Anne-Marie White : Portrait blanc-bleu (original) (raw)
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« Plus blanc que blanc », Une étude critique des travaux sur la whiteness
À la différence des États-Unis ou de la Grande-Bretagne, les questions « raciales » restent très largement un « impensé » scientifique pour les chercheurs français en sciences sociales et, de fait, les travaux en langue anglaise sur les questions de « race » restent, jusqu’à une période récente, mal connus en France. Je voudrais combler en partie cette lacune en présentant un secteur de la recherche très dynamique aux États-Unis, mais dont on n’a reçu quasiment aucun écho en France : celui des études sur la whiteness.
Communication proposée à l'occasion du colloque international "Subjectivités féministes, queer et postcoloniales en art contemporain. Une histoire en mouvements", à l'Université Rennes 2, qui s'est tenu du 8 au 10 avril 2015. L'objectif de cette communication est de comprendre comment Wendy Red Star, à travers son œuvre, engage un processus d’appropriation d’une image standardisée, construite et diffusée par une culture visuelle majoritaire coloniale (puis post-coloniale), en vue de re-présenter son identité, en ses propres termes. A cette fin, il s’agit, dans un premier temps, d’identifier l’image précise que l’artiste s’approprie, afin d’en dégager les modalités de déconstruction mises en œuvre. Nous verrons que l’articulation de ces deux actions (appropriation/déconstruction) révèle un féminisme devenu modalité discursive de réaffirmation identitaire dans l’art contemporain amérindien.
Sylvia Bataille, de la photographie à la manière noire
Nouvelles de l'estampe, 2021
Ce document a été généré automatiquement le 1 septembre 2021. La revue Nouvelles de l'estampe est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons Attribution 4.0 International License.
Autoportrait en vert de Marie NDiaye ou le speculum de l’Autre
L'entrelacement des mots et des images dans le récit autobiographique contemporain est devenu depuis quelques décennies un genre hybride par excellence, qui appréhende autrement le rapport du sujet à soi ainsi qu'au monde qui l'entoure. Pouvant constituer une preuve irréfutable de l'existence du sujet photographié au sein du monde qui l'englobe, le texte-photo finit souvent par brouiller les pistes qui devraient ancrer le sujet dans un espace-temps repérable, à tel point que celui-ci finit par se dissoudre dans l'espace blanc et du récit et de l'image. Or cet effacement du sujet est d'autant plus significatif lorsque l'usage de la photographie est intrinsèquement lié à une investigation autobiographique, voire une question incontournable, à savoir jusqu'à quel point la photographie, insérée dans le texte, rapproche le sujet de lui-même. Dans Autoportrait en vert de Marie NDiaye, récits, lettres et photographies s'allient pour repousser, et ceci de manière paradoxale, toute prétention auto-biographique. Publié en 2005, ce court récit met clairement en évidence le décentrement de l'autobiographie conventionnelle, et ceci par l'entremise de plusieurs médiums qui reflètent le malaise existentiel que vivent les personnages, conséquence de leur inadaptation sociale souvent causée par la violente étrangeté du monde, et qui constitue un leitmotiv traversant toute l'oeuvre de NDiaye. Un monde insolite, où se côtoient le réel et le fantastique; un monde peuplé par des êtres ordinaires, mais aussi des sorcières, des femmes en vert. Tous vivant dans un univers qui " ne reconnaît plus leur grandeur et où les anciennes figures de forces naturelles ne sont plus qu'anachronismes gênants " , témoignant du basculement des valeurs sociales et familiales (Rabaté 10). Pour élucider la complexité de cette osmose entre le visuel et le textuel, nous examinerons tout d'abord l'appartenance générique du texte qui, comme le portrait de son auteure, tend à être floue. Il ne s'agira donc ni d'un roman, ni d'une autobiographie, ni d'un journal intime, ni non plus d'un autoportrait comme le titre l'indique, mais plutôt d'un genre éclaté qui, comme les eaux de la Garonne, déborde les limites du réel et ceci afin d'accéder à un monde fantastique, ou en tout cas imaginaire. Par ailleurs, nous étudierons comment la notion du sujet est