La création d’une élite franco-malgache à Madagascar au XVIIIe siècle (original) (raw)

L’ambassade malgache en Angleterre et en France (1836-1837). Un parcours initiatique vers la modernité

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2012

La succession de Radama I er en 1828 est source de tensions. La légitimité de Ranavalona I ère n'est pas acceptée unanimement. Elle s'entoure de conseillers qui incarnent le retour de « coutumes anciennes », au détriment de l'élite merina convertie au protestantisme (il faut cependant relativiser cet aspect, comme l'atteste le maintien dans l'entourage de la Reine de Raombana ainsi que de son frère 477). A ces problèmes intérieurs autour du christianisme se greffent des tensions extérieures avec la France ainsi qu'avec l'Angleterre. Avec cette dernière, aux difficultés engendrées par l'affaire Lyall 478 , s'ajoute le refus de la Reine de percevoir les indemnités prévues dans le cadre des traités signés avec Radama. Ce que Ranavalona conçoit comme une marque d'indépendance est perçue par l'Angleterre comme la volonté de remettre en cause ces traités sur la question de la traite, les indemnités ayant été mises en place pour compenser le manque à gagner pour le Royaume de Madagascar 479. C'est dans ce contexte que naît l'idée d'une ambassade, l'élément principal étant la volonté d'établir un contact direct avec les rois d'Angleterre et de France, Guillaume IV et Louis-Philippe. Il s'agit là d'une première puisque, jusqu'à présent, toutes les relations officielles se sont faites par l'intermédiaire des gouverneurs de Maurice ou de Bourbon. Par cette ambassade, Ranavalona exprime sa volonté de traiter d'égal à égal avec les monarques occidentaux. En ce sens, l'ambassade présente également un réel objectif de politique intérieure dans le but d'asseoir la légitimité de la Reine. Cela semble d'autant plus évident que la mission de politiques étrangères, pourtant élément principal, souffre d'un réel manque de clarté, comme nous le verrons. Notre étude portera sur le rapport des ambassadeurs 480. Il s'agit 477 La fonction occupée par les jumeaux est délicate à définir. Leur mère était une amie proche de Ranavalona et avait souvent subvenu à ses besoins financiers que ne voulait pas satisfaire Radama. D'une certaine façon, ils étaient les « conseillers spéciaux » de la Reine. Ce sont eux qui traitaient et commentaient le courrier qui lui était destiné, et ils étaient souvent chargés d'y répondre. Par ailleurs, Ranavalona n'avait aucune crainte à avoir des deux jumeaux. Si Radama les avait choisis et envoyés en Angleterre pour des études générales, donc politiques, et non pour des études techniques comme Ravarikia, c'est justement parce qu'ils étaient des jumeaux et que, de ce fait, ils ne pouvaient en arriver à prendre le pouvoir souverain.

Migration austronésienne et mise en place de la civilisation malgache

Diogène, 2007

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La diversité culturelle à Madagascar : Regard historique sur les origines multiples des Malgaches

Depuis la publication de l’Histoire de la Grande Isle Madagascar par Etienne de Flacourt (1656) , vue comme étant la première tentative de synthèse historique sur la Grande Île, la diversité des habitants de Madagascar a été pour la première fois évoquée sans détour. Depuis lors, les rapports de voyages donnent des connaissances détaillées mais partielles sur des sites spécifiques à travers le temps. Cette diversité attire encore plus tard l’attention des missionnaires qui en faisaient l’objet de recherche à l’exemple d’Otto Dahl (1903). Les sujets autour de l’histoire du peuplement de Madagascar passionnent toujours les chercheurs venant des différentes disciplines scientifiques et le sujet est à chaque fois rouvert selon les besoins. Avec le progrès de la science ainsi que les nouvelles technologies d’investigation, on peut encore incessamment rouvrir ce vieux dossier, mais pour aller véritablement vers l’avant, il est d’abord nécessaire de faire le bilan des connaissances sur les origines du peuplement de Madagascar.

A la table des élites bordelaises du XVIIIe siècle

2003

Philippe Meyzie À la table des élites bordelaises du XVIIIe siècle In: Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, Tome 115, N°241, 2003. La culture matérielle dans le Midi de la France à l'époque moderne. pp. 69-88. Citer ce document / Cite this document : Meyzie Philippe. À la table des élites bordelaises du XVIIIe siècle. In: Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, Tome 115, N°241, 2003. La culture matérielle dans le Midi de la France à l'époque moderne. pp. 69-88.

« Y a-t-il un art à Madagascar ? » : circulation et réception de la création malgache en France durant la période coloniale

Communication dans le cadre du colloque « Les arts coloniaux : circulation d'artistes et d'artefacts entre la France et ses colonies » (Palais de la Porte Dorée/Musée du quai Branly - Jacques Chirac, 10-11 octobre 2018). Alors qu’une création artistique originale est reconnue de longue date pour les colonies d’Indochine du Maghreb, les productions matérielles de Madagascar, conquise en 1895 par les Français, sont jugées avec mépris par la critique coloniale, ce dont témoignent de nombreux articles de presse s’interrogeant sur l’existence même d’un « art malgache ». À l’instar d’autres territoires de l’empire, Madagascar connaît la mise en place d’une politique de « rénovation » de sa création, dont les Ateliers d’arts appliqués malgaches, fondés en 1928 par le peintre alsacien Pierre Heidmann, constituent l’initiative la plus emblématique. Exposé sur l'île, l’artisanat rénové gagne également la métropole, en particulier lors des grandes expositions parisiennes. L’analyse des dispositifs expographiques et discursifs déployés dans ce cadre met en évidence l’évolution du regard porté sur la création malgache : de simples « à-côtés pittoresques » en 1900, les objets deviennent le centre d’une présentation soulignant leur potentiel esthétique en 1937, à mesure que la politique culturelle prend son essor sur l’île.

Les Anciens combattants Malgaches de l’Armée Française : le tournant des années soixante

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2002

Dès 1914, les Malgaches, tout comme les autres peuples des colonies fran çaises, sont utilisés dans l'armée française. Le monument aux Morts, au milieu du lac Anosy'" à Tananarive, où se déroulent aujourd'hui encore les cérémonies commémo ratives du 11 novembre, rend hommage à leur sacrifice sur les champs de bataille euro péens. « L'ethno-déterminisme » défini par l'armée française fait que les Malgaches sont majoritairement affectés dans des unités du service de santé, souvent comme infirmiers brancardiers, en première ligne sur le front. Il en sera de même en 1939. Fin août 1944, comme dans tout l'Empire, on célèbre à Madagascar la libé ration de Paris. A Tananarive, la cérémonie est présidée par le gouverneur général, monsieur de Saint Marc. Plus que jamais, la France a conscience de ce qu'elle doit à ses colonies, ce qui conduit Gaston Monnerville à déclarer: « Sans son Empire, la France ne serait qu 'un pays libéré. Grâce à son Empire, la France est un pays vainqueu ». Cet état de grâce sera de courte durée.