(ed.) Héritages platoniciens et aristotéliciens dans l’Orient et l’Occident (IIe–XVIe siècles) (original) (raw)
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Scrinium Friburgense 54, 2021
This paper draws attention to the appropriation of some Aristotelian notions by the recently overlooked iconophile writer Theodore the Studite, who employed these particular notions for the defense of images. An examination of several texts from the ‘Sermones adversus iconoclastas’ and the ‘Epistulae’ reveals Theodore’s originality in the use of Aristotelian notions for the theology of images. Theodore’s originality is seen, for example, in his contradiction of the principle of non-contradiction. This paper explores the Studite’s efforts to enrich Aristotelian notions such as memory through a properly Christian approach to life and, especially, through the continuously present notion of inhabitation.
Scrinium Friburgense 54, 2021
The dialogue ‹ De Resurrectione › , like any other work of Methodius of Olympus, was greatly influenced by Plato’s literary heritage. In this article, we discuss the formal aspect of the rapprochement that can be established between Plato’s dialogues and the ‹ De Resurrectione › ; we also analyze in more detail the textual presence of the Platonic passages in this treatise of the Methodius of Olympus ; finally, we propose a hypothesis according to which it is Plato’s dialogue ‹ Protagoras › that could have been imitated by the author of the ‹ De Resurrectione ›.
Tradition néo-platonicienne et hermétique au XVIe et XVIIe siècles
Le passage du Moyen Âge à la révolution scientifique ne s'est pas réalisé sans conséquences. Frances A. Yates 1 le signale dans ses travaux sur Copernic et Newton. Cette recherche offre à l'étude de la démarche de la science un regard très éclairant qui perce encore plus les semblants qui soutiennent les dérives scientistes au XXIe siècle. Copernic dessine un diagramme qui représente le soleil au centre avec la terre et d'autres astres en révolution autour de lui. Nous pouvons lire au-dessus de son diagramme les mots suivants 2 :"Au centre de tout réside le soleil. Qui, en effet, dans ce temple splendide (l'univers) pourrait placer ce grand luminaire en un lieu autre ou meilleur que celui d'où il peut tout illuminer à la fois? Ainsi, ce n'est pas improprement que certains l'appellent la lampe du
Brigitte Tambrun, "Byzance, Platon et les platoniciens", Colloque "Platon et l'Orient", 8 septembre 2012, Fondation Boghossian, Villa Empain, Bruxelles, Belgique: http://www.villaempain.com/activites/conferences/platon-et-lorient/ Résumé : Comment les œuvres de Platon ont-elles été transmises et conservées dans l'Empire (des Romains) byzantin ; comment Platon y a-t-il été lu et interprété ? Byzance a connu deux retours de Platon. Le premier commence au IXe siècle avec la renaissance des lettres profanes et connaît son acmé avec Michel Psellos et Jean Italos au XIe siècle. Le second retour de Platon commence au XIIIe siècle et culmine dans la tentative de promotion d'un platonisme complètement déchristianisé, dans les dernières années de l'Empire ; la figure dominante de cet ultime retour du platonisme - cette fois païen, hellénique -, est Pléthon. Pléthon qui à l'instar des platoniciens de Perse, enracine le platonisme dans la tradition de Zoroastre, est, comme son élève Bessarion, l'un des grands passeurs du platonisme vers l'Occident latin.
Depuis son entrée dans l'historiographie, la « renaissance du XII e siècle » a régulièrement fait l'objet de vifs débats au sein de la communauté scientifique internationale : entre autres, sur ses causes véritables, ses principaux centres et acteurs, sur la légitimité même de l'emploi de concepts tels que révolution ou rupture pour décrire la succession inévitable des faits historiques. Qu'un essor eût lieu dans tous les domaines de l'activité humaine -la philosophie, les arts libéraux et mécaniques, le commerce, etc. -ne fait aucun doute. Mais comme par un banal effet optique, le fait de diriger tous les réflecteurs sur le XII e siècle, afin de le sortir à juste titre de l'ombre, a soudainement plongé dans l'obscurité et l'ignorance les X e et XI e siècles. Aussi, quelques historiens partisans de la « continuité du savoir » se sont-ils efforcés de montrer tout ce qu'il y avait eu d'innovateur et d'intéressant dans cette période qui suivait la glorieuse « renaissance carolingienne » et précédait la non moins glorieuse « renaissance du XII e siècle » 1 : je ne citerai que le tout récent article d'Anna Somfai, qui nous concerne directement ici car il esquisse une histoire très documentée de la réception des traductions latines du Timée de Platon ainsi que * Je remercie vivement David Juste et Barbara Obrist pour leurs précieuses observations. Le catalogue de la bibliothèque de Fleury, daté de 1552, mentionne à trois reprises les Commentarii in Somnium Scipionis de Macrobe 5 . Tout ce que nous savons sur les manuscrits fleurisiens contenant les Commentarii, nous le devons principalement aux travaux de Bruce Barker-Benfield qui a réalisé la plus ample étude jamais effectuée sur la tradition manuscrite de cet ouvrage 6 . D'après lui, des arguments très solides existent pour rattacher sept manuscrits, datés du IX e au XII e siècle, à l'abbaye de Fleury ; pour d'autres manuscrits, que je laisse de coté, seulement de fortes présomptions subsistent :
Emese Egedi-Kovács (dir.), Byzance et l'Occident II : Tradition, transmission, traduction, 2015
Longtemps attribué à Henri d'Andeli, Le Lai d'Aristote, ce texte dont la taille dissimule l'importance, reste un casse-tête pour les spécialistes qui se sont penchés sur lui avec une curiosité attisée par ses contradictions constitutives. Nous proposons une introduction nécessaire à une meilleure compréhension des enjeux de cette démarche et à la précision des circonstances philologiques qui ont déterminé les contours de cette recherche. Elles ont aussi déterminé le choix d'un certain questionnement, après l'examen des discours faits à ce sujet et dont les enjeux, trop ciblés ou, au contraire, trop généraux, ont eu le désavantage de trop se rapprocher de la lettre du texte ou de trop se distancer de la page écrite pour distinguer les lettres. Nous proposons une immersion dans les constellations sémantiques des champs qui constituent les signifi cations du Lai d'Aristote, pour y surprendre les relations qui se nouent entre l'espace sémantique de la courtoisie et l'espace sémantique d'un aristotélisme plus ou moins assimilé, qui imprègne le texte de son parfum discret. Pour ce faire, nous allons considérer le texte dans sa textualité, et non pas uniquement en le lisant comme signe de l'infl uence de l'aristotélisme, car ce type de lecture coïncide à la deuxième situation qu'on vient d'évoquer, où le discours ne distingue plus la lettre et force l'interprétation vers une soumission aux impératifs d'un paradigme. Nous venons aussi d'évoquer les circonstances philologiques et nous nous attarderons sur elles, car les interprétations que le texte a suscitées jusqu'à présent n'ont pris en considération que les questions formelles, dans le cas de l'approche bédiériste, ou bien les questions qui touchent à la sociologie littéraire. Nous essaierons de nous situer à la distance propice pour l'observation des carrefours sémantiques et des lieux où l'ambivalence du discours rend compte d'une bifurcation sémantique.