BERTINA, Ludovic, "L'écologie : prophétie de malheur" (original) (raw)
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BERTINA Ludovic, "Ecologistes mais pas verts : Des catholiques au prise avec la question politique."
Revendiquer une double appartenance comme catholique et comme écologiste induit dès les origines une ambigüité dans le positionnement politique de ces personnes. Cette ambivalence n'est bien sûr pas spécifique aux catholiques écologistes, puisqu'elle a pu s'exprimer chez nombre de catholiques qui investissent le monde au nom de leur foi. Dans les milieux de l'extrême droite française, la condamnation de l'Action française en 1926 a ainsi marquée une génération de penseurs qui voyaient dans les positions de Charles Maurras les ferments nécessaires à la recomposition d'une nouvelle chrétienté 1 . Les catholiques de gauche ont également eu à souffrir d'une suspicion analogue. « Sans domicile fixe » au sortir de la seconde guerre mondiale, ils firent le choix d'investir des structures parallèles fondées sur l'éducation populaire et l'apostolat social avant que Vatican II n'esquisse une brèche leur permettant de prendre part à la vie politique du pays 2 .
L. Schmid, L'écologie : un remède à la crise politique - Le point de vue d'une élue, avril 2015
Abstention électorale, réunions publiques désertées, assoupissement politique entre deux élections, professionnalisme assumé dans les partis, projets « prétextes » qui n’ont d’existence que le temps d’une campagne : la liste des freins à un véritable débat démocratique ne cesse de s’allonger. Alors que l’échéance présidentielle de 2017 se profile, celle de 2002 est toujours présente dans les esprits. L’élection de Jacques Chirac après l’élimination de Lionel Jospin au premier tour a marqué un sursaut démocratique et social, qui n’a pourtant entraîné ni changements dans les grands partis, ni évolutions des pratiques institutionnelles. Et, s’il n’est pas (encore ?) considéré comme un parti comme les autres, le Front national structure désormais une grande partie du débat public autour de quelques sujets : immigration, Islam, sécurité, refus de l’Europe et de la mondialisation, dénonciation des affaires. La domination du « Tout sauf le Front national » pour les prochaines élections présidentielle et législative signerait l’échec profond et durable d’une vision politique privilégiant le débat autour d’un réel projet. Dans ce contexte, comment rendre « la démocratie plus démocratique », pour reprendre l’expression de Sandra Laugier et d’Albert Ogien ? Faire du projet écologiste le fondement d’un nouveau contrat social permettrait-il de dépasser les blocages sur lesquels chacun s’accorde aujourd’hui ?
L'écologie démoniaque de Werner Herzog
Publié dans "La Furia Umana", n° 39, octobre 2020, dossier "Ecologie et visualité" (dir. Jean-Michel Durafour). URL : http://www.lafuriaumana.it/index.php/73-lfu-39/944-gabriel-bortzmeyer-l-ecologie-demoniaque-de-werner-herzog
La description du processus d'intégration de la pensée écologique dans la Doctrine Sociale de l'Eglise met en lumière les actualisations successives de la position de la Curie Romaine sur le rôle de la technique. Loin de la traditionnelle opposition entre catholicisme et modernité, il semble pertinent d'insister sur la variabilité des réponses apportées par l'Eglise catholique aux dilemmes soulevés par les sciences environnementales et la pensée écologique. En s'intéressant à l'influence de penseurs écologistes, souvent proches du christianisme, nous verrons comment l'Eglise intègre ces réflexions, tout en adaptant le contenu ; mais aussi comment le magistère romain aboutit au terme d'une lente maturation de sa réflexion à une valorisation, toute particulière, de la science et de la raison. Nous nous proposons donc de suivre une périodisation de cette évolution autour de trois paradigmes : le paradigme de l'optimisme guidé par la logique d'association des progrès technique et humain, le paradigme de l'inquiétude marqué par la logique de subordination du développement technique, et le paradigme de l'incertitude qui développe une logique de fusion-sectorisation du technique et de l'humain pour répondre à la crise écologique.
Transmission initiatique et conscience écologique dans les nouvelles de Ludovic Obiang
Voix Plurielles, 2019
Dans les œuvres que nous étudions, l’écrivain gabonais Ludovic Obiang entraîne son lectorat aux frontières du mystique, dans un monde où le savoir tire ses racines des arcanes de l’univers forestier africain. Ce travail, qui vise à une analyse écocritique, entend montrer que l’espace sylvestre est cet arrière-pays dans lequel l’humain retrouve une connaissance de soi. En tant qu’indicateur socioculturel où s’exprime savoir historique et mémoriel, la forêt apparaît comme le lieu où se perpétue un apprentissage ; cet espace de transmission suppose en cela l’initiation aux mystères des lieux, ce qui revient à dire que le savoir se transmet lorsqu’une habitation poétique du monde permet de poser les esquisses d’un nouveau vivre-ensemble. Dans un langage métaphorisé, l’écrivain souligne donc que le monde forestier est une voie conduisant à une découverte de soi et à une réconciliation avec le monde naturel. En insistant sur les antagonismes, la narrativité de ces nouvelles se présente comme une boucle dans laquelle chaque histoire fait écho et sert de prétexte à la précédente. Sa plume permet donc d’accéder au savoir contenu dans la nature en dégageant le bruissement de la forêt. Notre analyse s’attèlera à montrer à ce titre que la transmission initiatique concoure à (re)découvrir l’espace sylvestre dans ce qu’il a de sacral, pour éveiller l’être humain à une conscience écologique.
