« Mon père avait raison » : la transmission des valeurs entre les générations (original) (raw)

Transmettre des valeurs entre générations : tel père tel fils ?

Revue de l'OFCE, 2018

Ce texte propose un historique des différentes études concernant le degré de mobilité intergénérationnelle des patrimoines. L'ensemble des mesures établies par les différents auteurs permet de juger de l'importance de la transmission des inégalités de richesse selon les sociétés. Outre les transferts intergénérationnels matériels (héritage et donations), certaines études prennent en compte la transmission d'autres caractéristiques : éducation, revenus, préférences, gènes, …, pour expliquer le degré de mobilité. La plupart des études économétriques sur la mobilité intergénérationnelle des patrimoines met en évidence un effet non négligeable de la fortune des parents pour expliquer celle de leur progéniture. L'ampleur de cette immobilité dépend des pays, des époques, des données utilisées, mais aussi des niveaux de richesse eux-mêmes. L'élasticité intergénérationnelle du patrimoine est sans doute plus élevée chez les riches (autour de 0,70) que dans le reste de la population où elle dépasse rarement 0,50 : autrement dit, avoir des parents deux fois plus dotés que la moyenne de leur génération permet au maximum d'être plus fortuné de 50 % par rapport à la sienne. Mots clés : patrimoine, inégalité et mobilité intergénérationnelle, transmission, héritage. * Les auteurs remercient R. Magnuson de les avoir informés des plus récentes études sur l'Europe du Nord.

Mon p�re avait raison" : la transmission des valeurs entre les g�n�rations

2008

En France, l'influence des comportements patrimoniaux des parents sur celui de leurs enfants a souvent été mise en évidence. Comment expliquer alors ce "poids d'Anchise" ? Dans cet article, nous utilisons une enquête originale française et unique initiée par le Delta et TNS-Sofres en 2002 dans laquelle nous disposons à la fois d'informations patrimoniales et subjectives pour deux générations. En rapprochant les préférences vis-à-vis de l'épargne des parents et des enfants concernant leurs attitudes face au risque et à l'avenir, nous obtenons des corrélations intergénérationnelles significatives, de l'ordre de 0,25 qui ne justifient cependant pas une similarité parfaite. Par ailleurs, l'élasticité de la richesse des enfants par rapport à celle de leurs parents se situe autour de 0,22. Cette mesure est corrigée des effets d'âge et concerne les patrimoines de deux générations coexistantes, c'est-à-dire avant que le gros des transferts intergénérationnels ait eu lieu. Plus de 40% de cette élasticité peut être expliqué (directement ou indirectement) par les niveaux de revenu permanent des deux générations. Les niveaux d'éducation et les préférences y contribuent chacun pour un cinquième, les transferts intergénérationnels déjà effectués pour 13%. La contribution des goûts de l'épargnant est encore de 13% lorsque l'on tient compte également des revenus permanents. Même si elle n'est pas la seule, la transmission des préférences joue donc un rôle non négligeable dans la transmission des inégalités de patrimoine. Mots clés : Préférences de l'épargnant, patrimoine, inégalités intergénérationnelles Code JEL : D31, D12, D63 Avril 2008 1 "Mon père avait raison" est le titre d'une pièce de Sacha Guitry : "J'ai été comme toi et tu seras comme moi. Mon père avait raison". L'auteur tient à remercier Amédéo Spadaro pour sa lecture attentive. Ce travail s'inscrit dans un programme de recherche sur les préférences des épargnants menée en collaboration avec André Masson.

Le père : un héritage archaïque ?

Revue française de psychanalyse, 2013

Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.

La question des générations : Qui a pris, laissé ou transmis quoi à qui, comment et pourquoi ?

Liberte, 2011

Commençons par la fin Pour ce qui est de la tolérance, je vais tenter de vous l'arracher en faisant comme les journalistes et en vous livrant dès maintenant une conclusion à laquelle aucun des arguments qui suivront ne mènera. Ce sera toujours cela de pris. Avant de répondre à la question de surface, en somme, o rons-nous la réponse à une question sous-jacente, au cas où ce serait la plus importante. Car je ne suis pas convaincu qu'il soit su sant de prendre au pied de la lettre notariale, comme nous allons le faire tout à l'heure, tous les débats contemporains concernant la mémoire, le patrimoine, l'héritage, les traditions ou la justice intergénérationnelle. Un peu comme on doit le faire pour ce qu'un ami paradoxal appelle les groupes « néo-trad » qui chantent l'aïeul, il faut aussi entendre dans toutes les formes du retour au passé proche la recherche de points de repère et d'enseignements dont on pourrait tirer une ligne de conduite et une sagesse. À cause de la di culté d'imaginer un avenir « collectif » à la face du délitement de cette épithète, nous passons en revue les morceaux du passé national et nous cherchons parmi eux ceux dont la constitution annoncerait l'aptitude à durer. Et à partir de la durée, nous essayons de réinventer du temps. Notre incertitude politique est grande et la question qui se traîne derrière celle de la justice intergénérationnelle (ou derrière celle de la perte de la « substance » canadienne-française, etc.), c'est celle que nous n'osons plus poser : « Que sommes-nous en droit d'espérer ? » demandait Kant, « Que faire ? » répétait Lénine. Telle est, au fond, la question que remplacent maintenant ses multiples avatars intergénérationnels, écologiques, patrimoniaux, mémoriels et historiques :

Aînés, Famille, Enseignants: Modèles dans la transmission culturelle Stó:l

À l'aide de méthodes et procédures ethnographiques, et dans la perspective d'une théorisation ancrée, la recherche présentée ici examine la transmission linguistique et culturelle entre les Aînés, les membres de la famille et les enseignants dans le cadre du Programme d'aide préscolaire aux Autochtones dirigé par la Première nation Stó:lō, une communauté indigène située dans les régions environnantes de Chilliwack, Colombie-Britannique, Canada. Des observations extensives et l'analyse de documents vidéographiés ont été utilisées pour cerner un modèle en deux volets de la participation guidée, dans lequel la structure du programme élicite des occasions d'interactions dyadiques et la modélisation des rituels et pratiques culturelles par tout le groupe.