Les parlements et la vie de la cité: XVIe-XVIIIe siècle (original) (raw)
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« En conseil urbain, en parlement public ou en assemblée locale ? Se réunir à Nice entre le XIVe et le XVe siècle », dans François Otchakovsky-Laurens et Laure Verdon (eds.), La voix des assemblées. Quelle démocratie urbaine au regard des registres de délibérations ? Méditerranée-Europe, XIIIe -XVIIIe siècle, Aix-en-Provence, PUP, 2021, p. 279-292.
Parlement anglais et Parlements français dans la perspective des hommes de robe du XVIIIe siècle
L’influence politique et juridique de l’Angleterre en Europe, 2012
Le système parlementaire de l’Outre Manche a constitué dans les milieux français de robe de l’Ancien Régime un point de repère constant vis-à-vis duquel tous les esprits juridiques – de Juvenal des Ursins à Montesquieu, de Commynes à Le Paige – se sont confronté. La plupart des fois le modèle anglais a été évoqué par les juristes français pour poser des freins au pouvoir de décision des rois surtout, au début, en matière fiscale puis dans des domaines plus proprement politiques toujours plus proches aux affaires d’État. L’idée constitutionnelle tirée par l’exemple britannique devenait, dans les mains et dans les esprits savantes des hommes de robe, un instrument de contrôle juridique et juridictionnel sur le pouvoir souverain du roi. La nature de ce Parlement est donc double dans le sens que, tout en étant un organe ‘representatif’ de la Nation, néanmoins il était composé par des membres qui n’étaient pas ni élus ni nommés par le haut. La légitimation des magistrats était donc d’autre nature: elle se fondait sur le munus divin de la téchnique exégétique et juridictionnelle outre que de la proprieté vénale de la charge. Celui-là était le trait le plus différent entre les deux systèmes anglais et français. Le leader du milieu parlementaire, Louis-Adrien Le Paige, soutenait une ligne théorique et menait une conséquente stratégie politique inspirées les deux à une idée qui visait à faire de l’institution parlementaire le pivot du système politique et de l’ordre juridique et social de l’Etat monarchique absolue. A cet égard il trouvait que la comparaison entre les systèmes anglais et français pouvait jouer un rôle de très grande importance. A ce propos il jouait habilement avec l’affinité du langage: l’identité du terme « Parlement » dans les deux langues favorisait la mise en œuvre de son plan conceptuel. Ce concept était d’ailleurs bien claire à ses ennemis ‘philo-absolutistes’ aussi, s’il est vrai que dans l’entourage de Maupeou on pensait que l’importation en France d’une forme de gouvernement à l’anglaise aurait signifié beaucoup plus « de sécurité pour le trône » et à la fois beaucoup plus de « facilité » pour le ministère à exécuter « les grandes entreprises » qu’il concevait. L’introduction de la « constitution anglaise » de ce côté de la Manche aurait en somme déterminé la destruction de la robe comme sujet politique et aurait décrété de fait la fin des Parlements, c’est-à-dire de la magistrature comme corps et institution à forte vocation de gouvernement des affaires d’État. Il s'agissait alors de démasquer les arcanes de la robe et de dénoncer l’anglophilie robine comme un instrument de la ruse politique des magistrats.
