Génocide, destruction et reconstruction du lien familial (original) (raw)
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Crises politiques et refondation du lien social
Classiques des sciences sociales., 2006
Faculté de philosophie, Université catholique d'Afrique centrale, Yaoundé, Cameroun, Centre d'études et de recherches sur la justice sociale et politique "Crises politiques et refondation du lien social : quelques pistes philosophiques" 1 Texte non publié d'une conférence prononcée en 2003 à l'Université catholique d'Afrique centrale, au Centre d'études et de recherches sur la justice sociale et politique. "Crises politiques et refondation du lien social : quelques pistes philosophiques" (2003) 4
Les États-Unis et le concept de génocide. Esquisse d'une relation difficile
Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique, 2022
French: L’objectif de cet article est de retracer et analyser la mise en place du rapport complexe que les États-Unis entretiennent avec la notion de génocide, afin d’en cerner les tenants et les enjeux politiques, géopolitiques et mémoriels. Dès les premiers débats pour la conceptualisation du crime de génocide, consécutifs à la Shoah et débouchant sur la Convention de 1948 de l’ONU, dans lesquels les États-Unis s’investissent fortement, il est clair que la définition du terme recouvre des enjeux importants. Puis, alors que les États-Unis ne ratifient cette convention qu’en 1988, c’est ensuite l’utilisation du terme (parfois liée à l’intervention diplomatique ou militaire pour empêcher les massacres lorsqu’ils ont lieu) ou la mémorialisation des génocides passés qui posent question. L’article aborde la position des autorités américaines vis-à-vis des principaux cas de violence de masse des 20e et 21e siècles, et la met en parallèle avec les difficultés des États-Unis à mémorialiser les pages sombres de leur propre histoire nationale. English: The goals of this article are to trace and analyze the complex relationship that the United States has built with the notion of genocide and to identify its political, geopolitical and memorial aspects. From the first debates on the conceptualization of the crime of genocide after the Holocaust and until the ratification of the UN Convention in 1948 (debates in which the United States was heavily involved), it was clear that the definition of the term genocide was a difficult and sensitive matter. Since 1948, even while the United States did not ratify this convention until 1988, the use of the term raised questions. These uses were often related to possible diplomatic or military interventions to prevent ongoing massacres and to commemorative activities. This article discusses the position of U.S. authorities vis-à-vis the major cases of mass violence during the 20th and 21st centuries and contrasts it with the difficulties of the United States in memorializing the dark pages of its own national history.
N/A, 2003
Pour de nombreux écrivains et philosophes, les oeuvres de Donatien-Alphonse- François, le Marquis de Sade (1740-1814) peuvent aider à faire comprendre les origines intellectuelles ou culturelles du nazisme. 3 Cette interprétation de Sade suppose que ce dernier représente, d'une façon ou d'une autre, les pensées du siècle des lumières. Elle suppose également qu'un ou plusieurs courants de la pensée ou de la culture occidentale constituent un lien entre le nazisme et le siècle des lumières. Mon propos est de soutenir cette interprétation de Sade. Paper presented at the first International Colloque on the Marquis de Sade. Charleston, South Carolina, 12- 15 March 2003. Link: http://prosper.cofc.edu/\~desade/m.deSade.html
La guerre n'a rien de normal : c'est la banqueroute de la politique et de l'humanité. Tel est l'avis unanime des activistes des droits de l'homme. [...] Mon père Léo Maillet (1902-1990) parlait de stupidité, lui qui n'arrivait pas à trouver d'explication raisonnable lorsqu'il évoquait les auteurs du « génocide des Juifs, au coeur même de cette culture européenne qui avait généré la modernité [...] Texte rédigé en italien par Daniel Maillet (Cunha près São Paulo, Brésil) en collaboration avec Roland Schramm (Rio de Janeiro) ; révision italienne de Piergiorgio Morgantini (Terre di Pedemonte, Tessin, Suisse), traduction de l’italien par Jacques Gubler (Bâle, Suisse)
