Entre immobilité, pesanteur et mouvement : la danse originaire du corps. Straus, Maldiney, Merleau-Ponty (original) (raw)

Méreau, Rousseau et la fête dégenrée des corps dansants

Perspective, 2020

Cet article, fondé sur une lettre adressée à Rousseau par le maître de danse Charles Hubert Méreau, publiée en 1763, décline une analyse en deux volets : d’une part, on décrit le cas de Méreau comme celui d’un maître de danse érudit qui, par son geste polémique, déstabilise les rapports entre danse, classe et savoir au sein du milieu philosophique des Lumières. D’autre part, on se concentre sur l’enjeu principal du débat, à savoir le rôle des femmes dans l’apprentissage et la pratique de la danse. La réponse de Rousseau à Méreau nous permet de mesurer l’importance du concept politique et esthétique de « fête idéale » conçue comme l’expression d’une égalité radicale, et celle d’une « danse du plaisir » qui conduit vers une conception protéenne du genre tendant à dépasser le modèle fixe d’une fraternité patriarcale.

Mouvement originaire et mouvement imaginaire dans la philosophie de Merleau-Ponty

La philosophie de Merleau-Ponty n'est assurément pas une philosophie du repos. Elle est toutefois également une philosophie de « l'éternel retour » 2 , de l'enroulement sur soi, des replis d'une même chair universelle. L'être est oscillation, interrogation sans cesse ouverte, mais aussi incessant retour sur soi de la quête de soi, « explosion stabilisée » 3 . L'être n'est pas un en soi massif mais son "mouvement" précède l'espace. Ainsi peut-on repérer dans la pensée merleau-pontyenne une distinction décisive entre le déplacement du corps dans l'espace objectif du partes extra partes, phénomène jugé superficiel par Merleau-Ponty, et un mouvement plus originaire, étrange mobilité immobile, ou, plus exactement, dynamisme antérieur à l'opposition entre mobilité et immobilité locales, que Merleau-Ponty identifie également comme le mouvement du rêveur, à l'écart du monde, sans déplacement du corps dans ce dernier, mais incarnant « une direction de notre existence » 4 .

« Corps en mouvement, la danse au musée »

Repères, cahier de danse, 2017

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L'émoi de la danse, corps et âme

2021

Cet article étudie le langage des passions dans le domaine de la danse du point de vue de la littérature qui existe à son sujet depuis le XVIIe siècle jusqu'au début du XXe siècle. L'accent y est porté sur les discours qui entourent les affects spectaculaires dans leurs rapports étroits avec l'évolution philosophique et culturelle de la notion à travers plusieurs changements de régime émotionnel dans l'art de la composition chorégraphique comme dans le champ de la réception des œuvres.

Gwiazdzinski L., Charlot A., 2016, «Géochorégraphie : marcher et danser avec Henri Maldiney », in C. Younes, Olivier Frérot, 2016, A l ‘épreuve de l’exister avec Henry Maldiney, Paris, Hermann, pp.311-321

Un géographe et une chorégraphe ont imaginé la possibilité d’une double rencontre en mouvement, autour de la pensée d’Henri Maldiney – qu’ils explorent et qui les rassemble – et de l’idée de « l’existence comme ouverture à l’Être ». Triple tentative de rencontre : rencontre avec les mots du philosophe, rencontre entre deux disciplines et rencontre avec d’autres scientifiques à travers la marche et la danse le temps d’un « atelier géochorégraphique ». Au-devant d’eux-mêmes, loin des cadres parfois sclérosants de leurs univers codifiés, la chorégraphe accompagnée de deux danseurs et le géographe ont imaginé quelques protocoles hybrides pour « marcher et danser avec Henri Maldiney ». Ensemble ils ont construit l’épreuve qui permet « d’habiter au sens d’exister ». Ils ont invité les participants d’ici et d’ailleurs à « être », à faire l’expérience de la présence en un lieu qui devient bien davantage qu’un point sur une carte.

Maurice Merleau-Ponty, une esthétique du mouvement

Archives de philosophie, 69, 2006

La réception de l’esthétique de Maurice Merleau-Ponty est marquée par ses travaux sur la peinture et ce que cet art enseigne sur le rapport du corps et du monde. Or, en lisant les notes préparatoires de son premier cours du Collège de France intitulé « Le monde sensible et le monde de l’expres- sion » 1, on s’aperçoit que le cinéma joue un rôle essentiel également. Le pré- sent texte porte sur la phénoménologie merleau-pontienne du mouvement, ses rapports avec le cinéma, ce qui m’amènera au rapport de Jean-Luc Godard à la phénoménologie et à indiquer les prémisses d’un dialogue avec l’approche deleuzienne du cinéma. J’espère ainsi mettre en évidence les fon- dements d’une esthétique qui puisse entrer en dialogue avec les tendances principales de la réflexion esthétique contemporaine. Je défends la thèse que Merleau-Ponty avait une approche cinématographique des arts visuels en général et que si la peinture est bien le langage qui manifeste la genèse de notre rapport au monde, le cinéma est celui qui rend visible l’invisible de nos rapports avec autrui.

Mémoire : Le mouvement-steadicam et la performance du corps : usages, expressions, perceptions

2021

Nous pensons forcément à de nombreuses personnes quand nous écrivons. Ces remerciements sont le moyen d'en nommer une partie. Je les remercie du fond du coeur de m'avoir aidé, soutenu et encouragé durant deux années de recherche. Ce sujet m'a totalement fait corps, de la même manière que le steadicam s'agrippe à l'opérateur ou suit sans relâche les corps filmés. Je remercie mon directeur de recherche, Antoine Gaudin, pour m'avoir fait confiance, et m'avoir encouragé durant ces deux années. Je le remercie également pour ses conseils et ses mises en garde qui ont parsemé l'écriture de ce mémoire. Je remercie également ma seconde lectrice, Térésa Castro, pour ses précieux conseils. J'exprime ma gratitude aux cadreurs et cadreuses qui ont bien voulu m'accorder du temps, pour réaliser de longues discussions enrichissantes sur cet appareil : Lucie Fièvre, Fabienne Roussignol, Hannah Papacek Harper, Téva Vasseur et Valentin Monge. Merci du fond du coeur à mes amies Cécile Krys, Marion Durand et Pauline Saroul, pour leurs écoutes, leurs conseils et leurs relectures. Et enfin, à tous ceux qui m'ont aidé, partagé leur connaissance ou simplement soutenu, Emilie Casties,