Journalistes belges : Le cumul des fragilités (original) (raw)

Déstructuration et restructuration du journalisme

Tic & société, 2007

Les « nouvelles » technologies contribuent, en matière de journalisme, à désunir ce qui avait été assemblé et qui constituait jusqu'à récemment les formules gagnantes. En même temps, les acteurs tâtonnent, innovent et recherchent de nouveaux assemblages capables de durer. Ce texte présente trois déstructurations-restructurations devenues visibles au cours de la récente décennie. La première se produit au niveau des modèles d'affaires où émergent les télévisions transnationales en information continue, les quotidiens gratuits et l'Internet. La seconde réorganise les contenus des médias généralistes. D'un côté, publicité, divertissement et information se dissocient et se donnent des médias spécialisés; de l'autre, l'hybridation s'accélère quand les trois (3) continuent de concert dans les mêmes supports. La troisième restructuration cible l'information elle-même dont les composantes se dissocient : la production de l'actualité demeure entre les mains des professionnels pendant que la fonction éditoriale (les commentaires) se répand du côté du « journalisme citoyen » sur Internet et que le magistère journalistique se replie sur la création d'images de journalistes-vedettes et de marques de commerce.

La fragilité : mythe ou réalité ?

NPG Neurologie - Psychiatrie - Gériatrie, 2012

Even though the efforts in research have detailed the physiopathology and the dynamics of the frailty process further, an operational definition of frailty is still far from being unequivocal. Based upon existing knowledge, the aim of this article is to discuss the relevance of the current operational indicators of frailty in order to show that clinical markers or indicators are insufficient to differentiate the frailty process from normal ageing.

Marginalités éditoriales camerounaises

Des années 1950 à aujourd’hui, les littératures camerounaises ont été prises en charge par différentes sphères de publication : de Paris à Ibadan, en passant par Londres, Limbe ou Yaoundé. Derrière ces espaces, des histoires de relations coloniales, économiques, littéraires ou encore de construction idéologique ont influencé le développement des corpus camerounais, faisant du Cameroun un lieu de haute pression éditoriale. Cet article propose une analyse des positions éditoriales camerounaises au cours des sept dernières décennies. Il s’agit d’y observer la marginalité comme constitutive du livre camerounais. Cette marginalité est alors tantôt subie et tantôt assumée comme une stratégie d’autonomie intellectuelle. A paraitre : publication envisagée dans les Actes de la journée d'étude du GRIAD "Écritures émergentes et nouvelles marges au Cameroun", sous la direction de Pierre Fandio. Programme : http://apela.hypotheses.org/759

Journalisme multiplateforme, journaliste fragmenté

2022

L'oeuvre renouvelle les formats journalistiques audio et fournit plusieurs niveaux d'information dans un même reportage. Elle montre comment élargir le champ de ce qui peut être dit et dévoilé, comment briser le statu quo imposé par les formats convenus.