Christian Lévêque : l'écologie malade du « fixisme
Nouvelle Solidarité, 2021
Karel Vereycken s'est entretenu fin mars 2021 avec l'écologue et hydrobiologiste Christian Lévêque, directeur de recherche émérite à l'Institut de recherche pour le développement (IRD) et spécialiste des écosystèmes aquatiques. Il est également président honoraire de l'Académie d'agriculture de France et membre de l'Académie des sciences d'Outre-mer. Parmi ses derniers écrits, nous recommandons : La biodiversité avec ou sans l'homme ? (Quae, 2017) ; La mémoire des fleuves et des rivières (Ulmer, 2019) ; La gestion écologique des rivières françaises-Regards de scientifiques sur une controverse (L'Harmattan, 2020, avec JP. Bravard) ; Reconquérir la biodiversité, mais laquelle ? (Fondapol, 2021). 2/22 L'écologue Christian Lévêque. Karel Vereycken : Dans vos écrits, vous soulignez que le discours qu'on entend dans les médias sur l'écologie est plus idéologique que scientifique. Que voulezvous dire et en quoi est-ce préoccupant ? Christian Lévêque : La première chose qui me préoccupe dans le discours écologique, c'est qu'il s'agit d'un discours à sens unique : « L'Homme détruit la nature. » C'est un discours de mise en accusation de l'homme dans son rapport à la nature. Or, ce que je vois autour de moi, ce n'est pas tout à fait ça. Prenons le cas du parc naturel de la Camargue, qu'on présente parfois comme un pur produit de la nature. En réalité, il s'agit d'un système aménagé par l'homme pour la production de sel et la riziculture. C'est un système géré artificiellement qui est néanmoins labellisé « parc naturel ». On voit bien, avec cet exemple, que l'action de l'homme n'est pas forcément négative.
Entretien Le Terrien " L'écologie radicale, c'est maintenant vital"
Le Terrien, 2020
Le manque de respect pour le vivant et la mondialisation sont à l’origine de la pandémie que nous connaissons aujourd'hui. Elle est l’un des symptômes de la crise anthropogénique (créée par l’homme) connue sous le nom d’Anthropocène, ou encore de cette ère géologique potentielle que l’on définit parfois à tort comme celle du primat de l’homme sur la nature. Cette période est en réalité plutôt celle du « retour de la nature » sous la forme de catastrophes et de dangers en tous genres. Elle se caractérise par la création du risque permanent et met en avant la vulnérabilité de sociétés humaines hautement interdépendantes, de services publics très fragilisés par des décennies de politique néolibérale et le fait que tous les êtres vivants sont interdépendants : on ne peut pas maltraiter les autres espèces ou les écosystèmes sans en subir un jour les conséquences. Est aussi ici en question le mythe fondateur du libéralisme ou encore la sacralisation de l'individualisme : c’est grâce à la société que nous survivons, grâce aux métiers du care et de services que les communautés perdurent. Cette crise nous donne à repenser l'organisation et les dogmes fondateurs de nos sociétés néolibérales éco-et anthropophages.
Bretagne, fragile bastion de l'écologie politique
Parlement(s) - HS n°10, p. 69-84., 2014
La Bretagne est souvent considérée comme un bastion écologiste. Pourtant, malgré leurs scores électoraux notables, les Verts bretons sont peu présents dans les institutions. Si les écologistes ont, ces dernières décennies, favorisé l’évolution de la région vers la gauche et d’une gauche intégrant une sensibilité environnementaliste et régionaliste, ils n’en restent pas moins une force politique secondaire à cause de leurs divisions internes historiques et de la forte domination du PS. Brittany is often seen as an ecologist stronghold. Yet, despite their significant electoral results, Breton Greens are hardly present in the institutions. If the ecologists, during the last decades, have fostered the evolution of the region to the left, and a left incorporating an environmentalist and regionalist sensibility, they are nevertheless a secondary political force because of their historical internal divisions, and because of the strong dominance of the Socialist Party.
Bande dessinée et écologie: compte rendu d'un album de Valérian (billet de blog)
Club de Mediapart, 2021
Quelles métaphores de la question écologique sont utilisées dans les oeuvres de science-fiction ? C’est sur cette problèmatique que porte mon analyse de l’album Bienvenue à Alflolol, tome 4 des aventures de Valérian, dans le cadre d’un travail de séminaire à l’université de Zurich. J’en donne ci-dessous une version raccourcie et adaptée que je soumets volontiers à la discussion.