Amadour et les saints apostoliques méridionaux. Récits apocryphes et légendes hagiographiques dans le Languedoc médiéval, dans S. Brouquet, M. Fournié (dir.), Ad sanctos. Reliques, reliquaires et culte des saints dans le Sud-Ouest de la France, PUM, Toulouse, 2022, p.19-31. (original) (raw)

Charles Mériaux, ‘Gallia irradiata’. Saints et sanctuaires dans le nord de la Gaule du haut Moyen Âge. Stuttgart, Franz Steiner Verlag, coll. « Beiträge zur Hagiographie » 4, 2006, 428 p

Archives Des Sciences Sociales Des Religions, 2007

Gallia irradiata : la Gaule du Nord est « irradiée par les précieuses reliques des saints » comme le chante un clerc de Saint-Vaast d'Arras au XI e siècle. À cette date, la christianisation du territoire septentrional est achevée. C'est le terme de l'étude de Charles Mériaux qui remonte aux VI e et VII e siècles pour appréhender le phénomène de christianisation de cette partie du territoire franc. Au coeur de l'enquête : le processus de christianisation. À sa base : une documentation lacunaire, falsifiée et hagiographique. Les Vies de saints abondamment exploitées ici exigent, en effet, un véritable travail critique de l'historien tant il est vrai qu'elles sont mues par le principe de la triple stylisation des faits et gestes de leurs héros (stylisation du saint lui-même de son vivant qui se modèle sur les préceptes scripturaires ; stylisation après sa mort des témoignages souvent sélectifs de l'entourage ; stylisation, enfin, due au rédacteur de la Vita en fonction de son milieu). Outre les Vies de saints, Charles Mériaux a puisé dans les Gesta, oeuvres composées à partir du milieu du X e siècle : les Gesta abbatum sithiensium ou les Gesta des évêques de Cambrai. De même, il exploite des sources narratives (les fragments des Chronicon Vedastinum), des actes privés tels que les donations des fidèles consignées dans les libri traditionum, des descriptions de biens (comme celle du temporel et du trésor de Saint-Bavon et des morceaux du polyptique d'Elnone), enfin des sources liturgiques et nécrologiques. La documentation est donc essentiellement écrite et ne recourt que très peu à l'archéologie, à la toponymie ou à l'hagiotoponoymie.

2016. « Les manuscrits enluminés des prélats du Midi de la France au cours du 14e siècle », dans Fournié M., Le Blévec D., Stones A. (dir.), Culture religieuse méridionale : les manuscrits et leur contexte artistique, Cahiers de Fanjeaux 51, Toulouse, Privat, 2016, p. 131-165.

Cahiers de Fanjeaux 51, 2016

Au XIV e siècle, les papes résident à Avignon. Français originaires du sud de la France, ils favorisent les membres de leur famille et peuplent la curie et les sièges épiscopaux importants de leurs neveux ou de leurs cousins, issus comme eux de familles méridionales. L'ascension ecclésiastique de ces familles est particulièrement déterminante sous le pontificat de Pierre Roger, pape sous le nom de Clément VI (1342-1352), qui facilite les carrières des membres limousins de sa famille. Dans ce contexte, il m'a paru intéressant d'inventorier les manuscrits, notamment les manuscrits enluminés, possédés par des prélats méridionaux dans le courant de ce siècle. Commencé en 2007, ce travail d'inventaire mené parallèlement à mes recherches n'en reste pas moins provisoire et en constante évolution. Il réunit aujourd'hui les notices de 40 ecclésiastiques pour près de 80 manuscrits. La méthode employée, qui consiste à partir du commanditaire, originaire du Midi de la France ou y ayant exercé les charges d'évêque ou d'archevêque, a été adoptée afin de ne pas créer des classements artificiels entre des manuscrits différents stylistiquement, mais qui pourtant furent commandés ou achetés par des commanditaires Émilie Nadal Toulouse Les manuscrits enluminés des prélats du Midi de la France au XIV e siècle 01 1°

Review of "Le légendier de Moissac et la culture hagiographique méridionale autour de l'An Mil. Etudes réunies par Fernand PELOUX (= Hagiologia, 15), Turnhout, 2018", in Analecta Bollandiana, 138 (2020), p. 204-210.

Analecta Bollandiana, 2020

tardivement comme chef de file de la sainte cohorte à laquelle il appartient (au XII e s. dans l'hagiographie latine). S. R. rappelle que des parallèles existent aussi avec l'histoire de Maurice et sa Légion thébaine, et n'exclut pas que cette dernière légende ait servi d'inspiration aux récits d'Ursule et d'Acace. La complexité du dossier d'Acace n'est pas éludée, mais la possible filiation avec un homonyme grec nous paraît trop négligée. De surcroît, la touche gender que S. R. ajoute à sa contributionassimilant Acacius à S. Sébastien, et attribuant une possible connotation sexuelle aux flèches pénétrant la chair du saintnous laisse sceptique, et clôt en mode mineur cet intéressant volume.

"Le culte des saints évêques de Provence au Moyen Age : aspects archéologiques", dans Corps saints et reliques dans le Midi, Cahiers de Fanjeaux, 53, 2018, p. 139-157.pdf

Le culte des saints évêques de Provence au Moyen Âge : aspects archéologiques La Provence est riche d'un maillage de cités épiscopales érigées précocement. Les données archéologiques sur le culte des saints évêques provençaux sont diverses. Le dialogue avec les sources écrites est encore à approfondir. Des cités, en particulier Arles, fournissent une abondante documentation, tandis que pour d'autres nous sommes confrontés à des informations réduites, si ce n'est inexistantes. Ainsi que nous allons le mettre en valeur, c'est l'Antiquité tardive qui fournit le plus de saints évêques à l'espace provençal et marque durablement la topographie du sacré dans les cités 1 . Rares sont les saintetés épiscopales postérieures au haut Moyen Âge et plus rares encore les organisations monumentales liées à ces saints. À l'origine, la majorité de ces sépultures se localise dans des basiliques suburbaines, l'elevatio des reliques et leur transfert au coeur de la ville, en particulier dans l'église cathédrale, s'affirment tardivement aux xiv e et xv e siècles.