorité des Noirs et leur proximité avec les animaux. Le Musée de l'Homme hérita du moulage du corps, des bocaux et du squelette préparés par Cuvier. Ils y furent exposés au grand public jusqu'en 1974. La vie européenne de Saartjie, surnommée avec ironie la « Venus hottentote » 1 , est retracée dans un long-métrage de fiction produit récemment 2. Il donne à voir l'angoisse et le dégoût qu'a pu inspirer à cette femme le fait d'être confrontée au regard curieux et concupiscent des spectateurs de son corps donné en spectacle. Face à l'écran, on se découvre soi-même en prise honteuse avec ce voyeurisme envers un corps féminin noir exotisé, érotisé, bestialisé. En présentant sa rencontre avec Cuvier, le film nous renvoie à la carrière post-mortem de cette femme noire en tant qu'objet de la pensée scientifique et politique française. Etonnement, les critiques du film, aussi bien que les médias commentant l'inhumation des restes de Saartjie restituées par la France à l'Afrique du Sud en 2002, s'ils dénoncent le racisme subi par la Venus noire, ne font presque jamais mention du regard et du traitement essentiellement masculins de son corps. Cette occultation du sexisme se retrouve dans les débats de la commission qui a examiné la proposition de loi autorisant cette restitution, ainsi que dans le texte de loi adopté. Dans ce dernier, on parle de « la personne connue sous le nom de Saartjie Baartman » et non de la femme. Nous interrogerons ici les raisons de ce silence. Plus généralement, nous posons la question de savoir pourquoi des femmes de couleur telles que Saartjie Baartman sont si communément transformées en curiosités, en distractions, en supports des fantasmes sexuels des Blancs. Qu'ont fait les féministes pour 1 Signifiant littéralement « socialement déclassé », le nom «Hottentote » a été donné aux indigènes sud-africains par les colons néerlandais à partir du 17 ème siècle. 2 Vénus noire, d'Abdellatif Kechcihe (France, 2010)
"Le féminisme de la frontière", une heuristique décoloniale
Malgré la robustesse du programme de son "Décoloniser le féminisme", entre le procédé annoncé par le féminisme de la frontière et la démonstration argumentée dans les chapitres de l’ouvrage, le projet de Soumaya Mestiri nous a semblé par moments ne pas aller au bout de ses intuitions. En cause, l’indétermination définitionnelle ou l’emploi équivoque de certaines notions dont celles, particulièrement centrales, de « colonialité du pouvoir » et de « colonialité du genre », dont le risque est une violation des limites de la compétence que la programmatique féministe-de-la-frontière s’est elle-même donnée.
The Northwert Spain is a territory of strong masculine emigration during the Modern Age and still more during century XIX. The seasonal or temporary movements towards Castile or Andalusia dominate, but from first half of XVIII, definitive migrations are also stated towards America. These movements affected to married men—mainly in the first model—and unmarried: the result was a strong imbalance of the numerical relation between both sexes, a controlled married market, a strong feminine definitive celibacy, an age to the delayed marriage, etc. The emigration also implied the existence of an economic system, agricultural and protoindustrial, who worked under the responsibility of the women; the number of the men —very reduced—generated and perpetuated a hereditary model of transmission in favour of the women. This singularity was outstanding by jurists, anthropologists and historians as of century XIX. Today, the decisive economic weight of the women in Northwest Spain during XVIII and XIX centuries, is a very interesting perspective of investigation, more due to its comparative interest.
Thérèse Locoh, féminisme en développement : le regard d'une démographe
Travail, genre et sociétés, 2004
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