K. Thein, L’âme comme livre. Étude sur une image platonicienne, Paris, Classiques Garnier («Kaïnon – Anthropologie de la pensée ancienne»), 2021, «Chôra» 20, 2022, pp. 379-383. (original) (raw)

« Des racines empédocléennes chez Platon ? Échos critiques à Empédocle dans l’élaboration platonicienne de l’âme », Etudes platoniciennes, 11 (2014) : psychè.

Études platoniciennes, 2014

La construction par Platon du concept de psukhè apparaît s’inscrire dans une polémique anti-empédocléenne. Le Timée, le Phédon et le Phèdre fourmillent ainsi d’échos au poème de l’Agrigentin, telles les références à la summetria des mélanges, au réseau de poroi ou conduits qui parcourent le corps, ou encore les métaphores végétales. Or, c’est paradoxalement en empruntant à Empédocle (pour qui il n’y a pas d’âme) des modèles de dispositifs corporels et physiques que Platon va récuser leur soubassement théorique : car « ce qui pense », qu’on lui donne ou pas le nom d’âme, ne peut ni être matériel, ni être hétérogène et procéder d’un mélange, ni s’identifier à la sensibilité.

Aristote, "Métaphysique" A, 1-2: un texte "éminemment platonicien"?

Elenchos, 2011

Based on the study of two polemical allusions to platonic dialogues in the first two chapters of Aristotle's Metaphysics, the present article aims at showing that they both introduce to the sharp criticism of Plato's theory of Ideas which Aristotle develops at length in the later part of Book A. Indeed, both references to Republic ii 379 c-d and Gorgias 448 c, while being very allusive, betray a clearly ironical tone and reveal how polemical Aristotle's purpose is when he quotes Plato in these pages. A new interpretation of the opening of Book A is thus proposed: this paper suggests that, far from being an``outstandingly platonic'' text despite of its being deeply imbued with platonic references, the very beginning of Aristotle's Metaphysics already conveys subtle but systematic criticism against Plato, which derives precisely from Aristotle's peculiar use of platonic references. Finally, on the ground of textual details related to the main subject of this paper, a hypothesis is made regarding the role of platonic circles in the ancient transmission of Aristotle's Metaphysics.

« Érôs platonicien, éthos chrétien. Le discours humaniste sur l’amour dans les Emblemata d’André Alciat », XVIIe Congrès international de l’Association Guillaume Budé, « L’homme et ses passions », org. Sylvie Franchet d’Espèrey (Lyon, Université Lyon II, Université Lyon III, ENS, 26-29 août 2013)

Le thème retenu pour le XVII Ie congrès de l'Association Guillaume Budé, L'homme et ses passions, s'inscrit dans la continuité du XVI e congrès qui portait sur L'homme et la science (Montpellier). Fondamentalement, ce choix témoigne du désir de tenir ensemble tous les aspects de l'humanité, telle qu'on la découvre dans les grands textes anciens et modernes. Scientifiquement, c'est un thème transversal, qui offre un triple intérêt. ➢ Il présente deux faces complémentaires : une dimension philosophique et théorique d'une part ; une dimension proprement littéraire de l'autre. Le comité scientifique a souhaité que ces deux aspects soient traités à égalité, en particulier dans les rapports, qui inaugurent le congrès. Leur interaction sera un élément capital pour les résultats que nous espérons obtenir.

Apostolos Lampropoulos, « Des yeux au cœur, l’intime comme exercice en théorie », in Lojkine, Stéphane – Manzari, Francesca (dir.) : « Renewing Theory », Malice : le magazine des littératures & des cultures à l’ère du numérique 16 (2022) ; en ligne.

2022

Des yeux au coeur, l'intime comme exercice en théorie cielam.univ-amu.fr/malice/articles/yeux-coeur-lintime-exercice-en-theorie Des yeux au coeur, l'intime comme exercice en théorie Apostolos Lampropoulos-Université Bordeaux-Montaigne-Plurielles 2/20 notions qui pourraient bien nuancer leurs liens. S'il est déjà difficile de dire à qui appartient un corps et de quoi un corps est une partie, alors la notion d'un « corps propre » pourrait aussi, dans ce contexte, passer pour une contradiction dans les termes. Ce questionnement est inhérent à certaines écritures de soi et, plus précisément, dans le cas du genre atypique et fascinant que l'on pourrait appeler les récits de soi théoriques. Parmi les exemples les plus significatifs figurent les deux textes qui formeront le corpus de cet article : « Savoir » de Hélène Cixous qui fait partie du volume Voiles (1998) qu'elle a coécrit avec Jacques Derrida et L'Intrus (2000) de Jean-Luc Nancy. « Savoir » de Cixous relate l'impact d'une opération au laser intervenant sur la myopie de la narratrice et, en un sens plus large, sur son propre regard, sur sa manière de se voir elle-même et de voir sa mère. Une bonne partie de ce court texte tourne autour des voiles qui empêchaient sa vision et ne sont découverts qu'a posteriori. De l'autre côté, L'Intrus deJean-Luc Nancy se concentre sur la transplantation cardiaque de l'auteur et sur le traitement de son cancer. D'abord publié en 2000, il a été complété par deux postfaces (la première pour l'édition de 2005 et la seconde pour celle de 2010) qui servent aussi de preuve de la survie de l'auteur. Le texte a inspiré un film de Claire Denis, également intitulé L'Intrus (2004), que Nancy lui-même décrivait comme une adoption plutôt que comme une adaptation. L'Intrus de Nancy nous rappelle ce que signifie devenir étranger à soi ou porter un étranger en soi, mais aussi comment l'on doit se perdre soi-même afin de survivre. En outre, le texte décrit comment l'on peut être touché de l'intérieur en ouvrant la part intime de soi-même à une véritable invasion de ce qui était ordinairement compris comme étranger.

