Laïcité et identité culturelle (original) (raw)
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Dossiers du CRISP, 2011
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Asomatisme1 et identité culturelle
Recherches, 2010
Adam a été créé comme ayant deux corps, dit Jacob Böhme. L'un est le corps de lumière, image parfaite de la forme humaine figurée depuis l'éternité par la Sagesse […]. L'autre est le corps de ténèbres, selon l'image de l'esprit de ce monde (Deghaye 1983 : 181).
Le Portique, 2016
Dans cet article est exposée la pensée de Gilbert Simondon concernant l’individuation psychique et collective qui culmine avec l’émotion, moment de l’échange informationnel entre les sujets du collectif (l’individu auquel s’ajoute la part de préindividuel qu’il lui reste de son individuation et qui permet d’autres individuations ultérieures). C’est le moment de la transindividuation que j’associe à l’instauration d’une communauté laïque. This article describes Gilbert Simondon’s thoughts about the psychic and collective individuation that culminates in emotion, the moment of information exchange between subjects within the collective. It is this moment of transindividuation that I associate to the establishment of a secular community. https://journals.openedition.org/leportique/2839
Le Portique, 2007
La cité bruit du débat qui oppose libéraux, républicains, " communautariens " et " multiculturalistes " : il s'agit de savoir quelle place accorder, dans des sociétés traversées par une grande variété de choix de vie, aux revendications de type ethnique. Pour en décider, il nous paraît nécessaire de déplacer le problème sur le terrain de l'analyse philosophique. Comment concevoir les relations entre la notion d'identité, entendue comme ce qui constitue le caractère irréductiblement spécifique d'un individu, et l'ensemble des comportements, des représentations et des valeurs traditionnels, transmis par des aires de civilisations qui se distinguent consciemment les unes des autres ? Dans quelle mesure l'identité at -elle besoin de la culture ? Chez les humains, l'identité est intériorisée : elle désigne à la fois le fait d'être soi et de se savoir soi. La notion d'identité renvoie donc à celles de subjectivité (dans le premier cas) et de réflexivité (dans le second). On pourrait dire également, en première approximation, qu'elle consiste en la capacité de s'identifier et par là de se reconnaître, aussi bien qu'en le fait d'être identifié et reconnu par autrui. L'identification humaine, qu'il s'agisse de l'autoidentification ou de l'identification par autrui, implique de surcroît un acte de langage : par exemple, et pour dire les choses de manière minimale, dans les deux cas l'attribution d'un nom propre entre dans le processus d'identification. Pour se constituer réflexivement et pour être reconnue par un tiers, la subjectivité a comme condition fondamentale de possibilité l'efficience du langage.
Laïcité et humanisme : un titre et deux mots de grande actualité tant au Québec qu’ailleurs dans le monde. Cet ouvrage, avec des contributions d’acteurs clés qui alimentent le débat sur le sens et la définition de la laïcité dans le Québec du xxie siècle, arrive à point nommé. Les textes de Thomas De Koninck, Jacques Dufresne, Georges Leroux, Guillaume Rousseau, Mathieu Bock-Côté, Normand Baillargeon, Mohamed Lotfi et Charles Le Blanc ne défendent pas une thèse particulière à propos de la laïcité. Ils forment plutôt un ensemble de réflexions polyphoniques qui se présentent comme une contribution philosophique, juridique, politique et sociologique à la question de la neutralité religieuse de l’État. À la fin du recueil figure un texte de Voltaire sur la tolérance, qui vient à la fois inscrire les questions abordées dans une perspective historique et illustrer le caractère continu d’un débat dont cet ouvrage se veut l’un des nombreux échos.
Au regard de son importance dans les débats qui ont fait l'histoire de la France en tant que République, on pourrait affirmer, à l'instar de Valentine Zuber, que la laïcité « est devenue le quatrième terme de la devise républicaine ». Deux cents ans d'histoire républicaine furent mus par une âpre lutte politique pour la laïcité. Ce concept, pourrons-nous dire, est désormais sanctifié, fédérant l'entièreté de l'hémisphère politique. D'aucun n'oserait alors remettre en question sa sacro-sainteté. La laïcité, dans sa conception universaliste et humaniste, héritée de l'esprit de 1789, est conçue comme régulatrice de l'ordre sociopolitique et repose sur quatre principes phares. Deux de ces principes concernent ses finalités, c'est-à-dire la garantie de la liberté de conscience et la protection contre toute forme de discrimination religieuse. Deux concernent les méthodes employées pour garantir ces mêmes finalités. Il s'agit de la neutralité de l'instance étatique vis-à-vis des cultes et de la séparation institutionnelle entre l'État et les Églises. En d'autres termes, la laïcité garantit ce que le philosophe Isaiah Berlin nommait les « libertés négatives » individuelles-l'absence d'entrave confessionnelle du sujet-par le biais d'une institution nationale et collective-l'État de droit. Ainsi Alfred Stepan parle de « double tolérance » : si le religieux perd sa primauté de la gestion de l'instance étatique, cette dernière ne doit pas interférer dans les affaires des croyants. Mais au-delà de ces principes phares naissent une diversité de conceptions. L'histoire de la France républicaine fut façonnée par un affrontement de laïcités plurielles. De 1789 à 1905, deux visions antagonistes se livrent batailles. La « laïcité séparatiste », 5 prônant une séparation stricte des institutions ecclésiastiques et étatiques, s'oppose à une « laïcité partenariale » concrétisant la coopération étroite entre les deux entités. L'année 1905 voit le triomphe de la conception universaliste et séparatiste de la laïcité. Cette conception fut, dès lors, dominante. En 1989, avec ce que l’on a communément nommé « l’affaire du foulard », s’opère un tournant. Une conception identitaire de la laïcité vint s’opposer à l’hégémonie de la laïcité universaliste.