« Le monde ne suffit pas ». Rencontres littéraires avec la planète évanescente (original) (raw)
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Préface "Les mondes verts de la science-fiction"
Demain l'écologie ! Utopies et anticipations environnementales, Archéosf, 2020
Au XIXe siècle, la Révolution industrielle a profondément modifié le rapport de l’être humain à la nature. Dès cette époque, l’imaginaire littéraire s’est penché sur la question écologique et les textes d’anticipation réunis dans cette anthologie (datant de 1810 à 1920 et pour la plupart réédités pour la première fois) envisagent les atteintes à la nature, la destruction de l’environnement, voire la fin du monde. Devant les développements de la science et de l’emprise de l’humanité sur la Terre, certains imaginent une planète où la nature a disparu, où l’eau de source est une denrée plus rare qu’un vin millésimé, où les derniers oiseaux se trouvent en haut d’un Himalaya pris d’assaut par les villes, où l’on vit dans les égouts parisiens, d’autres font part de leurs craintes face à l’épuisement des ressources naturelles, tous lancent des avertissements qu’il faudra bien se résoudre un jour à écouter. « Alors commencera la redoutable période où l’excès de la production amènera l’excès de la consommation, l’excès de la chaleur, et la combustion spontanée de la Terre et de tous ses habitants. Il n’est pas difficile de prévoir la série des phénomènes qui conduiront le globe, de degrés en degrés, à cette catastrophe finale. Quelque navrant que puisse être le tableau de ces phénomènes, je n’hésiterai pas à le tracer, parce que la prévision de ces faits, en éclairant les générations futures sur le danger des excès de la civilisation, leur servira peut-être à modérer l’abus de la vie et à reculer de quelques milliers d’années, ou tout au moins de quelques mois, la fatale échéance. Voici donc ce qui va se passer. » (1872)
Prose du Transsiberien et experience du monde entier : la littérature et la vie
Récit de vie, récit de soi, Christophe Ippolito (éd.), Edition des Passage(s), Caen, 2018
Résumé La vraie question n’est pas si Blaise Cendrars a pris le Transsibérien, comme il raconte dans son poème, ou non, mais comment fait-il pour prétendre à l’authenticité et au vécu de son poème, et comment se fait-il que les lecteurs adhèrent à ce récit « autobiographique » ? Comment comprendre cette « poétique de vie », sous-tendue par une vie éminemment poétique ? Finalement, cet enjeu de la vie a son poids dans une réflexion plus large sur la poésie et sur ce qu’elle peut conférer comme expérience, autant qu’une conception très particulière de la modernité qui est celle de Cendrars. Mots-clés : expérience, poésie, vie, récit, esthétique, lecture. Title: „Prose of the Transsiberian and experience of the world: literature and life“ Abstract The question is not whether or not Blaise Cendrars really took the Transsiberian train all the way to China as he tells in his poem, but rather how he could pretend to authenticity and to personal experience in this poem, and how come the readers believe this “autobiographical” tale? How to understand this “poetics of life”, underlined by a truly poetic life? Finally, the stake of this topic of life is in a broader reflection about poetry and about what exactly it can convey in terms of experience, as well as in a very particular conception of modernity characteristic to Cendrars. Key-words: experience, poetry, life, narrative, aesthetics, reading.
"Les mondes verts de la science-fiction"
Demain l'écologie ! Utopies et anticipations environnementales, ArchéoSF, 2020
Au XIXe siècle, la Révolution industrielle a profondément modifié le rapport de l’être humain à la nature. Dès cette époque, l’imaginaire littéraire s’est penché sur la question écologique et les textes d’anticipation réunis dans cette anthologie (datant de 1810 à 1920 et pour la plupart réédités pour la première fois) envisagent les atteintes à la nature, la destruction de l’environnement, voire la fin du monde. Devant les développements de la science et de l’emprise de l’humanité sur la Terre, certains imaginent une planète où la nature a disparu, où l’eau de source est une denrée plus rare qu’un vin millésimé, où les derniers oiseaux se trouvent en haut d’un Himalaya pris d’assaut par les villes, où l’on vit dans les égouts parisiens, d’autres font part de leurs craintes face à l’épuisement des ressources naturelles, tous lancent des avertissements qu’il faudra bien se résoudre un jour à écouter. « Alors commencera la redoutable période où l’excès de la production amènera l’excès de la consommation, l’excès de la chaleur, et la combustion spontanée de la Terre et de tous ses habitants. Il n’est pas difficile de prévoir la série des phénomènes qui conduiront le globe, de degrés en degrés, à cette catastrophe finale. Quelque navrant que puisse être le tableau de ces phénomènes, je n’hésiterai pas à le tracer, parce que la prévision de ces faits, en éclairant les générations futures sur le danger des excès de la civilisation, leur servira peut-être à modérer l’abus de la vie et à reculer de quelques milliers d’années, ou tout au moins de quelques mois, la fatale échéance. Voici donc ce qui va se passer. » (1872)