« L’amor humanus chez Marsile Ficin. Entre idéal platonicien et morale stoïcienne », Dictynna, revue électronique dictynna.revue.univ-lille3.fr, 4 (2007), 16 p.

Entre idéal platonicien et morale stoïcienne Avec le Commentaire sur le Banquet de Platon, ou De Amore, en 1469, Marsile Ficin ramène au coeur du débat philosophique le thème de l'amour, déjà revivifié par le célèbre poème de Guido Cavalcanti, Donna mi priega, qui avait révélé, par sa complexité même, l'inextricable enchevêtrement des discours philosophiques, médicaux et poétiques. Pic de la Mirandole avait à son tour, dans le commentaire 1 qu'il avait fait du poème de Cavalcanti, en 1500, recouvert d'un voile obscur un sens qui devait rester hermétique. Ficin enrichit profondément la réflexion sur l'amour en se proposant de donner non seulement une relecture du Banquet de Platon, mais aussi une mise en perspective de toute la tradition néoplatonicienne, qui permet au fondateur de l'académie florentine de rendre compte de la pensée du philosophe grec tout en livrant ce qu'on pourrait appeler -en s'inspirant de la terminologie des traducteurs -une belle infidèle qui allait connaître un succès et une influence durable sur la pensée et la poésie d'amour occidentale des deux siècles suivants 2 . A l'origine de la redécouverte de Platon, le Commentarium de Ficin est en même temps le point à partir duquel la philosophie d'amour du XVIe siècle italien sera le lieu d'une déformation généralisée de la pensée de Platon, notamment dans le genre philosophico-littéraire des traités d'amour dont le texte de Ficin peut être considéré comme le traité fondateur, point de référence de ses imitateurs, plus ou moins rigoureux, et de ses détracteurs 3 . Ficin offre un commentaire qui suit de près le texte du Banquet antique non seulement dans sa forme et son déroulement -puisque chaque discours est repris et commenté par un orateur de l'académie florentine -mais aussi dans le souci de donner une lecture attentive par une attitude exégétique et interprétative rigoureuse. Mais Ficin, optant pour l'harmonisation du propos à travers les discours des différents orateurs, fait du sixième discours, que Platon avait consacré à l'exposé de Socrate et de Diotime, le lieu d'une vérité qu'il projette sur les précédents. S'il est vrai que Platon, malgré la primauté accordée à Socrate -tout en jouant cependant de l'ambiguïté du statut de Diotime -, avait distribué quelques parcelles de vérité dans les cinq premiers discours, l'humaniste, lui, en fait un principe de rédaction : de la polyphonie naît une harmonie qui invite à voir derrière l'exégèse du texte de Platon l'expression de la pensée originale de Ficin, une préparation à sa théologie platonicienne. L'incontestable prégnance des textes de Plotin, Denys ou Hermès, auxquels Ficin consacre ses travaux philologiques et théologico-philosophiques, a cependant quelque peu occulté l'influence de la philosophie stoïcienne des passions et de la conception romaine de la fascination dans la conception de 1 Je remercie Carlos Lévy d'avoir relu cet article qui a bénéficié de ses remarques et de ses suggestions. J. Pic de la Mirandole, Commento, trad. et notes de S. Toussaint, Lausanne, L'Age d'homme, 1989 2 Voir l'étude de J. Festugiere, La Philosophie de l'amour de Marsile Ficin et son influence sur la littérature française au XVI e siècle,

'Dans la caverne du dialogue : Une lecture métadiscursive de l’allégorie platonicienne', in R. Astruc et A. Georgandas (éds) Le mythe de la caverne aujourd'hui, Paris, 2015, pp. 45-59.

De quoi l’allégorie de la caverne est-elle précisément l’image? Ce texte célèbre est généralement interprété comme l’illustration des exposés préalables de Socrate sur la paideia, sur le rôle du philosophe dans la cité ou encore sur les modalités de la connaissance. Je propose d’envisager l’allégorie comme une image du dialogue lui-même, tel qu’il est conduit par Socrate dans la République : l’interaction entre le philosophe libéré de ses liens et les prisonniers de la caverne serait ainsi un « métalogue » (G. Bateson), un dialogue qui parle du dialogue dans lequel il est inséré, conviant ainsi le lecteur à une « coopération interprétative » (U. Eco). L’allégorie nous inviterait ainsi à relire la République, et à comprendre en particulier la fonction de la connaissance du bien dans la recherche sur la justice menée par Socrate, ainsi que les limites de cette recherche.

Giulia Sissa, L’Âme est un corps de femme. Paris, Éditions Odile Jacob, 2000, 224 p

L Homme Revue Francaise D Anthropologie, 2003

Ce document a été généré automatiquement le 23 septembre 2020. © École des hautes études en sciences sociales Ce livre montre l'intérêt que peut avoir l'éclairage ethnologique sur le discours philosophique. Considérés à l'aune de la conception grecque de l'identité sexuelle, les textes de Platon, d'Aristote ou des sceptiques prennent une coloration différente de celle que leur donne l'histoire de la philosophie.