Histoire urbaine, 2022
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L’histoire parlementaire est très riche ; elle montre à quel point les magistrats de l’Ancien Régime ont interagi auprès de la monarchie à travers leurs prétentions, considérées comme une usurpation à l’autorité absolue du roi, puis à celle de la nation née en juin 1789. La polémique semble avoir assez duré et il est temps de passer de l’autre côté : celui des considérations sociologiques et anthropologiques de ce que nous appelons « le fait et l’idée parlementaires », à savoir notre capacité à rentabiliser les recherches pluri catégorielles des parlements, tant sur le plan de l’opposition que celui de la négociation, tant sur le chemin de la culture des magistrats, de leurs mœurs et de leurs modes de pensée extrêmement divers. Réintégrer les parlements et les parlementaires dans le champ historique français que la Révolution a effacé du théâtre politique, c’est aussi comprendre comment ils appartiennent aussi à une culture française du politique. Mots clés : parlements/parlementaires, discours, pamphlets, mémorialistes, représentations For another history of parliaments in the XVIIIth century: speeches and representations, a French culture of politics. The parliamentary history is very rich; it shows to what extent the magistrates of the Ancien Régime interacted with the monarchy through their claims, considered as usurping both the King's absolute authority and that of the nation born in June 1789. The debate seems to have lasted long enough and it is time to move on to the sociological and anthropological considerations of what we call " the parliamentary fact and idea ", namely our capacity to revisit this pluri-categorical field of research, in terms of opposition and negotiation, with an emphasis on the magistrates' culture, their customs and their extremely diverse modes of thought. Restoring parliaments and their members in the French historic field which the Revolution erased from the political stage is the necessary step to a better understanding of how parliaments belong to a French culture of politics. Keywords: Parliaments / members of parliaments, speeches, pamphlets, memorialists, representations
Les assemblées représentatives (XVIe-XVIIIe siècle)
Liame, 2011
Il y a bientôt vingt ans, en 1994, se tenait à Montpellier un colloque sur Les assemblées d'États dans la France méridionale à l'époque moderne, dont les actes furent publiés l'année suivante par Anne Blanchard, Henri Michel et Elie Pélaquier, avec une préface de Jean Bérenger 1. Le Centre d'Histoire Moderne de l'Université de Montpellier III d'alors s'engageait dans un champ de recherche en cours de renouvellement. En effet, quelques années auparavant, et longtemps après les travaux d'Armand Rébillon, de Bernard Hildesheimer et d'Emile Appolis, François-Xavier Emmanuelli puis James Russell Major et William Beik avaient rouvert le dossier des assemblées d'États dans la France d'Ancien Régime 2. En outre, en ce début des années 1990, James Collins publiait un ouvrage remarqué sur l'histoire des États de Bretagne aux XVI e et XVII e siècles tandis que René Souriac s'interrogeait sur la disparition des États de Comminges 3. De fait, les assemblées d'États étaient un nouveau front de cette historiographie du politique en plein renouveau. A Montpellier se croisèrent alors, entre autres, Arlette Jouanna, Christine Lamarre, René Favier, René Souriac, François-Xavier Emmanuelli et Christian Desplat, évoquant chacun un exemple de ce type d'institution politique dont la place dans la monarchie française était questionnée 4 .
Sciences et villes-mondes, XVIe - XVIIIe siècles
Revue d’histoire moderne et contemporaine, 2008
htm Découvrir le sommaire de ce numéro, suivre la revue par email, s'abonner... Flashez ce QR Code pour accéder à la page de ce numéro sur Cairn.info.
Le journal d’un greffier du Parlement au XVIIIe siècle
Le présent document est la transcription intégrale d'un des témoignages les plus séduisants de l'histoire du parlement de Paris au XVIIIe siècle. Cette mise à disposition est le préalable d'une édition scientifique actuellement en préparation. Le lecteur y trouvera un texte d'une grande richesse tant du point de vue de l'histoire institutionnelle que du point de vue de l'histoire sociale.
Portrait d'institutions. Les bailliages seigneuriaux parisiens à la moitié du XVIIIe siècle
Introduction « Ce vers quoi je vais d abord dans un musée, c ' e sont les portraits : ces simples regards venus de très loin qui vous attirent d emblée et vous font délaisser les grandes ' machines picturales, les mises en scènes … C est un art d évocation que je cherche, un art [ ] ' ' d apparition. Comme un peintre, c est une image, une image d homme, que je veux faire ' ' ' apparaître. » 1 Un art d apparition. Assignée à un essai d histoire, la technique du portrait offre le ' ' réceptacle pour tenter le « saut du tigre dans le passé », exigence que formule Walter Benjamin en 1940. Avec ses regards, elle ouvre la voie vers la description, simple en surface, qui fasse ressurgir les présents disparus 2 . Mais appliquée à des institutions, elle déroute déjà, car quelle image livrer de ces formes désincarnées ? Sans attraits ou couleurs qui les dépeindraient sans peine, les institutions ne se laissent pas facilement représenter -sinon à recourir à des abstractions. Alors, à parler de portrait, le parallélisme avec les hommes menace. D une part, le terme peut les réduire aux corps qui les composent, aux officiers qui '