Fictions réparatrices ou comment lire le monde à fleur de peau
Acta Fabula, 2019
A propos de : Catherine Bernard, Matière à réflexion. Du corps politique dans la littérature et les arts visuels britanniques contemporains, Paris : PUPS, coll. « Mondes anglophones », 2018, 362 p., ISBN 9791023105964 Acta Fabula, vol. 20 No2, Fév 2019 (https://www.fabula.org/revue/document12036.php) [I]l y a, à ma connaissance, pas d'art valable ou authentique où on ne sente pas la cassure qu'on éprouve en regardant le monde après une nuit de cauchemars, brisé et perplexe. Imré Kertész, « Eurêka ! », Discours de réception du prix Nobel 2002
Des étoiles nouvelles. Quand la littérature découvre le monde
Des étoiles nouvelles. Quand la littérature découvre le monde, 2021
Les étoiles se lèvent-elles à l’ouest ? Et un poème peut-il faire polémique dans les journaux plusieurs semaines durant ? Que doit aux éléphants la rondeur de la Terre ? Et à Dürer La Guerre des étoiles ? Lequel des deux est le plus sémiologue, Tintin ou Milou ? Une boucle de cheveux et une bulle de savon méritent‑elles de monter au ciel ? Et quels vers inédits de Shakespeare dans Hamlet auraient suffi à modifier l’œuvre de Proust ? À tant de questions fondamentales comme à bien d’autres ce livre apporte des réponses précises et argumentées, ainsi qu’à celle-ci, qui les résume toutes : que peut une image ? À partir de deux mots pris dans l’un des poèmes les plus célèbres de la langue française, l’ouvrage raconte la découverte du monde, de la terre et du ciel par le langage et la littérature. Car ce livre traite des étoiles et de la poésie. Il parle du plus loin de nous, le firmament, et de ce qui nous touche au plus près, les mots du poète, des mots qui parfois nous découvrent le ciel. C’est un livre sur tout et sur l’inaccessible, sur l’altérité et les relations Nord-Sud, sur la collision des mondes, sur l’esthétique, la science et le pouvoir, sur la mémoire et les possibles de l’histoire. À partir de deux mots seulement, il dévoile les métamorphoses de la poésie en même temps que celles de notre connaissance du monde. New Stars. When Literature Discovers the World Do stars rise in the west? And can a poem cause controversy in the newspapers for several weeks? What does the roundness of the Earth owe to elephants? And Star Wars to Dürer? Which of the two is the more semiologist, Tintin or Snowy? Do a curl of hair and a soap bubble deserve to go to heaven? And what unpublished lines by Shakespeare in Hamlet would have been able to modify Proust's work? To so many fundamental questions as to many others, this book provides precise answers, as it answers as well this one, which sums them all up: what is an image capable of? Based on two words taken from one of the most famous poems in the French language, the book tells the story of the discovery of the world, the earth and the sky through language and literature. Because this book is about stars and poetry. It tells stories from the furthest away from us, the firmament, and about what touches us closest, the words of the poet, words which sometimes reveal the sky to us. It is a book on everything and the inaccessible, on otherness and North-South relations, on the collision of worlds, on aesthetics, science and power, on memory and the possibilities of history. With just two words, he reveals the metamorphoses of poetry and of our knowledge of the world.
Corentin Lahouste et Charline Lambert (dir.), « De l’esthésiologie. La réappropriation du sensible et du sensoriel dans la littérature et les arts des XXe et XXIe siècles », Les Lettres romanes, vol. 3-4, n° 72, 2018, p. 267-280, 2018
Cet article veut mettre au jour les modalités d’un renouvellement de l’entreprise réaliste dans le roman français contemporain à la faveur d’un retournement du regard (de Certeau) sur le détail et sur le quotidien, dans le sillage de l’« infra-ordinaire » perecquien. Dans cette perspective, tout un pan du corpus contemporain développe une entreprise de recensement du réel à partir de ses éclats (lieux, objets, archives, souvenirs et sensations) qui informent, depuis le point de vue du personnage qui les rassemble, un sentiment d’être au monde. Le roman privilégie ainsi l’infime contre le grandiose et le quotidien contre le spectaculaire. L’écriture cherche un rapport immédiat au réel qui engage tant sur le plan poétique, à travers le travail de mise en lumière du détail, que sur le plan éthique et politique, pour réaménager dans le quotidien un espace de partage intersubjectif.