Les génocides et l’état de guerre
Astérion, 2009
La défi nition du mot « génocide » relève d'emblée d'ambiguïtés lexicales et conceptuelles. À l'origine juridique, le terme divise les historiens qui y voient tantôt une spécifi cité du XX e siècle, tantôt un hapax avec la « solution fi nale », tantôt un phénomène plus ancien avec le moment fondamental de la colonisation ouverte à l'idée d'extermination. Ainsi, la prudence fera préférer la notion de « massacre de masse ». L'instrumentalisation politique de la référence à l'état de guerre est un parallélisme plutôt qu'une comparaison. Contexte favorable, prétexte, arrière-fond du discours génocidaire, la guerre est faux ami avec le génocide. Huis clos autophage dans une entité politique, le génocide connaît une plus grande proximité avec la guerre civile : la désignation d'ennemis intérieurs, la barrière du corps qui tombe, la « brutalisation » des sociétés favorisent la discrimination d'un ennemi qu'il faut rendre visible pour mieux le faire disparaître. La « bascule » dans le génocide révèle les mécanismes fantasmatiques du politique qui concrétisent l'éventualité destructrice de l'État. Aussi faut-il se demander si le génocide appartient en propre à une terrible modernité du XX e siècle ou à la substance de l'État. La question de la rationalité folle ou de la logique irrationnelle du génocide repose le problème du mal radical et du mal politique : dans la réinvention du politique à travers les pratiques génocidaires, l'existence et l'identité de l'État se redéfi nissent hyperconfl ictuelles.
La fiction du génocide ou le partage des émotions
La fiction du génocide ou le partage des émotions Résumé : Cette étude vise à montrer que la fiction du génocide vise à faire partager les émotions entre le narrateur et le lecteur. Il est possible de considérer le narrataire comme le représentant du vrai lecteur et non seulement comme le simple destinataire inscrit dans le texte ; c'est-à-dire qu'il fait partie du récit mais également qu'il est l'homologue du lecteur en tant que récepteur réel, car les deux -narrataire et lecteur réel -sont intégrés dans l'imaginaire du récit. Le rôle de l'auteur est de construire les mécanismes de relais entre le lecteur et l'auteur. Car le thème développé dans le récit, qui est toujours un monde imaginaire certes, mais dans l'acte de lecture cet imaginaire se transforme en monde vécu, senti, perçu et éprouvé, remémoré ou imaginé. L'analyse prend appui sur la littérature du génocide des Batutsi et conclut sur l'idée principale : le récit du génocide vise donc à partager les émotions entre le destinateur et le lecteur sur le massacre de l'État contre ses propres citoyens.
Construction et reconstruction de la nation
L'idée de la parenté, voire de l'identité des Huns et des Hongrois, est une construction de l'historiographie médiévale. L'influence de cette théorie subsiste jusqu'à nos jours, non seulement dans l'opinion publique des Hongrois, mais aussi dans la vie politique. En revendiquant ses racines orientales, le nationalisme hongrois met en relief sa différence avec les Occidentaux. Dans le passé, cela visait le pouvoir des Habsbourg ; aujourd'hui, c'est la communauté européenne qui est ciblée. Avec l'éveil des nationalistes extrémistes, Attila devient le personnage qui cristallise l'unité nationale, voire l'unité des peuples touraniens ! En 2012, sur une plaine de Hongrie, 80 000 personnes ont participé à une manifestation festive qui a réuni les représentants des peuples descendants ou parents des Huns, Turcs, Ouzbeks, Kazakhs, etc. 1 . À cette occasion, le parti d'extrême droite « Jobbik » a même demandé au gouvernement la constitution d'un comité d'experts, censé prouver que les Huns sont les véritables ancêtres des Hongrois ! Dès le début du x e siècle, les Hongrois sont désignés comme des Huns dans les chroniques occidentales. Cela n'a rien d'étonnant : les nouveaux peuples qui apparaissent sur la scène historique reçoivent souvent le nom de peuples déjà connus. Les Huns eux-mêmes ont été confondus ainsi avec les Avars. Le Chronicon Eberspergense (xi e siècle) évoque les dévastations des « Huns qui sont des Hongrois » en 933 2 . Au xii e siècle, pour Lupus Protospatarius, Hungari est synonyme de Huni 3 . Cette confusion s'introduit aussi dans les sources en langue vernaculaire : la Chronique