Esthétique de la fragilité

Si la trace humaine, au sens très large du terme, indélébile et souvent hégémonique est un marqueur de l'Anthropocène, pour le sonore, nous pouvons observer une position un peu différente. Trace immatérielle, éphémère, mouvante, le son, celui de l'Anthropocène est quelque part une métaphore d'une fragilité intrinsèque, celle de notre planète en l'occurrence. Le sonore ambiant nous révèle à la fois des carences, disparitions, paupérisations, notamment dans le règne animal, comme il met en avant des expansions chaotiques, des vacarmes incontrôlés, des magmas sonores qui nous empêchent de lire et de comprendre clairement le monde par l'oreille, ou tout simplement parfois de nous parler. Entreprendre de travailler sur une esthétique liée à la fragilité peut paraître une incongruité, voire un certain non-sens, et pourtant cette gageure me semble en accord avec notre époque, y compris avec les passionnants débats que nous avons eu durant les rencontres acousmatiques 2018. Esthétique Prenons les choses dans l'ordre, est esthétique ce qui recherche la beauté, sa ou ses différentes défnitions, ce qui tend à cerner la perception, si ce n'est la fabrication du beau, avec toutes les variations culturelles et subjectives de ces notions. Le beau, ou la notion du beau, tout subjectifs et culturels qu'ils sont, constituent de ce fait une notion intrinsèquement fragile. Fragilité Est fragile tout ce qui peut se rompre, s'altérer, voire se détruire, disparaître être anéanti. Sont donc fragiles autant les choses solides matérielles que les ressentis, sentiments, expériences humaines. L'esthétique de la fragilité cherche à construire une beauté pouvant, voire devant constamment être remise en question, sans canons académiques fgés, mais plutôt dans une inconstance constructive, dans un ressenti aussi mouvant que la marche elle-même par exemple. C'est d'ailleurs enfoncer une porte ouverte que de constater la fragilité des ressentis et sentiments humains. Il en est comme de l'état d'esprit, le moral comme on dit, d'un marcheur, qui variera au fl des dénivelés, kilomètres, embûches du terrain, conditions météorologiques, forme physique… Le marcheur peut-être fétu de paille dans la tempête, mais aussi, fort heureusement, roseau résiliant, plus tenace et coriace que jamais devant les diffcultés pour atteindre son but. La métaphore de la marche est bien évidemment liée à mes travaux de promeneur écoutant, paysagiste sonore et au fnal, metteur en écoute. Des PAS Parcours Audio Sensibles Ces derniers nous ramènent au promeneur écoutant, concentré sur des espaces et périodes où les sons prennent une place des plus importantes dans sa perception du paysage. Là encore, la non matérialité et non visibilité du sonore, comme une trace vibratoire d'action énergétique, nous ramène une fois de plus à la notion de fragilité, de caractère fugace, éphémère. Le parcours, fut-il tracé, balisé, cartographié, prolongé via différents média-supports, pourra lui aussi être dans une logique de cheminement non défnitif, chemin de traverse, soumis à de multiples contraintes, aléas, modifable à l'envi par d'innombrables variantes, ou variations, obstacles, égarements, détours, impasses, impraticabilités chroniques. Si on considère le PAS comme un geste collectif, ce qu'il est intrinsèquement pour moi, vient alors s'ajouter l'aventure humaine, avec toutes ses beautés justement, mais avec aussi tous les risques de ruptures, de non collectif ou de sa dissolution, d'écoutants

Convergence : comment le travail des journalistes gravite autour des professionnels de la communication

Revue française des sciences de l’information et de la communication., 2017

Des entrevues avec 20 journalistes montrent qu’ils ont l’impression d’avoir peu de marge de manœuvre face aux professionnels de la communication. L’analyse de leur discours fait apparaitre trois niveaux de relations obligées avec les relationnistes. Un premier niveau où les mécanismes mis en place par les relationnistes pour se rendre incontournables fonctionnent ; dans le second, les obligations déontologiques et les exigences de production des journalistes les poussent à se tourner vers les relationnistes ; dans le troisième, les journalistes travaillent en équipe avec les relationnistes. Dans chacun de ces trois espaces, les choix des journalistes sont limités. Cette description de leurs échanges au quotidien met en lumière la convergence entre les deux professions. Elle permet de comprendre pourquoi les informations journalistiques contiennent un fort pourcentage d’éléments venant des relations publiques. Interviews conducted with 20 journalists suggest that journalists feel they have limited room for maneuver in their day-to-day dealings with the Public Relations (PR) profession. A discourse analysis reveals three levels of interaction between journalists and PR professionals where journalistic autonomy is compromised. In the first, mechanisms put in place by PR professionals create a situation where journalists are forced to depend upon them when putting together a news story. In the second, ethical obligations and production demands imposed by the journalistic profession itself encourages a reliance on PR professionals. In the third, journalists and PR professionals find themselves working as a team. In all three of these spaces, the choices facing journalists are limited. What this description of their day-to-day exchanges brings to light are the actual workings of convergence between the two professions. Moreover, it offers an explanation as to why PR content features so prominently in today’s news stories.